|
[40,32] Διαφυγόντων τε καὶ ὣς συχνῶν, ὁ Καῖσαρ τῶν μὲν
ἄλλων οὐδένα λόγον ἐποιεῖτο, τὸν δὲ Ἀμβιόριγα,
διαδιδράσκοντα ἄλλοτε ἄλλῃ, καὶ πολλὰ κακουργοῦντα,
καὶ ζητῶν καὶ διώκων, πράγματα ἔσχε. Καὶ ἐκεῖνον μὲν
οὐδένα τρόπον λαβεῖν ἠδυνήθη· ἐπὶ δὲ δὴ τοὺς Κελτοὺς,
ὡς καὶ τοῖς Τρηουήροις βοηθῆσαι ἐθελήσαντας,
ἐστράτευσε. Καὶ ἔπραξε μὲν οὐδὲ τότε οὐδέν, ἀλλὰ καὶ
διὰ ταχέων φόβῳ τῶν Σουήβων ἐπανεχώρησεν. Ἔδοξε δ'
οὖν αὖθις τὸν Ῥῆνον διαβεβηκέναι, καὶ τῆς τε γεφύρας
μόνα τὰ προσεχῆ τοῖς βαρβάροις ἔλυσε, καὶ φρούριον ἐπ'
αὐτῆς ὡς καὶ ἀεὶ διαβησείων, ᾠκοδόμησε. Καὶ μετὰ τοῦτο
ὀργῇ τὴν τοῦ Ἀμβιόριγος διάφευξιν φέρων, τὴν πατρίδα
αὐτοῦ καίτοι μηδὲν νεωτερίσασαν, διαρπάσαι τοῖς
βουλομένοις ἐπέτρεψε, προεπαγγείλας σφίσιν αὐτὸ τοῦθ',
ὅπως ὅτι πλεῖστοι συνέλθωσιν, ὅθενπερ πολλοὶ μὲν
Γαλάται, πολλοὶ δὲ καὶ Σύγαμβροι πρὸς τὰς ἁρπαγὰς
ἦλθον. Οὐ μέντοι καὶ ἀπέχρησε τοῖς Συγάμβροις τὰ
ἐκείνων λῄσασθαι, ἀλλὰ καὶ αὐτοῖς τοῖς Ῥωμαίοις
ἐπέθεντο. Τηρήσαντες γάρ σφας πρὸς σίτου κομιδὴν
ἀπιόντας, ἐπεχείρησαν τῷ στρατοπέδῳ αὐτῶν· κἀν τούτῳ
προσβοηθησάντων σφῶν, ἐπείπερ ᾖσθοντο, συχνοὺς
ἐφόνευσαν. Καὶ οἱ μὲν, φοβηθέντες διὰ τοῦτο τὸν
Καίσαρα, οἴκαδε σπουδῇ ἀνεχώρησαν· ἐκεῖνος δὲ τούτων
μὲν οὐδενός, διά τε τὸν χειμῶνα καὶ διὰ τὸ τὰ ἐν τῇ Ῥώμῃ
στασιάζεσθαι, οὐδεμίαν τιμωρίαν ἐποιήσατο. Τοὺς δὲ δὴ
στρατιώτας πρὸς τὰ χειμάδια διαπέμψας, αὐτός τε ἐς τὴν
Ἰταλίαν, πρόφασιν μὲν, τῆς ἐκεῖ Γαλατίας ἕνεκα, τὸ δ'
ἀληθὲς, ὅπως ἐγγύθεν τοῖς ἐν τῇ πόλει δρωμένοις
ἐφεδρεύῃ, ἀπῆλθεν.
| [40,32] Plusieurs parvinrent pourtant à s'échapper. César ne s'en inquiéta
pas; mais il se donna beaucoup de peine pour découvrir et pour
atteindre Ambiorix, qui fuyait tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, et
faisait beaucoup de mal aux Romains. N'ayant pu y parvenir, malgré
tous ses efforts, il tourna ses armes contre les Germains, pour les
punir d'avoir voulu secourir les Trévires. Il ne remporta alors aucun
avantage, et revint promptement sur ses pas par crainte des Suèves ;
mais il eut du moins la gloire d'avoir passé le Rhin une seconde fois. Il
ne coupa que la partie du pont qui touchait au rivage du côté des
barbares, et y construisit un fort, pour montrer qu'il avait l'intention de
le traverser fréquemment. Ensuite, irrité de ce qu'Ambiorix lui avait
échappé, il abandonna son pays à quiconque voudrait le piller,
quoiqu'il n'y eût pas éclaté de nouveaux mouvements, et il annonça
hautement cette résolution, afin que le nombre des pillards fût très
considérable. Aussi Gatilois et Sicambres se jetèrent-ils en foule sur
cette proie ; mais les Sicambres ne s'en contentèrent pas. Ils
attaquèrent les Romains, épièrent le moment où ceux-ci avaient fait
une sortie pour fourrager et envahirent leur camp. Les Romains étant
accourus pour le défendre , aussitôt qu'ils eurent vent de cette
agression, les barbares en firent un grand carnage : puis, craignant la
colère de César, ils rentrèrent en toute hâte dans leur pays. L'approche
de l'hiver et les troubles qui agitaient Rome ne lui permirent pas de se
venger. Il envoya ses soldats dans les quartiers d'hiver et se rendit en
Italie, sous prétexte de veiller sur la Gaule Cisalpine, mais, en réalité
pour observer de près ce qui se passait à Rome.
| [40,33] Κἀν τούτῳ οἱ Γαλάται αὖθις ἐνεόχμωσαν. Ἀρουερνοὶ
γὰρ, ἡγουμένου σφῶν Οὐερκιγγετόριγος, ἀπέστησαν, καὶ
τούς τε Ῥωμαίους, ὅσους ἔν τε ταῖς πόλεσιν, ἔν τε τῇ χώρᾳ
σφῶν εὗρον, πάντας ἀπέκτειναν· καὶ ἐπὶ τὴν συμμαχίδα
αὐτῶν χωρήσαντες, τοὺς μὲν συναποστῆναί σφισιν
ἐθελήσαντας, περιεῖπον, τοὺς δὲ λοιποὺς ἐκακούργουν.
Μαθὼν οὖν ταῦθ' ὁ Καῖσαρ ἀνεκομίσθη, καὶ καταλαβὼν
αὐτοὺς ἐς Οὐιτούριγας ἐμβεβληκότας, ἐκείνοις μέν (οὐ
γάρ πω πάντες οἱ στρατιῶται αὐτοῦ παρῆσαν) οὐκ
ἐπήμυνεν· ἐς δὲ δὴ τὴν Ἀρουερνίδα ἀντεμβαλὼν,
ἐπανήγαγεν οἴκαδε τοὺς πολεμίους· καὶ (οὐ γὰρ ἐδόκει
πω ἀξιόμαχος αὐτοῖς εἶναι) προαπεχώρησεν.
| [40,33] Sur ces entrefaites, de nouveaux troubles éclatèrent chez les
Gaulois. Les Arvernes se révoltèrent sous la conduite de Vercingétorix,
et massacrèrent tous les Romains qu'ils trouvèrent dans les villes et
dans les campagnes. Ils pénétrèrent ensuite chez les alliés des
Romains et montrèrent des dispositions amicales pour ceux qui
s'associèrent à leur défection et maltraitèrent les autres. A cette
nouvelle, César revint dans la Gaule où il apprit que les Arvernes
avaient envahi les terres des Bituriges n'ayant pu les secourir, parce
que toute son armée n'était pas encore auprès de lui, il se jeta sur le
pays des Arvernes et les força de rentrer dans leurs foyers ; mais ne
croyant pas avoir assez de forces pour les combattre il s'éloigna avant
leur retour.
| | |