[11,45] εἶπον οὖν ὅτι καὶ παρ´ ἡμῖν ταῦτα λέγεται,
καὶ προσέτι ὡς αὐτὸς ἑορακὼς εἴην ἐν Ὀλυμπίᾳ
ἐν τῷ ὀπισθοδόμῳ τοῦ νεὼ τῆς Ἥρας ὑπόμνημα τῆς ἁρπαγῆς
ἐκείνης ἐν τῇ ξυλίνῃ κιβωτῷ τῇ ἀνατεθείσῃ ὑπὸ Κυψέλου, τοὺς
Διοσκόρους ἔχοντας τὴν Ἑλένην ἐπιβεβηκυῖαν τῇ κεφαλῇ τῆς Αἴθρας καὶ τῆς
κόμης ἕλκουσαν, καὶ ἐπίγραμμα ἐπιγεγραμμένον
ἀρχαίοις γράμμασι.
(46) Μετὰ δὲ ταῦτα, ἔφη, φοβούμενος τοὺς Τυνδαρίδας
ὁ Ἀγαμέμνων· ἠπίστατο γὰρ ὅτι ξένος ὢν καὶ ἔπηλυς
ἄρχοι τῶν Ἀργείων· ἐβούλετο προσλαβεῖν αὐτοὺς κηδεύσας, καὶ
διὰ τοῦτο ἔγημε Κλυταιμνήστραν· τὴν δὲ Ἑλένην ἐμνήστευε μὲν
τῷ ἀδελφῷ, οὐδεὶς δὲ ἔφασκε τῶν Ἑλλήνων ἐπιτρέψειν, καὶ γὰρ
προσήκειν ἕκαστος αὑτῷ τοῦ γένους μᾶλλον ἢ Μενελάῳ, Πελοπίδῃ
ὄντι. ἧκον δὲ καὶ ἔξωθεν πολλοὶ μνηστῆρες διά τε τὴν δόξαν τὴν
περὶ τοῦ κάλλους καὶ τὴν δύναμιν τῶν ἀδελφῶν καὶ τοῦ πατρός.
(47) ἐδόκει οὖν μοι καὶ τοῦτο ἀληθὲς λέγειν, ὅπου τὴν Κλεισθένους
θυγατέρα τοῦ Σικυωνίων τυράννου καὶ τῶν ἀπὸ Ἰταλίας τινὰ
μνηστεῦσαί φασιν· ἔτι δὲ Ἱπποδάμειαν τὴν Οἰνομάου Πέλοψ
ἔγημεν ἐκ τῆς Ἀσίας ἀφικόμενος, Θησεὺς δὲ ἀπὸ τοῦ Θερμώδοντος
ποταμοῦ μίαν τῶν Ἀμαζόνων·
(48) ὡς δὲ ἐκεῖνος ἔφη, καὶ τὴν Ἰὼ ἀφικέσθαι ἐκδοθεῖσαν εἰς Αἴγυπτον,
ἀλλὰ μὴ βοῦν γενομένην οὕτως οἰστρήσασαν ἐλθεῖν.
οὕτως δὲ ἔθους ὄντος ἐκδιδόναι καὶ λαμβάνειν
γυναῖκας παρ´ ἀλλήλων καὶ τοὺς πλεῖστον ἀπέχοντας τοῖς
ἐνδοξοτάτοις, καὶ τὸν Ἀλέξανδρον ἀφικέσθαι κατὰ μνηστείαν ἔφη,
πιστεύοντα τῇ δυνάμει τοῦ πατρός, σχεδόν τι βασιλεύοντος τῆς
Ἀσίας ἁπάσης, καὶ οὐδὲ πολὺ τῆς Τροίας ἀπεχούσης, ἄλλως τε
καὶ τῶν Πελοπιδῶν ἤδη δυναστευόντων ἐν τῇ Ἑλλάδι καὶ πολλῆς
ἐπιμιξίας γενομένης.
(49) ἐλθόντα δὲ μετὰ πολλοῦ πλούτου καὶ παρασκευῆς
ὡς ἐπὶ μνηστείαν, καὶ διαφέροντα κάλλει, εἰς λόγους αὐτὸν
καταστῆναι Τυνδάρεῴ τε καὶ τοῖς ἀδελφοῖς τῆς Ἑλένης, λέγοντα
περὶ τῆς ἀρχῆς τῆς Πριάμου καὶ τῶν χρημάτων τοῦ πλήθους καὶ
τῆς ἄλλης δυνάμεως, καὶ ὅτι αὑτοῦ γίγνοιτο ἡ βασιλεία· τὸν δὲ
Μενέλαον ἰδιώτην ἔφη εἶναι· τοῖς γὰρ Ἀγαμέμνονος παισίν, ἀλλ´
οὐκ ἐκείνῳ τὴν ἀρχὴν προσήκειν· καὶ ὡς θεοφιλὴς εἴη καὶ ὡς ἡ
Ἀφροδίτη αὐτῷ ὑπόσχοιτο τὸν ἄριστον γάμον τῶν ἐν ἀνθρώποις·
αὐτὸς οὖν προκρῖναι τὴν ἐκείνου θυγατέρα, ἐξὸν αὐτῷ λαβεῖν ἐκ
τῆς Ἀσίας τινά, εἰ βούλοιτο, εἴτε τοῦ Αἰγυπτίων βασιλέως εἴτε
τοῦ Ἰνδῶν.
| [11,45] Je repris alors, qu'on disait les mêmes choses parmi nous ; que j'avais même vu à Olympie, dans le fond du Temple de Junon, un monument de cette aventure, sur le coffre de bois consacré par les descendants de Cypsélus. On y avait représenté les deux fils de Léda, ayant avec eux Hélène qui foulait aux pieds la tête d'Aethra mère de Thésée, et la tenait par les cheveux. Il y avait une inscription en caractères antiques.
46 Il poursuivit en ces termes. Après les faits que je viens de toucher, Agamemnon Roi d'Argos, mais étranger d'origine, et par cette raison redoutant les fils de Tyndare, voulut s'allier avec eux. Il épousa donc Clytemnestre, et demanda Hélène en mariage pour son frère Ménélas. Tous les princes grecs protestèrent qu'ils ne consentiraient jamais à cette seconde alliance, dont ils prétendaient que leur naissance, les rendait bien plus dignes que ne l'était Ménélas, qui descendait de Pélops. Cependant la beauté d'Hélène et la puissance de ses frères et de son père lui attirèrent des amants des royaumes étrangers.
47 Ce que l'Egyptien me racontait me paraissait probable. En effet on dit qu'on vint d'Italie demander en marriage la fille de Clisthène, Tyran de Sicyone ; que Pélops vint d'Asie épouser Hippodamie fille d'Œnornaus ; que Thésée alla chercher une épouse parmi les Amazones sur les bords du fleuve Thermodon, 48 et que Io, comme l'Egyptien le disait lui-même, passa en Egypte pour s'y marier, mais non pas transformée en vache. C'était donc, continua-t-il, un usage établi entre les plus grands Princes, de se donner et de se choisir des épouses, sans égard à l'éloignement de leurs Etats. Pâris vint comme les autres demander en mariage Hélène ; et il fondait son espoir sur la puissance de son père qui était roi de presque toute l'Asie, sur le peu d'éloignement de Troie, sur le pouvoir des descendants de Pélops en Grèce. et sur les alliances réitérées de leur famille avec la sienne.
49 Il arriva avec de grandes richesses ; de nombreux équipages, et tout l'éclat que le but de son voyage exigeait; mais il se fit surtout remarquer par sa bonne mine. Il entra en conférence avec Tyndare, et les frères d'Hélène. Il vanta le royaume, les richesses, la puissance de Priam, dont il dit que la couronne devait lui appartenir un jour ; au lieu que Ménélas n'était qu'un simple particulier, puisque ce n'était pas à lui, mais à ses neveux, que devait passer le sceptre de son frère Agamemnon. Pâris ajouta que Vénus avait promis de lui procurer le mariage le plus avantageux qu'il y eût au monde ; mais qu'il préférait Hélène à toutes les princesses de l'Egypte, des Indes, de l'Asie entière,
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