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[37,13] ἐπεχείρησε μὲν γὰρ ἑαυτὸν διαχρήσασθαι, καὶ τάς τε
γυναῖκας καὶ τοὺς παῖδας τοὺς λοιποὺς φαρμάκῳ προαπαλλάξας τὸ
λοιπὸν ἐξέπιεν, οὐ μέντοι οὔτε δι´ ἐκείνου οὔτε διὰ ξίφους αὐτοχειρίᾳ
ἀποφθαρῆναι ἠδυνήθη. τό τε γὰρ φάρμακον, καίτοι θανάσιμον
ὄν, οὐ συνεῖλεν αὐτόν, ἐπειδὴ πολλῇ καθ´ ἑκάστην ἡμέραν
προφυλακῇ ἀλεξιφαρμάκων ἐκεκράτυντο· καὶ ἡ τοῦ ξίφους πληγὴ
διά τε τὴν τῆς χειρὸς αὐτοῦ ἀπό τε τῆς ἡλικίας καὶ ἀπὸ τῶν περιεστηκότων
ἀσθένειαν καὶ διὰ τὴν φαρμάκου ὁποιουδηποτοῦν λῆψιν
ἀπημβλύνθη. ὡς οὖν οὔτε δι´ ἑαυτοῦ ἀνηλίσκετο καὶ πέρα τοῦ
καιροῦ χρονίζειν ἐδόκει, προσέπεσόν τε αὐτῷ ἐκεῖνοι οὓς ἐπὶ τὸν
υἱὸν ἐπεπόμφει, καὶ συνετάχυναν τοῖς ξίφεσι καὶ ταῖς λόγχαις τὸν
ὄλεθρον. Μιθριδάτης μὲν δὴ ποικιλωτάτῃ ἀεὶ καὶ μεγίστῃ τῇ τύχῃ
χρησάμενος οὐδὲ τὴν τελευτὴν τοῦ βίου ἁπλῆν ἔσχεν· ἐπεθύμησέ
τε γὰρ ἀποθανεῖν μὴ βουλόμενος, καὶ αὐτὸς ἑαυτὸν ἀποκτεῖναι
σπουδάσας οὐκ ἠδυνήθη, ἀλλὰ τοῦτο μὲν φαρμάκῳ τοῦτο δὲ καὶ
ξίφει αὐθέντης τε ἅμα ἐγένετο καὶ ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν ἀπεσφάγη·
| [37,13] Mithridate essaya de se tuer : après avoir donné du
poison à ses femmes et aux enfants qu'il avait encore, il
but le reste ; mais il ne put s'ôter la vie ni par le poison,
ni en se frappant lui-même avec une épée.
Ce poison était mortel, il est vrai ; mais il fut impuissant,
parce que Mithridate s'était prémuni contre la mort par
les contrepoisons dont il faisait usage chaque jour. Quant
au coup d'épée, il fut émoussé par une main que l'âge et
les manieurs présents avaient engourdie, et par l'effet du
poison quelque affaibli qu'il fut. Mithridate n'ayant donc
pu mourir de sa propre main et paraissant devoir vivre
trop longtemps, les hommes qu'il avait envoyés contre
son fils précipitèrent sa fin, en se jetant sur lui avec leurs
épées et leurs lances. Ainsi ce roi, qui avait traversé
toutes les extrémités de la bonne et de la mauvaise
fortune, termina sa vie d'une manière extraordinaire : il
désira la mort, sans le vouloir ; il essaya de se tuer et il ne
put y parvenir ; il attenta à ses jours par le poison et par
le fer, et il fut égorgé par ses ennemis !
| [37,14] Φαρνάκης δὲ τό τε σῶμα αὐτοῦ τῷ Πομπηίῳ ταριχεύσας, ἔλεγχον
τοῦ πεπραγμένου, ἔπεμψε, καὶ ἑαυτὸν τήν τε ἀρχὴν παρέδωκε.
καὶ ὃς τῷ μὲν Μιθριδάτῃ οὐδὲν ἐλυμήνατο, ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς πατρῴοις
ἠρίοις ταφῆναι αὐτὸν ἐκέλευσε· τὸ γὰρ πολέμιον αὐτοῦ
συναποσβηκέναι τῇ ψυχῇ νομίζων οὐδὲν ἔτι τῷ νεκρῷ μάτην ὠργίζετο·
τὴν μέντοι βασιλείαν τοῦ Βοσπόρου μισθὸν τῷ Φαρνάκῃ τῆς
μιαιφονίας ἐχαρίσατο, καὶ ἔς γε τοὺς φίλους τούς τε συμμάχους
αὐτὸν ἀνέγραψεν.
ὡς οὖν ἐκεῖνός τε ἀπωλώλει καὶ τὰ τῆς ἀρχῆς αὐτοῦ πάντα
πλὴν ὀλίγων κατέστραπτο (τείχη γάρ τινα φρουροὶ ἔξω τοῦ Βοσπόρου
ἔτι καὶ τότε ἔχοντες οὐκ εὐθὺς ὡμολόγησαν, οὐχ ὅτι καὶ
ἀνθίστασθαί οἱ διενοοῦντο, ἀλλ´ ὅτι ἐφοβοῦντο μὴ τὰ χρήματα, ἃ
ἐφύλασσον, προδιαρπάσαντές τινες ἐκείνοις τὴν αἰτίαν προσθῶσι,
καὶ διὰ τοῦτο ἀνέμενον, αὐτῷ βουλόμενοι τῷ Πομπηίῳ πάντα ἐπιδεῖξαι),
| [37,14] Pharnace embauma les restes de son père et les
envoya à Pompée, comme une preuve irrécusable de ce
qu'il avait fait : en même temps il mit à sa discrétion sa
personne et son royaume. Pompée, loin d'insulter au
cadavre de Mithridate, ordonna de le déposer dans le
tombeau de ses pères. Il pensa que sa haine s'était éteinte
avec sa vie, et il ne voulut pas exercer contre un corps
inanimé une vengeance inutile. Cependant il donna le
royaume du Bosphore à Pharnace pour prix de son
parricide, et il le mit au nombre des amis et des alliés de
Rome. Après la mort de Mithridate, ses États furent
conquis, à quelques exceptions près. Les garnisons, qui
occupaient encore hors du Bosphore quelques places
fortes, ne se soumirent pas immédiatement, non qu'elles
eussent la pensée d'entrer en lutte avec Pompée ; mais
dans la crainte que si les richesses confiées à leur garde
étaient enlevées, ce ne fût contre elles un chef
d'accusation : elles différèrent donc, dans l'intention de
livrer ces richesses à Pompée lui-même.
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