HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 15-19

 Paragraphes 15-19

[11,15] πρῶτον μὲν οὖν φασι τὸν Ὅμηρον ὑπὸ πενίας τε καὶ ἀπορίας προσαιτεῖν ἐν τῇ Ἑλλάδι· τὸν δὲ τοιοῦτον ἀδύνατον ἡγοῦνται ψεύσασθαι πρὸς χάριν τῶν διδόντων, οὐδ´ ἂν τὰ τοιαῦτα λέγειν ὁποῖα ἔμελλεν ἐκείνοις καθ´ ἡδονὴν ἔσεσθαι· τοὺς δὲ νῦν πτωχοὺς οὐδέν φασιν ὑγιὲς λέγειν, οὐδὲ μάρτυρα οὐδεὶς ἂν ἐκείνων οὐδένα ποιήσαιτο ὑπὲρ οὐδενός, οὐδὲ τοὺς ἐπαίνους τοὺς παρ´ αὐτῶν ἀποδέχονται ὡς ἀληθεῖς. (16) ἴσασι γὰρ ὅτι πάντα θωπεύοντες ὑπ´ ἀνάγκης λέγουσιν. ἔπειτα δὲ εἰρήκασι τοὺς μὲν ὡς πτωχῷ, τοὺς δὲ ὡς μαινομένῳ ἀπάρχεσθαι, καὶ μᾶλλον οἴονται τοὺς τότε καταγνῶναι αὐτοῦ μανίαν τἀληθῆ λέγοντος ψευδομένου. οὐ μὴν ὅσον γε ἐπὶ τούτοις ψέγω Ὅμηρον· κωλύει γὰρ οὐθὲν ἄνδρα σοφὸν πτωχεύειν οὐδὲ μαίνεσθαι δοκεῖν· ἀλλ´ ὅτι κατὰ τὴν ἐκείνων δόξαν, ἣν ἔχουσι περὶ Ὁμήρου καὶ περὶ τῶν τοιούτων, εἰκός ἐστι μηθὲν ὑγιὲς εἶναι (17) τῶν εἰρημένων ὑπ´ αὐτοῦ. οὐ τοίνυν οὐδὲ τόδε νομίζουσιν, οὐκ εἶναι ἐν τῇ Ὁμήρου φύσει τὸ ψεῦδος οὐδὲ ἀποδέχεσθαι αὐτὸν τοιοῦτον οὐδέν· πλεῖστα γοῦν τὸν Ὀδυσσέα πεποίηκε ψευδόμενον, ὃν μάλιστα ἐπῄνει, τὸν δὲ Αὐτόλυκον καὶ ἐπιορκεῖν φησι, καὶ τοῦτ´ αὐτῷ παρὰ τοῦ Ἑρμοῦ δεδόσθαι. περὶ δὲ θεῶν πάντες, ὡς ἔπος εἰπεῖν, ὁμολογοῦσι μηθὲν ἀληθὲς λέγειν Ὅμηρον καὶ οἱ πάνυ ἐπαινοῦντες αὐτόν, καὶ τοιαύτας ἀπολογίας πειρῶνται πορίζειν, ὅτι οὐ (18) φρονῶν ταῦτ´ ἔλεγεν, ἀλλ´ αἰνιττόμενος καὶ μεταφέρων. τί οὖν κωλύει καὶ περὶ τῶν ἀνθρώπων αὐτὸν οὕτως εἰρηκέναι; ὅστις γὰρ περὶ θεῶν οὐ φανερῶς τἀληθῆ φησιν, ἀλλὰ τοὐναντίον οὕτως ὥστε τὰ ψευδῆ μᾶλλον ὑπολαμβάνειν τοὺς ἐντυγχάνοντας, καὶ ταῦτα μηδὲν ὠφελούμενος, πῶς ἂν περί γε ἀνθρώπων ὀκνήσειεν ὁτιοῦν ψεῦδος εἰπεῖν; καὶ ὅτι μὲν πεποίηκεν ἀλγοῦντας τοὺς θεοὺς καὶ στένοντας καὶ τιτρωσκομένους καὶ ἀποθνῄσκοντας σχεδόν, ἔτι δὲ μοιχείας καὶ δεσμὰ καὶ διεγγυήσεις θεῶν, οὐ λέγω, πρότερον εἰρημένα πολλοῖς. οὐδὲ γὰρ βούλομαι κατηγορεῖν Ὁμήρου, μόνον δὲ ἐπιδεῖξαι τἀληθὲς ὡς γέγονεν· ἐπεί τοι καὶ ἀπολογήσομαι περὶ (19) αὐτοῦ τὰ ἐμοὶ δοκοῦντα. ὅτι δὲ τὸ ψεῦδος οὐκ ὤκνει πάντων μάλιστα οὐδὲ αἰσχρὸν ἐνόμιζε, τοῦτο λέγω· πότερον δὲ ὀρθῶς μὴ παρίημι νῦν σκοπεῖν. ἀφεὶς οὖν ὅσα δοκεῖ δεινὰ πεποιηκέναι περὶ θεῶν καὶ οὐ πρέποντα ἐκείνοις, τοσοῦτό φημι μόνον, ὅτι λόγους οὐκ ὤκνει τῶν θεῶν ἀπαγγέλλειν, οὕς φησιν αὐτοὺς διαλέγεσθαι πρὸς αὑτούς, καὶ οὐ μόνον γε τοὺς ἐν κοινῷ γενομένους καὶ παρατυγχανόντων ἁπάντων τῶν θεῶν, ἀλλὰ καὶ οὓς ἰδίᾳ τινὲς διαλέγονται ἀλλήλοις, [11,15] Mais en premier lieu, on dit qu'Homère fut réduit par la misère et la pauvreté à mendier dans la Grèce ; et l'on ne peut se persuader qu'il ait débité des fables dans la vue de plaire à ceux qui lui faisaient du bien, et de leur dire des choses agréables ! Cependant on convient qu'aujourd'hui les mendiants ne doivent pas être crus sur leur parole. On ne voudrait pas s'en rapporter à leur témoignage sur la moindre chose. 16 On fait que la nécessité les oblige à ne rien dire que de flatteur. En second lieu, on prétend que ce ne fut pas seulement comme pauvre, mais comme insensé, qu'Homère fut regardé dans son siècle ; et que ce fut surtout sous ce dernier titre qu'il fut connu. Il est vrai qu'on n'ajoute point si dans sa folie il disait des fables, ou des vérités. Je suis bien éloigné de condamner Homère sur l'opinion qu'on avait de lui. Rien n'empêche qu'un homme sage ne soit pauvre et ne passe pour fou. Mais de cette opinion qu'on avait conçue d'Homère, et du jugement qu'on portait de ceux à qui l'on croyait qu'il ressemblait, il résulte qu'on ne comptait en aucune façon sur la vérité 17 de ses discours. Enfin, dit-on, il n'est pas concevable que le mensonge ait pu entrer dans le caractère d'Homère ; qu'il ait été susceptible de rien de tel. Mais Homère n'a-t-il pas écrit qu'Ulysse, dont il fait de si grands éloges, mentait fort souvent; qu'Autolycus se parjurait, et que c'était un talent qu'il avait reçu de Mercure ? Il n'y a pour ainsi dire personne, même parmi les plus grands admirateurs d'Homère, qui ne convienne que ce poète n'a rien dit de vrai touchant les Dieux. On essaye de le justifier en soutenant 18 qu'il ne faut pas prendre à la lettre ce qu'il en a dit ; qu'il se servait d'énigmes et d'allégories. Et qui empêche qu'on ne porte le même jugement sur ce qu'il a dit des hommes ? Celui qui au lieu de s'exprimer avec vérité sur les Dieux, fait visiblement le contraire, au point que tout le monde croit devoir prendre ses discours pour des fictions, quoiqu'on n'en imagine pas le but ; celui-là, dis-je, n'osera-t-il pas, à plus forte raison, hasarder sur les hommes des fables de toutes les sortes ? Je ne parle point ici de ce que plusieurs avant moi lui ont reproché ; de ce qu'il a peint des Dieux qui se plaignent, qui gémissent; des Dieux blessés et presque mourants ; des Dieux adultères, des Dieux enchaînés, des Dieux qui contractent des obligations. Je ne prétends point lui faire des crimes : je veux seulement montrer qu'il a dit les choses autrement qu'elles n'ont été. Je justifierai ensuite mon sentiment 19 sur la façon dont elles se sont passées. Commençons par établir qu'il ne balance point à avancer des fables, qu'il les avance sans rougir ; et voyons s'il a quelque raison de le faire. J'omettrai tout ce qu'il rapporte d'injurieux et d'indécent touchant les Dieux. Je me contenterai de remarquer qu'il ose répéter les prétendus entretiens des Dieux les uns avec les autres ; non-seulement ceux qu'ils ont eus en présence de toutes les divinités, mais même leurs conversations les plus secrètes :


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Dernière mise à jour : 24/06/2010