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[36,0] LIVRE XXXVI.
| [36,0] LIVRE XXXVI.
| [36,18] - - - Λέξω δὲ ἤδη καὶ τὰ κατὰ τοῦτον πῶς ἐγένετο. Οἱ καταποντισταὶ
ἐλύπουν μὲν ἀεὶ τοὺς πλέοντας, ὥσπερ καὶ τοὺς ἐν τῇ γῇ οἰκοῦντας
οἱ τὰς λῃστείας ποιούμενοι. Οὐ γὰρ ἔστιν ὅτε ταῦτ' οὐκ ἐγένετο,
οὐδ' ἂν παύσαιτό ποτε, ἕως δ' ἂν ἡ αὐτὴ φύσις ἀνθρώπων ᾖ· ἀλλὰ
πρότερον μὲν ἔν τε τόποις τισὶ κἀν τῇ ὡραίᾳ μόνῃ, κατ' ὀλίγους, καὶ
ἐν τῇ γῇ καὶ ἐν τῇ θαλάσσῃ ἐλῄστευον· τότε δέ, ἐξ οὗ πολλαχῇ τε
ἅμα καὶ συνεχῶς ἐπολεμήθη, καὶ πολλαὶ μὲν πόλεις ἀνάστατοι
ἐγένοντο, πᾶσι δὲ καὶ τοῖς διαφεύγουσιν αὐτῶν αἱ τιμωρίαι
ἐπηρτῶντο· καὶ ἀδεὲς οὐδενὶ οὐδὲν ἦν, πάμπολλοι πρὸς λῃστείαν
ἐτράποντο. Καὶ τὰ μὲν ἐν ταῖς ἠπείροις λῃστικά, ἅτε καὶ ἐν
ὀφθαλμοῖς τῶν δήμων μᾶλλον ὄντα, καὶ τήν τε αἴσθησιν τῆς
βλάβης ἐγγύθεν, καὶ τὴν σύλληψιν οὐ πάνυ χαλεπὴν ἔχοντα, ῥᾷόν
πως κατελύετο· τὰ δὲ ἐν τῇ θαλάσσῃ, ἐπὶ πλεῖστον ἐπηυξήθη. Τῶν
γὰρ Ῥωμαίων πρὸς τοὺς ἀντιπολέμους ἀσχολίαν ἀγόντων, ἐπὶ
πολὺ ἤκμασαν, πολλαχόσε τε περιπλέοντες, καὶ πάντας τοὺς
ὁμοίους σφίσι προστιθέμενοι, ὥστε τινὰς αὐτῶν καὶ ἐν συμμαχίας
λόγῳ συχνοῖς ἐπικουρῆσαι.
| [36,18] - - - Je raconterai maintenant ce qui se passa au sujet de Pompée.
Les pirates ne cessaient d'inquiéter les navigateurs, comme les voleurs
inquiétaient les habitants du continent. Sans doute il n'y a pas eu
d'époque où il n’en ait été ainsi, et ces brigandages se perpétueront
tant que la nature humaine sera la même. Cependant ils n'avaient été
commis jusqu'alors, sur terre et sur mer, que dans certains endroits,
durant la belle saison, et par un petit nombre d'hommes; mais depuis
que des guerres continuelles avaient en lieu simultanément dans
plusieurs pays, que beaucoup de villes avaient été détruites, que leurs
habitants fugitifs trouvaient partout le châtiment suspendu sur leur
tête, et qu'il n'y avait plus de retraite sûre pour personne, une foule de
malheureux s'étaient jetés dans le brigandage. On put plus aisément le
détruire sur le continent, où il frappait davantage les regards des
populations, où le dommage: se faisait sentir de près, et où les moyens
de répression n'étaient pas difficiles : sur la mer, au contraire, il prit le
plus grand accroissement. Et en effet, tandis que les Romains étaient
occupés sans relâche à combattre contre leurs ennemis, les pirates
accrurent beaucoup leurs forces, parcoururent diverses mers et
s'adjoignirent tous ceux qui se livraient au même genre de vie qu'eux :
quelques-uns même secoururent plusieurs peuples, à titre d'alliés.
| [36,19] Καὶ εἴρηται μὲν ὅσα μετὰ τῶν ἄλλων ἔπραξαν. Ἐπεὶ δ' οὖν καὶ
ἐκεῖνα διελύθη, οὐκ ἐπαύσαντο, ἀλλ' αὐτοὶ καθ' ἑαυτοὺς πολλὰ καὶ
δεινὰ τούς τε Ῥωμαίους καὶ τοὺς συμμάχους σφῶν ἐκακούργησαν.
Οὔτε γὰρ κατ' ὀλίγους ἔτι, ἀλλὰ στόλοις μεγάλοις ἔπλεον, καὶ
στρατηγοὺς εἶχον· ὥστε καὶ ὄνομα αὐτοὺς μέγα κεκτῆσθαι. Ἦγόν
τε καὶ ἔφερον πρώτους μὲν καὶ μάλιστα τοὺς πλέοντας (οὐδὲ γὰρ
τὴν χειμερινὴν ὥραν ἀσφαλῆ αὐτοῖς παρεῖχον· ἀλλ' ὑπό τε τῆς
τόλμης καὶ ὑπὸ τοῦ ἔθους, τῆς τε εὐπραγίας καὶ τότ' ἐπ' ἀδείας ταῖς
ναυτιλίαις ἐχρῶντο)· ἔπειτα καὶ τοὺς ἐν τοῖς λιμέσιν ὄντας. Καὶ γὰρ
εἴ τις ἀνταναχθῆναί σφισιν ἐτόλμησε, μάλιστα μὲν ἡττηθεὶς
ἀπώλετο. Εἰ δὲ καὶ ἐνίκησεν, ἀλλ' ἑλεῖν γε αὐτῶν οὐδένα ὑπὸ τοῦ
ταχυναυτεῖν σφας ἐδύνατο. Καὶ οὕτως ὑποστρέφοντες διὰ βραχέος,
ὡς καὶ κεκρατηκότες, τὰ μὲν ἔτεμνον καὶ κατεπίμπρων, οὐχ ὅτι
χωρία καὶ ἀγροὺς, ἀλλὰ καὶ πόλεις ὅλας· τὰ δὲ καὶ ᾠκειοῦντο, ὥστε
καὶ χειμάδια καὶ ὁρμητήρια καθάπερ ἐν φιλίᾳ γῇ ποιεῖσθαι.
| [36,19] J'ai raconté ce qu'ils firent en commun avec d'autres peuples :
lorsque cette union eut cessé, ils ne restèrent point dans l'inaction.
Bien loin de là : seuls, avec leurs propres forces, ils causèrent souvent
de grands dommages aux Romains et à leurs alliés. Ce n'était plus en
petit nombre, mais avec des flottes considérables qu'ils infestaient les
mers : ils eurent des généraux et se firent un grand nom. Dans le
principe ils cherchaient de préférence à piller et à emmener de force
ceux qui naviguaient ; ils ne les laissaient point tranquilles pendant
l'hiver ; car leur audace, l'habitude et le succès leur faisaient affronter
la mer avec confiance, même dans cette saison. Ensuite, ils
attaquèrent aussi ceux qui se tenaient dans les ports. Quelqu'un osait-il
faire voile contre eux ; d'ordinaire il était vaincu et trouvait la mort
dans la lutte. Était-il vainqueur ; il ne pouvait mettre la main sur un seul
de ces brigands, tant ils voguaient avec célérité. Vaincus, ils
revenaient bientôt, comme s'ils avaient remporté la victoire,
ravageaient et livraient aux flammes, non seulement les campagnes et
les habitations qui s'y trouvaient, mais des villes entières : ils prenaient
possession de quelques-unes et ils y établissaient, comme dans un
pays ami, des quartiers d'hiver d'où ils pouvaient faire des sorties, en
même temps qu'ils y trouvaient un refuge.
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