HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XXXVI (incomplet)

Chapitre 20-21

  Chapitre 20-21

[36,20] Προχωρούντων δὲ αὐτοῖς τούτων, καὶ ἐς τὴν ἤπειρον ἀνέβαινον, καὶ πολλὰ καὶ ἐκείνους τοὺς μηδὲ χρωμένους τῇ θαλάσσῃ ἐλύπουν. Καὶ ταῦτα οὐ τὴν ἔξω συμμαχίδα αὐτῶν μόνον, ἀλλὰ καὶ τὴν Ἰταλίαν αὐτὴν ἐποίουν. Τά τε γὰρ κέρδη τὰ αὐτόθεν μείζω σχήσειν, καὶ πάντας τοὺς λοιποὺς ἐπὶ πλέον ἐκφοβήσειν, ἂν μηδὲ ἐκείνης ἀπέχωνται, νομίζοντες ἔς τε τὰς ἄλλας τὰς ταύτῃ πόλεις καὶ ἐς αὐτὰ τὰ Ὤστια ἐσέπλεον· καὶ τάς τε ναῦς ἔκαιον, καὶ πάνθ' ἥρπα ζον· καὶ τέλος, ὡς οὐδεμία σφῶν ἐπιστροφὴ ἐγίγνετο, τάς τε διατριβὰς ἐν τῇ γῇ ἐποιοῦντο, καὶ τοὺς ἀνθρώπους, ὅσους μὴ διώλλυσαν, τά τε σῦλα, ὅσα ἐλάμβανον, ἀδεῶς ὥς γε καὶ ἐν οἰκείᾳ διετίθεντο. Καὶ ἐλῄστευον μὲν ἄλλοι ἄλλοθι· (οὐ γάρ που ἐν πάσῃ ἅμα τῇ θαλάσσῃ οἱ αὐτοὶ κακουργεῖν ἐδύναντο·) τοσαύτῃ μέντοι φιλίᾳ πρὸς ἀλλήλους ἐχρῶντο, ὥστε σφᾶς καὶ χρήματα καὶ ἐπικουρίας καὶ τοῖς πάνυ ἀγνῶσιν, ὡς καὶ οἰκειοτάτοις, πέμπειν. Καὶ διὰ τοῦτό γε οὐχ ἥκιστα ἴσχυσαν, ὅτι τούς τε θεραπεύοντάς τινας αὐτῶν πάντες ἐτίμων, καὶ τοὺς προσκρούσαντάς τισι πάντες ἐλεηλάτουν. [36,20] Enhardis par ces succès, ils descendirent sur la terre ferme et firent beaucoup de mal, même à ceux qui ne fréquentaient pas la mer : ils attaquèrent les alliés que Rome avait hors de l'Italie et l'Italie elle-même. Persuadés qu'ils feraient là un plus riche butin et qu'ils inspireraient plus de terreur aux autres peuples, s'ils n'épargnaient pas cette contrée, ils abordèrent dans diverses villes du littoral et jusque dans Ostie. Ils brûlèrent les vaisseaux et pillèrent tout ce qui tomba sous leur main. Enfin, comme personne ne réprimait leurs excès, ils séjournèrent longtemps à terre et mirent en vente, avec autant de sécurité que s'ils avaient été dans leur propre pays, les hommes qu'ils n'avaient pas tués et les dépouilles qu'ils avaient enlevées. Ils portaient le pillage, ceux-ci dans un endroit, ceux-là dans un autre (car les mêmes pirates ne pouvaient infester ensemble toute la mer) ; mais ils étaient si étroitement unis, qu'ils envoyaient de l'argent et des secours même à ceux qui leur étaient tout à fait inconnus, comme à leurs meilleurs amis. Ce qui ne contribua pas peu à augmenter leur puissance, c'est qu'ils honoraient tous ensemble ceux qui se montraient bienveillants pour quelques-uns d'entre eux, et qu'ils pillaient ensemble ceux dont quelques-uns seulement avaient à se plaindre.
[36,21] Ἐς τοσοῦτον μὲν δὴ τὰ τῶν καταποντιστῶν ἤρθη, ὥστε καὶ μέγαν καὶ συνεχῆ καὶ ἀπροφύλακτον καὶ ἄπιστον τὸν πόλεμον αὐτῶν γενέσθαι. Οἱ δὲ δὴ Ῥωμαῖοι ἤκουον μέν που αὐτά, καί τινα καὶ ἑώρων· (οὔτε γὰρ ἄλλο τι τῶν ἐπακτῶν ἐφοίτα σφίσι, καὶ σιτοπομπία παντελῶς ἀπεκέκλειτοοὐ μέντοι καὶ μεγάλην, ὅτε γε ἐχρῆν, φροντίδα αὐτῶν ἐποιήσαντο· ἀλλ' ἐξέπεμπον μὲν καὶ ναυτικὰ καὶ στρατηγούς, ὥς που καθ' ἕκαστον τῶν προσαγγελλομένων ἐκινοῦντο· ἔπραττον δ' οὐδέν, ἀλλὰ καὶ πολὺ πλείω τοὺς συμμάχους δι' αὐτῶν ἐκείνων ἐταλαιπώρουν· μέχρις οὗ ἐν παντὶ ἐγένοντο. Τότε δὲ συνελθόντες, ἐβουλεύσαντο ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας , τι καὶ χρὴ πρᾶξαι. Τῇ τε γὰρ συνεχείᾳ τῶν κινδύνων τετρυχωμένοι, καὶ μέγαν καὶ πολὺν τὸν πρὸς αὐτοὺς πόλεμον ὁρῶντες ὄντα, καὶ οὔθ' ἅμα πᾶσί σφισιν, οὔτ' αὖ καθ' ἑκάστους προσπολεμῆσαι δυνατὸν εἶναι νομίζοντες· (ἀλλήλοις τε γὰρ συνεβοήθουν, καὶ πανταχοῦ ἅμα ἀμήχανον ἦν αὐτοὺς ἀμύνασθαι) ἔν τε ἀπορίᾳ καὶ ἀνελπιστίᾳ τοῦ κατορθώσειν τι πολλῇ ἐγένοντο· πρὶν δὴ Αὖλός τις Γαβίνιος δήμαρχος γνώμην ἔδωκεν, (εἴτ' οὖν τοῦ Πομπηίου καθέντος αὐτόν, εἴτε καὶ ἄλλως χαρίσασθαί οἱ ἐθελήσας· οὐ γάρ που καὶ ὑπ' εὐνοίας αὐτὸ τῆς τοῦ κοινοῦ ἐποίησε· κάκιστος γὰρ ἀνὴρ ἦν·) στρατηγὸν ἕνα αὐτοκράτορα ἐφ' ἅπαντας αὐτοὺς ἐκ τῶν ὑπατευκότων ἑλέσθαι, τρισί τε ἔτεσιν ἄρξοντα, καὶ δυνάμει παμπληθεῖ μεθ' ὑποστρατήγων πολλῶν χρησόμενον. Ἄντικρυς μὲν γὰρ τὸ τοῦ Πομπηίου ὄνομα οὐκ εἶπεν· εὔδηλον δὲ ἦν, ὅτι ἂν ἅπαξ τι τοιοῦτον ὅμιλος ἀκούσῃ, ἐκεῖνον αἱρήσεται. [36,21] La puissance des pirates avait grandi à un tel point, que la guerre contre eux était terrible, continue ; qu'elle ne pouvait être évitée par aucune précaution, ni terminée par des traités. Les Romains n'entendirent pas seulement parler de leurs brigandages : ils en furent même les témoins (car les divers objets qu'ils tiraient du dehors n'étaient plus importés, et l'arrivage du blé était complètement interrompu) ; toutefois ils ne s'en préoccupèrent pas assez, lorsqu'ils l'auraient dû : ils envoyèrent bien contre les pirates des vaisseaux et des généraux, lorsque quelque nouvelle inquiétante venait les émouvoir ; mais ces mesures ne produisirent aucun bon résultat et n'aboutirent même qu'à rendre les alliés beaucoup plus malheureux ; jusqu'au moment où ils furent réduits eux-mêmes à la situation la plus critique. Alors ils s'assemblèrent et délibérèrent, pendant plusieurs jours, sur le parti qu'ils devaient prendre. Pressés par de continuels dangers, voyant qu'ils auraient à soutenir une lutte redoutable et compliquée, persuadés qu'il était également impossible de combattre les pirates tous à la fois, ou séparés les uns des autres (car ils se secouraient mutuellement et on ne pouvait les attaquer partout en même temps), les Romains ne savaient à quoi se résoudre et désespéraient d'obtenir quelque succès ; lorsqu'un tribun du peuple, Aulus Gabinius (soit à l'instigation de Pompée, soit pour lui complaire ; car c'était un très mauvais citoyen, nullement inspiré par l'amour du bien public), proposa de confier la guerre contre tous les pirates à un seul général, revêtu d'un pouvoir absolu, choisi parmi les consulaires, investi du commandement pour trois ans, et qui aurait sous ses ordres des forces très considérables et plusieurs lieutenants. Il ne désigna point formellement Pompée ; mais il était évident que le peuple le choisirait, aussitôt qu'il aurait entendu faire une proposition de ce genre.


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Dernière mise à jour : 23/02/2006