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[37,9] ἐπὶ μὲν οὖν τούτοις ἔχαιρον οἱ Ῥωμαῖοι, τὰ δὲ δὴ τέρατα
καὶ πάνυ αὐτοὺς ἐθορύβει. ἐν γὰρ τῷ Καπιτωλίῳ ἀνδριάντες τε
πολλοὶ ὑπὸ κεραυνῶν συνεχωνεύθησαν καὶ ἀγάλματα ἄλλα τε καὶ
Διὸς ἐπὶ κίονος ἱδρυμένον, εἰκών τέ τις λυκαίνης σύν τε τῷ Ῥώμῳ
καὶ σὺν τῷ Ῥωμύλῳ ἱδρυμένη ἔπεσε, τά τε γράμματα τῶν στηλῶν
ἐς ἃς οἱ νόμοι ἐσεγράφοντο συνεχύθη καὶ ἀμυδρὰ ἐγένετο. τά τε
οὖν ἄλλα ἐξεθύοντο τοῖς μάντεσι πειθόμενοι, καὶ τῷ Διὶ ἄγαλμα
μεῖζον, πρός τε τὰς ἀνατολὰς καὶ πρὸς τὴν ἀγορὰν βλέπον, ὅπως
αἱ συνωμοσίαι ὑφ´ ὧν ἐταράττοντο ἐκφανεῖεν, ἱδρυθῆναι ἐψηφίσαντο.
ταῦτά τε ἐν ἐκείνῳ τῷ ἔτει συνέβη, καὶ οἱ τιμηταὶ περὶ τῶν
ὑπὲρ τὸν Ἠριδανὸν οἰκούντων διενεχθέντες (τῷ μὲν γὰρ ἐς τὴν πολιτείαν
αὐτοὺς ἐσάγειν ἐδόκει, τῷ δὲ οὔ) οὐδὲν οὐδὲ τῶν ἄλλων
ἔπραξαν, ἀλλὰ καὶ τὴν ἀρχὴν ἀπεῖπον. καὶ διὰ τοῦτο καὶ οἱ διάδοχοι
αὐτῶν ἐν τῷ ὑστέρῳ ἔτει οὐδὲν ἐποίησαν, ἐμποδισάντων
σφᾶς τῶν δημάρχων πρὸς τὸν τῆς βουλῆς κατάλογον δέει τοῦ μὴ
τῆς γερουσίας αὐτοὺς ἐκπεσεῖν. κἀν τούτῳ πάντες οἱ ἐν τῇ Ῥώμῃ
διατρίβοντες, πλὴν τῶν τὴν νῦν Ἰταλίαν οἰκούντων, ἐξέπεσον Γαΐου
τινὸς Παπίου δημάρχου γνώμῃ, ἐπειδὴ ἐπεπόλαζον καὶ οὐκ ἐδόκουν
ἐπιτήδειοί σφισιν εἶναι συνοικεῖν.
| [37,9] Ces fêtes et ces jeux comblaient les Romains de joie ;
mais divers prodiges les remplirent de terreur. Au
Capitole, plusieurs statues humaines et plusieurs statues
des dieux, entre autres celle de Jupiter, qui était placée
sur une colonne, furent fondues par le feu de la foudre ;
une image de la louve allaitant Romulus et Rémus, fut
renversée de son piédestal ; les lettres gravées sur les
colonnes qui portaient le texte des lois, furent
confondues et obscurcies. Tous les sacrifices expiatoires
prescrits par les devins, furent célébrés, et l'on décréta
qu'il serait érigé en l'honneur de Jupiter une statue plus
grande, ayant la face tournée du côté de l'orient et du
Forum, afin d'obtenir la découverte des conspirations
qui troublaient Rome.
Voilà ce qui se passa cette année : les censeurs, divisés
d'opinions au sujet des peuples qui habitent au delà du
Pô (l'un pensait qu'il fallait leur donner le droit de cité,
l'autre était d'un avis contraire), ne firent absolument
rien et se désistèrent de leur charge. Pour le même motif,
leurs successeurs ne firent rien non plus l'année suivante ;
les tribuns du peuple les ayant empêchés de dresser la
liste du sénat, dans la crainte d'être dépouillés de la
dignité sénatoriale. En même temps, sur la proposition
d'un certain Caïus Papius, tribun du peuple, tous les
étrangers résidant à Rome, à l'exception des habitants de
la contrée qui porte maintenant le nom d'Italie, furent
chassés, sous le prétexte qu'ils étaient trop nombreux et
qu'ils ne paraissaient pas dignes de vivre avec les Romains.
| [37,10] τῷ δὲ ἐχομένῳ ἔτει, τοῦ τε Φιγούλου καὶ τοῦ Καίσαρος τοῦ
Λουκίου ἀρχόντων, βραχέα μὲν μνήμης δ´ οὖν ἄξια πρὸς τοὺς τῶν
ἀνθρωπείων πραγμάτων παραλόγους συνηνέχθη. ὅ τε γὰρ τὸν
Λουκρήτιον ἐκ τῆς τοῦ Σύλλου προστάξεως ἀποκτείνας, καὶ ἕτερός
τις συχνοὺς τῶν ἐπικηρυχθέντων ὑπ´ αὐτοῦ φονεύσας, καὶ κατηγορήθησαν
ἐπὶ ταῖς σφαγαῖς καὶ ἐκολάσθησαν, τοῦ Καίσαρος τοῦ
Ἰουλίου τοῦθ´ ὅτι μάλιστα παρασκευάσαντος. οὕτω καὶ τοὺς πάνυ
ποτὲ δυνηθέντας ἀσθενεστάτους αἱ μεταβολαὶ τῶν πραγμάτων πολλάκις
ποιοῦσι. τοῦτό τε οὖν παρὰ δόξαν τοῖς πολλοῖς ἐχώρησε,
καὶ ὅτι καὶ ὁ Κατιλίνας ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς ἐκείνοις αἰτίαν (πολλοὺς
γὰρ καὶ αὐτὸς τῶν ὁμοίων ἀπεκτόνει) λαβὼν ἀπελύθη. καὶ δὴ καὶ
ἐκ τούτου χείρων τε πολὺ ἐγένετο, καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἀπώλετο· τοῦ
γὰρ δὴ Κικέρωνος τοῦ Μάρκου μετὰ Γαΐου Ἀντωνίου ὑπατεύσαντος,
ὅτε Μιθριδάτης οὐδὲν ἔτι δεινὸν τοὺς Ῥωμαίους εἰργάσατο
ἀλλὰ καὶ αὐτὸς ἑαυτὸν διέφθειρεν, ἐπεχείρησεν ἐκεῖνος τήν τε πολιτείαν
νεωτερίζειν καὶ τοὺς συμμάχους ἐπ´ αὐτῇ συνιστὰς ἐς φόβον
σφᾶς οὐ σμικροῦ πολέμου ἐνέβαλεν. ἐπράχθη δὲ ὧδε ἑκάτερον.
| [37,10] L'année suivante, sous le consulat de Figulus et de L.
César, il arriva peu d'événements ; mais ils sont
mémorables, parce qu'ils montrent les vicissitudes
imprévues des choses humaines. L'homme qui, par
l'ordre de Sylla, avait donné la mort à Lucrétius et celui
qui avait tué un grand nombre de citoyens proscrits par
le même Sylla, furent mis en accusation et punis pour ces
meurtres : Julius César fut le principal promoteur de
cette mesure. Ainsi les révolutions abaissent souvent
ceux qui eurent, à une certaine époque, le plus grand pouvoir.
Catilina, mis en jugement et absous, forme le projet de
changer la constitution de la République
Cette condamnation arriva contre l'attente publique : il
en fut de même de l'absolution de Catilina mis en
jugement pour le même motif ; car lui aussi avait fait
mourir un grand nombre de proscrits. Cette absolution
le rendit plus audacieux et l’entraîna à sa perte. En effet,
sous le consulat de M. Cicéron et de C. Antonius, alors
que Mithridate ne pouvait plus nuire aux Romains et
s'était même donné la mort, Catilina tenta de changer la
constitution de la République. Il souleva contre elle les
alliés et fit craindre aux Romains une guerre terrible :
voici comment se passa l'un et l'autre événement.
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