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[37,19] εἷς μὲν δὴ οὗτος λέγεται λόγος, ἕτερος δὲ ὅδε. τὰς
ὥρας τῆς ἡμέρας καὶ τῆς νυκτὸς ἀπὸ τῆς πρώτης ἀρξάμενος ἀριθμεῖν,
καὶ ἐκείνην μὲν τῷ Κρόνῳ διδούς, τὴν δὲ ἔπειτα τῷ Διὶ
καὶ τρίτην Ἄρει, τετάρτην ἡλίῳ, πέμπτην Ἀφροδίτῃ, ἕκτην Ἑρμῇ
καὶ ἑβδόμην σελήνῃ, κατὰ τὴν τάξιν τῶν κύκλων καθ´ ἣν οἱ Αἰγύπτιοι
αὐτὴν νομίζουσι, καὶ τοῦτο καὶ αὖθις ποιήσας, πάσας τε
οὕτω τὰς τέσσαρας καὶ εἴκοσιν ὥρας περιελθών, εὑρήσεις τὴν
πρώτην τῆς ἐπιούσης ἡμέρας ὥραν ἐς τὸν ἥλιον ἀφικνουμένην. καὶ
τοῦτο καὶ ἐπ´ ἐκείνων τῶν τεσσάρων καὶ εἴκοσιν ὡρῶν κατὰ τὸν
αὐτὸν τοῖς πρόσθε λόγον πράξας, τῇ σελήνῃ τὴν πρώτην τῆς τρίτης
ἡμέρας ὥραν ἀναθήσεις, κἂν οὕτω καὶ διὰ τῶν λοιπῶν πορεύῃ,
τὸν προσήκοντα ἑαυτῇ θεὸν ἑκάστη ἡμέρα λήψεται.
| [37,19] Tel est, dit-on, le premier système. Voici le second :
comptez les heures du jour et celles de la nuit, en
commençant par la première. Attribuez cette première
heure à Saturne, la suivante à Jupiter, la troisième à Mars
la quatrième au Soleil, la cinquième à Vénus, la sixième à
Mercure, la septième à la Lune, en suivant l'ordre des
cercles fixé par les Égyptiens. Faites plusieurs fois cette
opération : lorsque vous aurez parcouru les vingt-quatre
heures, d'après la même marche, vous trouverez que la
première heure du jour suivant échoit au Soleil. Opérez
de la même manière sur les vingt-quatre heures de ce
jour, et la première heure du troisième jour reviendra à
la Lune. Si vous appliquez ce procédé aux autres jours,
chaque jour sera donné au dieu auquel il appartient.
Voilà ce qu'on rapporte à ce sujet.
| [37,20] ταῦτα μὲν οὕτω παραδέδοται· Πομπήιος δὲ ἐπειδὴ καὶ ἐκεῖνα
κατέπραξεν, πρός τε τὸν Πόντον αὖθις ἦλθε, καὶ παραλαβὼν τὰ
τείχη ἔς τε τὴν Ἀσίαν κἀντεῦθεν ἐς τὴν Ἑλλάδα τήν τε Ἰταλίαν
ἐκομίσθη. πολλὰς μὲν δὴ οὖν μάχας ἐνίκησε, πολλοὺς δὲ καὶ δυνάστας
καὶ βασιλέας τοὺς μὲν προσεπολεμώσατο τοὺς δὲ καὶ ὁμολογίᾳ
προσεποιήσατο, πόλεις τε ὀκτὼ ἀπῴκισε, καὶ χώρας προσόδους
τε συχνὰς τοῖς Ῥωμαίοις ἀπέδειξε, τά τε πλείω ἔθνη τῶν ἐν
τῇ Ἀσίᾳ τῇ ἠπείρῳ τότε αὐτοῖς ὄντων νόμοις τε ἰδίοις καὶ πολιτείαις
κατεστήσατο καὶ διεκόσμησεν, ὥστε καὶ δεῦρο αὐτοὺς τοῖς
ὑπ´ ἐκείνου νομισθεῖσι χρῆσθαι. ἀλλὰ ταῦτα μέν, καίπερ μεγάλα
τε ὄντα καὶ μηδενὶ τῶν πρόσθε Ῥωμαίων πραχθέντα, καὶ τῇ τύχῃ
καὶ τοῖς συστρατευσαμένοις οἱ ἀναθείη ἄν τις· ὃ δὲ δὴ μάλιστα
αὐτοῦ τε τοῦ Πομπηίου ἔργον ἐγένετο καὶ θαυμάσαι διὰ πάντων
ἄξιόν ἐστι, τοῦτο νῦν ἤδη φράσω. πλείστην μὲν γὰρ ἰσχὺν καὶ ἐν τῇ
θαλάσσῃ καὶ ἐν τῇ ἠπείρῳ ἔχων, πλεῖστα δὲ χρήματα ἐκ τῶν αἰχμαλώτων
πεπορισμένος, δυνάσταις τε καὶ βασιλεῦσι συχνοῖς ᾠκειωμένος,
τούς τε δήμους ὧν ἦρξε πάντας ὡς εἰπεῖν δι´ εὐνοίας εὐεργεσίαις κεκτημένος,
δυνηθείς τ´ ἂν δι´ αὐτῶν τήν τε Ἰταλίαν κατασχεῖν καὶ
τὸ τῶν Ῥωμαίων κράτος πᾶν περιποιήσασθαι, τῶν μὲν πλείστων
ἐθελοντὶ ἂν αὐτὸν δεξαμένων, εἰ δὲ καὶ ἀντέστησάν τινες, ἀλλ´ ὑπ´
ἀσθενείας γε πάντως ἂν ὁμολογησάντων, οὐκ ἠβουλήθη τοῦτο ποιῆσαι,
ἀλλ´ εὐθύς, ἐπειδὴ τάχιστα ἐς {τε} τὸ Βρεντέσιον ἐπεραιώθη,
τὰς δυνάμεις πάσας αὐτεπάγγελτος, μήτε τῆς βουλῆς μήτε τοῦ δήμου
ψηφισαμένου τι περὶ αὐτῶν, ἀφῆκεν, οὐδὲν οὐδὲ τοῦ ἐς τὰ νικητήρια
αὐταῖς χρήσασθαι φροντίσας. ἐπειδὴ γὰρ τά τε τοῦ Μαρίου
καὶ τὰ τοῦ Σύλλου ἐν μίσει τοῖς ἀνθρώποις ἠπίστατο ὄντα,
οὐκ ἠθέλησε φόβον τινὰ αὐτοῖς οὐδ´ ἐπ´ ὀλίγας ἡμέρας, ὅτι τι
τῶν ὁμοίων πείσονται, παρασχεῖν.
| [37,20] Pompée, après avoir terminé cette expédition,
retourna dans le Pont : il s'empara des places fortes, se
dirigea vers l'Asie Mineure et de là vers la Grèce, pour
rentrer en Italie. Vainqueur dans plusieurs combats, il
soumit par les armes ou s'attacha par des traités un
grand nombre de rois et de princes, établit des colonies
dans huit villes, ajouta plusieurs contrées aux
possessions des Romains et leur assura de nombreux
revenus. Il donna à la plupart des nations qui leur
étaient alors soumises, sur le continent de l'Asie, des lois
particulières et une meilleure forme de gouvernement :
aujourd'hui elles conservent encore les institutions
établies par Pompée. Certes tout cela est grand, et jamais
Romain, avant lui, ne fit rien de semblable ; mais on
pourrait l'attribuer à ses compagnons d'armes ou à la
fortune : maintenant je vais raconter ce que nous devons
admirer plus que tout le reste et dont la gloire
n'appartient qu'à lui. Exerçant une très grande puissance
sur terre et sur mer, possesseur de richesses
considérables qu'il avait amassées par la rançon des
prisonniers, devenu l'ami de plusieurs rois et de
plusieurs princes, sûr du dévouement de presque toutes
les nations qui avaient été sous son autorité et qu'il avait
gagnées par ses bienfaits, il aurait pu, avec leur
concours, tenir l'Italie sous sa dépendance et concentrer
dans sa main toute la puissance de Rome ; car la plupart
des peuples l'auraient volontairement accepté pour
maître, et si quelques-uns avaient résisté, leur faiblesse
les aurait infailliblement amenés à se soumettre à lui :
Pompée ne profita pas de cette position. Bien au
contraire, à peine débarqué à Brindes, il congédia de son
plein gré toutes les troupes, sans aucun décret du sénat
ou du peuple ; il n'eut pas même la pensée de les faire
servir d'ornement à son triomphe. Il savait quelle haine
la conduite de Marius et de Sylla avait soulevée, et il ne
voulut pas que ses concitoyens pussent craindre, même
pendant quelques jours, d'avoir de semblables maux à souffrir.
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