HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 40-44

 Paragraphes 40-44

[11,40] οὕτως δέ, ἔφη, γελοίως ἀπὸ τούτων διάκεισθε ὑμεῖς ὥστε ποιητὴν ἕτερον Ὁμήρῳ πεισθέντα καὶ ταὐτὰ πάντα ποιήσαντα περὶ Ἑλένης, Στησίχορον, ὡς οἶμαι, τυφλωθῆναί φατε ὑπὸ τῆς Ἑλένης, ὡς ψευσάμενον, αὖθις δὲ ἀναβλέψαι τἀναντία ποιήσαντα. καὶ ταῦτα λέγοντες (41) οὐδὲν ἧττον ἀληθῆ φασιν εἶναι τὴν Ὁμήρου ποίησιν καὶ ἀκούοντες τὸν μὲν Στησίχορον ἐν τῇ ὕστερον ᾠδῇ λέγειν ὅτι τὸ παράπαν οὐδὲ πλεύσειεν Ἑλένη οὐδαμόσε, ἄλλους δέ τινας ὡς ἁρπασθείη μὲν Ἑλένη ὑπὸ τοῦ Ἀλεξάνδρου, δεῦρο δὲ παρ´ ἡμᾶς εἰς Αἴγυπτον ἀφίκοιτο καὶ τοῦ πράγματος οὕτως ἀμφισβητουμένου καὶ πολλὴν ἄγνοιαν ἔχοντος, οὐδὲ οὕτως ὑποπτεῦσαι δύνανται τὴν ἀπάτην. (42) τούτου δὲ αἴτιον ἔφη εἶναι ὅτι φιλήκοοί εἰσιν οἱ Ἕλληνες· δ´ ἂν ἀκούσωσιν ἡδέως τινὸς λέγοντος, ταῦτα καὶ ἀληθῆ νομίζουσι, καὶ τοῖς μὲν ποιηταῖς ἐπιτρέπουσιν ,τι ἂν θέλωσι ψεύδεσθαι καί φασιν ἐξεῖναι αὐτοῖς, ὅμως δὲ πιστεύουσιν οἷς ἂν ἐκεῖνοι λέγωσι, καὶ μάρτυρας αὐτοὺς ἐπάγονται ἐνίοτε περὶ ὧν ἀμφισβητοῦσι· παρὰ δὲ Αἰγυπτίοις μὴ ἐξεῖναι μηδὲν ἐμμέτρως λέγεσθαι μηδὲ εἶναι ποίησιν τὸ παράπαν· ἐπίστασθαι γὰρ ὅτι φάρμακον τοῦτο ἡδονῆς ἐστι πρὸς τὴν ἀκοήν. ὥσπερ οὖν οἱ διψῶντες οὐδὲν δέονται οἴνου, ἀλλ´ ἀπόχρη αὐτοῖς ὕδατος πιεῖν, οὕτως οἱ τἀληθῆ εἰδέναι θέλοντες οὐδὲν δέονται μέτρων, ἀλλ´ ἐξαρκεῖ αὐτοῖς ἁπλῶς ἀκοῦσαι. (43) δὲ ποίησις ἀναπείθει τὰ ψευδῆ ἀκούειν ὥσπερ οἶνος πίνειν μάτην. ὡς οὖν ἤκουσα παρ´ ἐκείνου, πειράσομαι εἰπεῖν, προστιθεὶς ἐξ ὧν ἐδόκει μοι ἀληθῆ τὰ λεγόμενα. ἔφη γὰρ ἐν Σπάρτῃ γενέσθαι Τυνδάρεων σοφὸν ἄνδρα καὶ βασιλέα μέγιστον, τούτου δὲ καὶ Λήδας δύο θυγατέρας κατὰ ταὐτὸ ὥσπερ ἡμεῖς ὀνομάζομεν, Κλυταιμνήστραν καὶ Ἑλένην, καὶ δύο ἄρρενας παῖδας διδύμους καλοὺς καὶ μεγάλους καὶ πολὺ τῶν Ἑλλήνων ἀρίστους. (44) εἶναι δὲ τὴν Ἑλένην ἐπὶ κάλλει περιβόητον καὶ πολλοὺς μνηστῆρας αὐτῆς ἔτι σμικρᾶς παιδὸς οὔσης γενέσθαι καὶ ἁρπαγὴν ὑπὸ Θησέως βασιλέως ὄντος Ἀθηνῶν. τοὺς οὖν ἀδελφοὺς τῆς Ἑλένης εὐθέως ἐλθεῖν εἰς τὴν τοῦ Θησέως χώραν καὶ πορθῆσαι τὴν πόλιν καὶ κομίσασθαι τὴν ἀδελφήν. τὰς μὲν οὖν ἄλλας γυναῖκας ἀφιέναι λαβόντας· τὴν δὲ τοῦ Θησέως μητέρα αἰχμάλωτον ἄγειν, τιμωρουμένους αὐτόν· εἶναι γὰρ αὐτοὺς ἀξιομάχους πρὸς ἅπασαν τὴν Ἑλλάδα, καὶ καταστρέψασθαι ῥᾳδίως ἄν, εἰ ἐβούλοντο. [11,40] Vous êtes, ajouta-t-il, si ridiculement entêtés de vos opinions, que quoique vous reconnaissiez qu'un de vos poètes, Stésichore je pense, qui sur la foi d'Homère avait parlé d'Hélène comme lui, fut frappé d'aveuglement en punition de son mensonge, et que la vue ne lui fut rendue qu'après qu'il se fut dédit ; 41 vous ne laissez pas malgré cela de soutenir qu'Homère a dit la vérité. Stésichore dans ses derniers poèmes assure qu'Hélène ne fit aucun voyage sur mer. D'autres ont écrit qu'à la vérité elle fut enlevée par Pâris, mais qu'elle aborda dans notre Egypte. Rien de si douteux, de si peu certain que cet enlévement ; et cependant les Grecs n'imaginent pas qu'il puisse être contesté. 42 C'est qu'ils aiment le plaisir en toutes choses, ajoutait le prêtre égyptien ; et que tout ce qui est agréablement raconté, ils le regardent comme vrai. Ils permettent aux poètes de débiter tous les mensonges qu'ils jugent à propos ; c'est, disent-ils leur privilège : mais au même temps ils ajoutent foi à ce que leur content ces poètes ; et sur les faits qui souffrent contestation, ils s'en rapportent à leurs témoignages. Chez les Egyptiens au contraire il n'est permis à qui que ce soit d'écrire en vers. Ils bannissent la poésie en général, parce qu'ils savent qu'elle est pour les oreilles un voluptueux poison. Quand on est pressé par la soif, il n'est point nécessaire de boire du vin ; l'eau suffit pour l'étancher. De même, lorsqu'on veut s'instruire de la vérité, il n'est point besoin de recourir à des vers; il suffit d'un discours simple. 43 Les charmes de la poésie engagent à donner son attention à de vaines fables, comme le vin engage à boire sans servir à désaltérer. Enfin l'Egyptien consentit à satisfaire ma curiosité. Je vais tâcher de répéter ce qu'il m'apprit ; et j'y joindrai les raisons qui m'y font ajouter foi. Il me dit donc qu'autrefois régnait à Sparte Tyndare, prince plein de sagesse et très grand Roi ; qu'il avait eu de Léda deux filles nommées Clytemnestre et Hélène, comme nous les nommons nous-mêmes ; et deux fils, beaux, bien faits, et distingués par leur valeur au-dessus de tous les Grecs ; 44 qu'Hélène avait fait grand bruit par sa beauté ; que dès son enfance elle avait quantité d'amants, et qu'elle fut enlevée par Thésée, pour lors Roi d'Athènes ; que sur le champ les frères d'Hélène entrèrent en armes dans le royaume de Thésée, forcèrent Athènes, ramenèrent leur sœur, et crurent la venger assez en faisant prisonnière la mère de Thésée même. S'ils avaient voulu pousser plus loin leur ressentiment, ils étaient assez forts pour faire tête à toute la Grèce, et en état de l'asservir toute entière.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu |Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/06/2010