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[37,17] ἡ δὲ ἐπίκλησις αὕτη ἐκείνοις μὲν οὐκ οἶδ´ ὅθεν ἤρξατο γενέσθαι,
φέρει δὲ καὶ ἐπὶ τοὺς ἄλλους ἀνθρώπους ὅσοι τὰ νόμιμα αὐτῶν,
καίπερ ἀλλοεθνεῖς ὄντες, ζηλοῦσι. καὶ ἔστι καὶ
παρὰ τοῖς Ῥωμαίοις τὸ γένος τοῦτο, κολουσθὲν μὲν πολλάκις, αὐξηθὲν
δὲ ἐπὶ πλεῖστον, ὥστε καὶ ἐς παρρησίαν τῆς νομίσεως ἐκνικῆσαι.
κεχωρίδαται δὲ ἀπὸ τῶν λοιπῶν ἀνθρώπων ἔς τε τἆλλα
τὰ περὶ τὴν δίαιταν πάνθ´ ὡς εἰπεῖν, καὶ μάλισθ´ ὅτι τῶν μὲν ἄλλων
θεῶν οὐδένα τιμῶσιν, ἕνα δέ τινα ἰσχυρῶς σέβουσιν. οὐδ´
ἄγαλμα οὐδὲν οὐδ´ ἐν αὐτοῖς ποτε τοῖς Ἱεροσολύμοις ἔσχον, ἄρρητον
δὲ δὴ καὶ ἀειδῆ αὐτὸν νομίζοντες εἶναι περισσότατα ἀνθρώπων
θρησκεύουσι. καὶ αὐτῷ νεών τε μέγιστον καὶ περικαλλέστατον, πλὴν
καθ´ ὅσον ἀχανής τε καὶ ἀνώροφος ἦν, ἐξεποίησαν, καὶ τὴν ἡμέραν
τὴν τοῦ Κρόνου καλουμένην ἀνέθεσαν, καὶ ἄλλα τε ἐν αὐτῇ
ἰδιαίτατα πολλὰ {ἃ} ποιοῦσι, καὶ ἔργου οὐδενὸς σπουδαίου προσάπτονται.
καὶ τὰ μὲν κατ´ ἐκεῖνον, τίς τε ἔστι καὶ ὅθεν οὕτως ἐτιμήθη, ὅπως τε περὶ
αὐτὸν ἐπτόηνται, πολλοῖς τε εἴρηται καὶ οὐδὲν τῇδε τῇ ἱστορίᾳ προσήκει·
| [37,17] Je ne connais pas l'origine de ce second nom ; mais il
s'applique à d'autres hommes qui ont adopté les
institutions de ce peuple, quoiqu'ils lui soient étrangers.
Il y a des Juifs même parmi les Romains : souvent arrêtés
dans leur développement, ils se sont néanmoins accrus
au point qu'ils ont obtenu la liberté de vivre d'après leurs lois.
Ils sont séparés du reste des hommes par toutes les
habitudes de la vie ; mais surtout parce ils n'honorent
aucun dieu des autres peuples ; ils n'en reconnaissent
qu'un qui leur est propre et qu'ils adorent avec ferveur.
Jamais il n'y eut aucune statue à Jérusalem : ils regardent
ce dieu comme un être ineffable, invisible, et ils célèbrent
son culte avec un zèle qu'on ne trouve point chez les
autres hommes. Ils lui ont érigé un temple très vaste et
très beau, mais qui n'est ni fermé ni couvert. De plus, ils
lui ont consacré le jour de Saturne : ce jour-là ils se
livrent à de nombreuses pratiques qui ne sont usitées
que chez eux, et ils s'abstiennent de tout travail sérieux.
Quant aux détails sur ce dieu, sur ce qu'il est, sur
l'origine des honneurs qui lui sont rendus, sur la crainte
religieuse qu'il inspire à ce peuple, ils ont été donnés par
plusieurs écrivains et ne soit point du domaine de cette histoire.
| [37,18] τὸ δὲ δὴ ἐς τοὺς ἀστέρας τοὺς ἑπτὰ τοὺς πλάνητας ὠνομασμένους
τὰς ἡμέρας ἀνακεῖσθαι κατέστη μὲν ὑπ´ Αἰγυπτίων,
πάρεστι δὲ καὶ ἐπὶ πάντας ἀνθρώπους, οὐ πάλαι ποτὲ
ὡς λόγῳ εἰπεῖν ἀρξάμενον· οἱ γοῦν ἀρχαῖοι Ἕλληνες οὐδαμῇ αὐτό,
ὅσα γε ἐμὲ εἰδέναι, ἠπίσταντο. ἀλλ´ ἐπειδὴ καὶ πάνυ νῦν τοῖς τε
ἄλλοις ἅπασι καὶ αὐτοῖς τοῖς Ῥωμαίοις ἐπιχωριάζει, καὶ ἤδη καὶ
τοῦτό σφισι πάτριον τρόπον τινά ἐστι, βραχύ τι περὶ αὐτοῦ διαλεχθῆναι
βούλομαι, πῶς τε καὶ τίνα τρόπον οὕτω τέτακται. ἤκουσα
δὲ δύο λόγους, ἄλλως μὲν οὐ χαλεποὺς γνωσθῆναι, θεωρίας δέ τινος
ἐχομένους. εἰ γάρ τις τὴν ἁρμονίαν τὴν διὰ τεσσάρων καλουμένην,
ἥπερ που καὶ τὸ κῦρος τῆς μουσικῆς συνέχειν πεπίστευται,
καὶ ἐπὶ τοὺς ἀστέρας τούτους, ὑφ´ ὧν ὁ πᾶς τοῦ οὐρανοῦ κόσμος
διείληπται, κατὰ τὴν τάξιν καθ´ ἣν ἕκαστος αὐτῶν περιπορεύεται
ἐπαγάγοι, καὶ ἀρξάμενος ἀπὸ τῆς ἔξω περιφορᾶς τῆς τῷ Κρόνῳ
δεδομένης, ἔπειτα διαλιπὼν δύο τὰς ἐχομένας τὸν τῆς τετάρτης
δεσπότην ὀνομάσειε, καὶ μετ´ αὐτὸν δύο αὖ ἑτέρας ὑπερβὰς ἐπὶ
τὴν ἑβδόμην ἀφίκοιτο, κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ τρόπῳ αὐτάς τε ἐπιὼν
καὶ τοὺς ἐφόρους σφῶν θεοὺς ἀνακυκλῶν ἐπιλέγοι ταῖς ἡμέραις,
εὑρήσει πάσας αὐτὰς μουσικῶς πως τῇ τοῦ οὐρανοῦ διακοσμήσει
προσηκούσας.
| [37,18] L'usage de déterminer l'ordre des jours d'après les
sept astres qu'on appelle planètes vient des Égyptiens : il
existe chez les autres peuples ; mais, suivant mes
conjectures, il ne remonte pas à une époque éloignée. Les
anciens Grecs, du moins autant que je puis le savoir, ne
le connaissaient pas ; mais puisqu'il est adopté
aujourd'hui dans tous les pays et par les Romains eux-mêmes,
comme une coutume nationale, je veux exposer
en peu de mots comment et suivant quelles règles il a été
établi. D'après ce que j'ai appris, il repose sur deux
systèmes faciles à comprendre, mais qui s'appuient sur
une certaine théorie. Si, rapportant à ces astres, dont
dépend toute la magnifique ordonnance des cieux,
l'harmonie fondée sur l'intervalle de la quarte et qui est
regardée comme tenant la première place dans la
musique, on suit l'ordre dans lequel chacun accomplit sa
révolution ; si, commençant par le cercle le plus éloigné
du centre et qui est consacré à Saturne, on laisse de côté
les deux cercles qui viennent ensuite et on désigne le
quatrième par le nom du dieu auquel il est dédié ; si,
après celui-là, franchissant encore les deux suivants, on
arrive au septième, et que, parcourant les autres d'après
la même marche, on donne successivement aux jours le
nom du dieu auquel chaque astre est consacré, on
trouvera entre l'ordre des jours et celui des cieux un
rapport fondé sur la musique.
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