HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 50-54

 Paragraphes 50-54

[11,50] τῶν μὲν γὰρ ἄλλων ἁπάντων ἔλεγεν αὐτὸς ἄρχειν ἀρξάμενος ἀπὸ Τροίας μέχρι Αἰθιοπίας· καὶ γὰρ Αἰθιόπων βασιλεύειν τὸν αὑτοῦ ἀνεψιὸν Μέμνονα, ἐκ Τιθωνοῦ ὄντα τοῦ Πριάμου ἀδελφοῦ. καὶ ἄλλα πολλὰ ἔλεγεν ἐπαγωγά, καὶ δῶρα ἐδίδου τῇ τε Λήδᾳ καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς προσήκουσιν, ὅσα οὐδὲ ξύμπαντες οἱ Ἕλληνες ἐδύναντο. ἔφη δὲ καὶ ξυγγενὴς εἶναι τῆς Ἑλένης καὶ αὐτός· ἀπὸ γὰρ Διὸς εἶναι τὸν Πρίαμον· πυνθάνεσθαι δὲ κἀκείνους καὶ τὴν ἀδελφὴν αὐτῶν Διὸς ὄντας. τῷ δὲ Ἀγαμέμνονι καὶ τῷ Μενελάῳ μὴ προσήκειν ὀνειδίζειν αὐτῷ τὴν πατρίδα· καὶ γὰρ αὐτοὺς εἶναι Φρύγας ἀπὸ Σιπύλου. πολὺ δὴ κρεῖττον τοῖς βασιλεῦσι κηδεύειν τῆς Ἀσίας τοῖς ἐκεῖθεν μετανάσταις. καὶ γὰρ Λαομέδοντα Τελαμῶνι δοῦναι τὴν ἑαυτοῦ θυγατέρα Ἡσιόνην· ἐλθεῖν γὰρ αὐτὸν εἰς Τροίαν μνηστῆρα {μετὰ Ἡρακλέους}, ἄγειν δὲ καὶ τὸν Ἡρακλέα φίλον ὄντα καὶ ξένον Λαομέδοντι. (51) πρὸς οὖν ταῦτα Τυνδάρεως ἐβουλεύετο μετὰ τῶν παίδων. καὶ ἐδόκει αὐτοῖς σκοποῦσιν οὐ χεῖρον εἶναι προσλαβεῖν τοὺς ἐκ τῆς Ἀσίας βασιλέας. τὴν μὲν γὰρ Πελοπιδῶν οἰκίαν ἔχειν Κλυταιμνήστραν συνοικοῦσαν Ἀγαμέμνονι· λοιπὸν δέ, εἰ Πριάμῳ κηδεύσειαν, καὶ τῶν ἐκεῖ πραγμάτων κρατεῖν καὶ μηδένα αὐτοὺς κωλύειν τῆς Ἀσίας καὶ τῆς Εὐρώπης ἄρχειν ἁπάσης. πρὸς δὲ ταῦτα ἠγωνίζετο μὲν Ἀγαμέμνων, ἡττᾶτο δὲ τοῖς δικαίοις. (52) ἔφη γὰρ Τυνδάρεως ἱκανὸν εἶναι αὐτῷ κηδεύσαντι· καὶ ἅμα ἐδίδασκεν ὅτι οὐδὲ συμφέροι τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ τυγχάνειν τῶν ἴσων· οὕτω γὰρ μᾶλλον ἐπιβουλεύσειν· οὐδὲ γὰρ Ἀτρεῖ Θυέστην εὔνουν γενέσθαι. μάλιστα δ´ ἔπειθε λέγων {αὐτὸν} ὅτι οὐκ ἀνέξονται οἱ ἄλλοι μνηστῆρες τῶν Ἑλλήνων ἀποτυχόντες, οὔτε Διομήδης οὔτε Ἀντίλοχος οὔτε Ἀχιλλεύς, ἀλλὰ πολεμήσουσι· καὶ ὅτι κινδυνεύσει τοὺς δυνατωτάτους ποιῆσαι τῶν Ἑλλήνων πολεμίους. (53) κρεῖττον οὖν εἶναι μὴ καταλιπεῖν ἀρχὴν πολέμου καὶ στάσεως ἐν τοῖς Ἕλλησι. τὸν δὲ ἄχθεσθαι μέν, οὐκ ἔχειν δὲ ὅπως κωλύσῃ τὸν Τυνδάρεων· κύριον γὰρ εἶναι τῆς αὑτοῦ θυγατρός· καὶ ἅμα φοβεῖσθαι τοὺς παῖδας αὐτοῦ. καὶ οὕτως δὴ λαβεῖν Ἀλέξανδρον τὴν Ἑλένην ἐκ τοῦ δικαίου, πείσαντα τοὺς γονεῖς αὐτῆς καὶ τοὺς ἀδελφούς, καὶ ἀφικέσθαι ἄγοντα μετὰ πολλοῦ ζήλου καὶ χαρᾶς· καὶ τόν τε Πρίαμον καὶ τὸν Ἕκτορα καὶ τοὺς ἄλλους ἅπαντας ἥδεσθαι τῷ γάμῳ, καὶ τὴν Ἑλένην ὑποδέχεσθαι μετὰ θυσιῶν καὶ εὐχῶν. (54) Σκόπει δέ, ἔφη, τὴν εὐήθειαν τοῦ ἐναντίου λόγου, εἴ σοι δοκεῖ δυνατὸν εἶναι πρῶτον μὲν ἐρασθῆναί τινα γυναικός, ἣν οὐπώποτε εἶδεν· ἔπειτα καὶ πεῖσαι καταλιποῦσαν τὸν ἄνδρα καὶ τὴν πατρίδα καὶ πάντας τοὺς ἀναγκαίους, ἔτι δὲ οἶμαι θυγατρίου γεγονυῖαν μητέρα, συνακολουθῆσαι ἀνδρὶ ἀλλοφύλῳ. διὰ ταύτην γὰρ τὴν ἀλογίαν συνέπλασαν τὸν περὶ τῆς Ἀφροδίτης μῦθον πολὺ τούτων ἀποπληκτότερον. [11,50] parmi lesquelles il ne tenait qu'à lui de choisir ; puisqu'il n'y avait point de maison si puissante que la sienne, dont la domination s'étendait depuis Troie jusqu'en Ethiopie ; et en Ethiopie même c'était son cousin germain qui régnait ; Memnon fils de Tithon, qui était frère de Priam. A ces discours, et à bien d'autres qui tendaient également à lui faire donner la préférence sur ses rivaux, il joignit des présents. Il en fit à Léda, et et tous ceux qui pouvaient le servir ; et ces présents étaient si magnifiques que tous les Grecs ensemble n'en auraient pu faire de semblables. Pâris représentait d'ailleurs qu'il était parent d'Hélène, puisque Priam était du sang de Jupiter, et qu'il avait ouï dire qu'elle et ses frères étaient issus de ce même Dieu. Qu'Agamemnon et Ménélas n'auraient pas bonne grâce à lui objecter sa patrie, étant eux-mêmes originaires de la ville de Sipyle, et par conséquent Phrygiens. Qu'il était bien plus avantageux sans doute de s'allier aux rois actuels de l'Asie, qu'à ceux qui en avaient été chassés. Qu'aussi Télamon était venu à Troie pour demander en mariage Hésione fille de Laomédon, et l'avait obtenue à la sollicitation d'Hercule, l'hôte et l'ami du père de cette princesse. 51 Tyndare, après avoir délibéré sur toutes ces choses avec ses enfants, crut que l'alliance des princes d'Asie n'était pas le plus mauvais parti. La maison de Tyndare était déjà alliée aux Pélopides par le mariage d'Agamemnon avec Clytemnestre : si maintenant cette même maison s'alliait à Priam, et devenait par la suite maîtresse des états de ce Roi, elle pourrait réunir sous sa domination et l'Asie et l'Europe entière, sans qu'aucune puissance fût capable de s'y opposer. 52 Agamemnon voulut combattre les desseins de Tyndare ; mais il fut obligé de céder aux bonnes raisons qu'on lui allégua. Tyndare lui fit sentir qu'ils étaient déjà alliés. Il lui fit comprendre aussi qu'il était de son propre intérêt que son frère Ménélas ne jouît pas d'un avantage semblable, qui pourrait l'enhardir à de dangereux projets ; et qu'il devait se souvenir qu'Atrée n'avait pas respecté Thyeste. Il acheva de le persuader en lui remontrant que les Princes grecs rivaux de Ménélas, Diomède, Antilochus, Achille, ne souffriraient pas tranquillement que Ménélas eût la préférence ; qu'ils prendraient les armes, et qu'Agamemnon s'attirerait pour ennemis les plus puissants Rois de la Grèce, 53 qu'il valait donc mieux renoncer à des prétentions qui ne pourraient manquer de faire naître parmi les Grecs des divisions et des guerres. Agamemnon ne vit pas sans chagrin Tyndare prendre ce parti. Mais Tyndare après tout était le maître de sa fille. Agamemnon ne pouvait l'empêcher d'en disposer ; et d'ailleurs il redoutait les fils de ce Prince. Pâris épousa donc Hélène, après l'avoir obtenue de son père et de ses frères. Charmé, enchanté de sa nouvelle épouse, il la conduisit dans son pays. Priam, Hector, toute la cour de Troie, signalèrent leur joie à la nouvelle de ce mariage, et les Dieux furent remerciés de l'heureuse arrivée d'Hélène, par des prières et des sacrifices. 54 Remarquez, continua le Prêtre qui m'instruisait, combien est peu raisonnable l'opinion contraire au récit que vous venez d'entendre. Vous paraît-il possible premièrement que quelqu'un devienne amoureux d'une femme sans l'avoir vue ? En second lieu, qu'Hélène se soit laissée persuader de suivre un étranger, et de quitter pour cela son mari, sa patrie, les parents, une fille au berceau dont il me semble qu'elle était déjà mère ? C'est pour sauver cette absurdité qu'on a imaginé la fable plus absurde encore des promesses de Vénus.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010