HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XL

Chapitre 22-23

  Chapitre 22-23

[40,22] Γενομένου δὲ τούτου, οἱ πεζοὶ τῶν Ῥωμαίων οὐκ ἀπετράποντο μέν, ἀλλὰ καὶ προθύμως τοῖς Πάρθοις, ὡς καὶ τιμωρήσοντες αὐτῷ, συνέμιξαν· οὐ μέντοι καὶ ἄξιόν σφων οὐδὲν, ἔκ τε τοῦ πλήθους καὶ ἐκ τοῦ τρόπου τῆς μάχης αὐτῶν, ἄλλως τε καὶ ὑπὸ τοῦ Αὐγάρου ἐπιβουλευθέντες, ἐποίησαν. Εἴτε γὰρ συνασπίσαι ἔγνωσαν, ὡς καὶ τῇ πυκνότητι τῆς τάξεώς σφων τὰ τοξεύματα αὐτῶν ἐκφευξόμενοι, προσπίπτοντές σφισιν οἱ κοντοφόροι ῥύμῃ τοὺς μὲν κατέβαλλον, τοὺς δὲ πάντως γοῦν ἐσκεδάννυσαν· εἴτε καὶ διασταῖεν, ὅπως τοῦτό γε ἐκκλίνοιεν, ἐτοξεύοντο. Κἀν τούτῳ πολλοὶ μὲν καὶ ἐξ αὐτῆς τῆς προσελάσεως τῶν κοντοφόρων ἐκπληττόμενοι ἔθνησκον, πολλοὶ δὲ καὶ ὑπὸ τῶν ἱππέων ἐγκαταλαμβανόμενοι ἐφθείροντο· ἄλλοι τοῖς κοντοῖς ἀνετρέποντο, καὶ ἀναπειρόμενοι ἐφέροντο. Τά τε βέλη καὶ πυκνὰ, καὶ πανταχόθεν ἅμα αὐτοῖς ἐμπίπτοντα, συχνοὺς μὲν καιρίᾳ πληγῇ κατέβαλλε, συχνοὺς δὲ ἀπομάχους εἰργάζετο· πᾶσι δ' ἀσχολίαν ἐνεποίει, ἔς τε γὰρ τοὺς ὀφθαλμούς σφων ἐσπετόμενα, καὶ πρὸς τὰς χεῖρας, τό τε ἄλλο σῶμα πᾶν, καὶ διὰ τῶν ὅπλων χωροῦντα· τήν τε προφυλακὴν αὐτῶν ἀφῃρεῖτο, καὶ γυμνοῦσθαί σφας πρὸς τὸ ἀεὶ τιτρῶσκον ἠνάγκαζεν· ὥστε ἐν τις τόξευμα ἐφυλάττετο, καὶ ἐμπαγὲν ἐξῃρεῖτο, πλείω τραύματα ἄλλα ἐπ' ἄλλοις ἐλάμβανε. Κἀκ τούτου ἄπορον μέν σφισι κινηθῆναι, ἄπορον δὲ καὶ ἀτρεμίζειν ἦν. Οὔτε γὰρ ἀσφάλειαν οὐδέτερον αὐτοῖς εἶχε, καὶ τὸν ὄλεθρον ἀμφότερα ἐπέφερε· τὸ μὲν ὅτι οὐκ ἐδύναντο, τὸ δὲ ὅτι ῥᾷον ἐτιτρώσκοντο. [40,22] Les fantassins romains, loin de fuir, se battirent avec ardeur pour venger sa mort ; mais ils ne firent rien qui fût digne d'eux, soit à cause du nombre des ennemis, soit à cause de leur manière de combattre, et surtout parce qu'Augarus semait les piéges sous leurs pas. Voulaient-ils former la tortue, pour échapper aux flèches des barbares, en se pressant les uns contre les autres ? les hallebardiers parthes fondaient sur eux avec impétuosité, les renversaient, ou tout au moins les dispersaient. Marchaient-ils séparés les uns des autres, pour éviter un choc ? ils étaient atteints par les flèches des Parthes. Ainsi plusieurs périssaient, frappés d'épouvante par la brusque attaque des hallebardiers ; plusieurs étaient enveloppés et massacrés par la cavalerie ; d'autres étaient renversés à coup de lances, ou percés d'outre en outre et traînés sur le sol. Les flèches, volant comme un essaim et tombant de tous les côtés à la fois, en blessaient mortellement un grand nombre, ou les mettaient hors de combat ; enfin, elles les frappaient aux yeux, ou se faisaient jour à travers leurs armes jusqu'aux mains et dans toutes les parties du corps, et ne leur laissaient point le temps de respirer. Rien ne pouvait les mettre à l'abri, et ils restaient exposés sans défense à de continuelles blessures. Ils en recevaient coup sur coup de nouvelles, pendant qu'ils cherchaient à éviter un trait, ou à arracher celui qui les avait frappés. Ils ne savaient pas même s'ils devaient se mouvoir ou se tenir immobiles ; car le mouvement ne les mettait pas plus en sûreté que l'immobilité, et l'immobilité entraînait leur perte aussi bien que le mouvement. D'ailleurs l'ennemi ne leur permettait pas de remuer, et l'immobilité les exposait à être blessés plus facilement.
[40,23] Καὶ ταῦτα μέν, ἕως ἔτι πρὸς μόνους τοὺς ἐμφανεῖς πολεμίους ἐμάχοντο, ἔπασχον· γὰρ Αὔγαρος οὐκ εὐθὺς αὐτοῖς ἐπεχείρησεν. Ἐπεὶ δὲ καὶ ἐκεῖνος ἐπέθετο, ἐνταῦθα οἱ Ὀρροηνοὶ, αὐτοί τε ὄπισθεν ἐς τὰ γυμνὰ ἀπεστραμμένους σφᾶς ἔπαιον, καὶ τοῖς ἄλλοις ῥᾷον φονεύειν παρεῖχον. Τὴν γὰρ τάξιν, ὅπως ἀντιπρόσωποι αὐτοῖς γένωνται, ἐξελίξαντες ὄπισθέν σφων τοὺς Πάρθους ἐποιήσαντο. Αὖθίς τε οὖν πρὸς αὐτοὺς μετεστράφησαν, καὶ πάλιν αὖθις πρὸς ἐκείνους, εἶτα πρὸς τούτους. Κἀκ τοῦ τοιούτου μᾶλλον ἐπιταραχθέντες, ἅτε καὶ συνεχῶς δεῦρο κἀκεῖσε μεθιστάμενοι, καὶ πρὸς τὸ ἀεὶ τιτρῶσκον ἀποβλέπειν ἀναγκαζόμενοι, τοῖς τε ξίφεσι τοῖς σφετέροις περιέπιπτον, καὶ πολλοὶ καὶ ὑπ' ἀλλήλων ἀπώλοντο. Τέλος δὲ ἐς στενὸν οὕτω κατεκλείσθησαν, ἀναγκαζόμενοι, τῶν πολεμίων ἀεί σφισι πανταχόθεν ἅμα προσπιπτόντων, ταῖς τῶν παραστατῶν ἀσπίσι τὰς γυμνώσεις σφῶν προστέλλειν, ὥστε μηδὲ κινηθῆναι ἔτι δυνηθῆναι. Οὐ μὴν οὐδὲ τὴν στάσιν βεβαίαν ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν νεκρῶν εἶχον, ἀλλὰ καὶ περὶ ἐκείνοις ἀνετρέποντο. Τό τε καῦμα καὶ τὸ δίψος, (μεσοῦντός τε γὰρ τοῦ θέρους καὶ ἐν μεσημβρίᾳ ταῦτ' ἐγίγνετο) καὶ κονιορτός (ὅπως γὰρ ὅτι πλεῖστος αἴροιτο, πάντες σφᾶς οἱ βάρβαροι περιίππευον) δεινῶς τοὺς λοιποὺς συνῄρει, καὶ συχνοὶ καὶ ὑπὸ τούτων ἄτρωτοι ἔπεσον. [40,23] Voilà ce que les Romains eurent à souffrir, en combattant contre les ennemis qui se montraient ouvertement ; car Augarus ne les attaqua pas sur-le-champ. Mais lorsqu'il tomba aussi sur eux, les Osroènes, placés derrière les Romains qui leur tournaient le dos, les frappèrent là où leurs membres découverts donnaient prise, et rendirent leur destruction plus facile pour les Parthes. Forcés de faire une évolution pour se trouver face à face avec les Osroènes, les Romains eurent les Parthes derrière eux ensuite se tournant de nouveau vers les Parthes, puis tantôt vers les uns et tantôt vers les autres; obligés, au milieu de ces revirements continuels qui augmentaient le désordre, de porter leurs regards surtout du côté d'où partaient les traits qui les frappaient incessamment, ils se heurtaient contre les épées de leurs compagnons, et plusieurs se tuaient les uns les autres. A la fin, ils furent resserrés dans un espace si étroit qu'ils n'eurent que les boucliers de leurs voisins pour protéger contre les ennemis qui les harcelaient sans relàche, de tous les côtés à la fois, leurs membres sans défense, et ne purent plus bouger. II ne leur était pas même possible de se tenir fermes sur leurs pieds, à cause des morts qui jonchaient la terre, et ils tombaient au milieu des cadavres. La chaleur et la soif (on était au coeur de l'été, et le combat fut livré en plein midi), jointes aux épais tourbillons de poussière que les barbares faisaient voler à dessein en courant tous à cheval autour des Romains, incommodèrent tellement le reste de nos soldats que plusieurs moururent ainsi, sans avoir été blessés.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006