HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 110-114

 Paragraphes 110-114

[11,110] οὐδὲ γὰρ ὑπέμεινεν οἶμαι πάλαι τεθνηκότα τὸν Ἀχιλλέα ποιεῖν πάλιν ἀναιρούμενον, οὐδὲ νικῶντας τοὺς ἡττηθέντας καὶ φεύγοντας, οὐδὲ τὴν κρατήσασαν πόλιν, ταύτην πορθουμένην. οἱ δὲ ὕστερον ἅτε ἐξηπατημένοι καὶ τοῦ ψεύδους ἰσχύοντος ἤδη θαρροῦντες ἔγραφον. τὰ δὲ πράγματα οὕτως ἔσχεν. (111) Ἀχιλλέως τελευτήσαντος ὑπὸ Ἕκτορος ἐν τῇ βοηθείᾳ τῶν νεῶν, οἱ μὲν Τρῶες, ὥσπερ καὶ πρότερον, ἐπηυλίσθησαν ἐγγὺς τῶν νεῶν, ὡς φυλάξοντες τοὺς Ἀχαιούς· ὑπώπτευον γὰρ αὐτοὺς ἀποδράσεσθαι τῆς νυκτός· δὲ Ἕκτωρ ἀνεχώρησεν εἰς τὴν πόλιν παρά τε τοὺς γονέας καὶ τὴν γυναῖκα, χαίρων τοῖς πεπραγμένοις, ἐπὶ τοῦ στρατεύματος καταλιπὼν Πάριν. (112) δ´ αὐτός τε καὶ τῶν Τρώων τὸ πλῆθος ἐκάθευδεν, ὡς εἰκὸς ἦν κεκοπωμένους καὶ μηδὲν προσδεχομένους κακόν, ἔτι δὲ παντελοῦς εὐπραγίας οὔσης. ἐν τούτῳ δὴ Ἀγαμέμνων μετὰ Νέστορος καὶ Ὀδυσσέως καὶ Διομήδους βουλευσάμενος σιωπῇ καθείλκυσαν τῶν νεῶν τὰς πολλάς, ὁρῶντες ὅτι καὶ τῇ προτεραίᾳ μικροῦ διεφθάρησαν, ὡς μηδὲ φυγὴν ἔτι εἶναι, καὶ μέρος οὐκ ὀλίγον ἦν ἐμπεπρησμένον αὐτῶν, ἀλλ´ οὐ μία ναῦς Πρωτεσιλάου· ταῦτα δὲ ποιήσαντες ἀπέπλευσαν εἰς τὴν Χερρόνησον, τῶν αἰχμαλώτων πολλὰ καταλιπόντες καὶ τῶν ἄλλων οὐκ ὀλίγα κτημάτων. (113) ἅμα δὲ τῇ ἡμέρᾳ φανεροῦ γενομένου τοῦ πράγματος, μὲν Ἕκτωρ ἠγανάκτει καὶ βαρέως ἔφερε καὶ τὸν Ἀλέξανδρον ἐλοιδόρει· τοὺς γὰρ πολεμίους αὐτὸν ἐκ τῶν χειρῶν ἀφεῖναι· τὰς δὲ σκηνὰς ἐνέπρησαν οἱ Τρῶες καὶ διήρπαζον τὰ καταλειφθέντα. τοῖς δὲ Ἀχαιοῖς ἐν τῷ ἀσφαλεῖ βουλευομένοις· οὐ γὰρ εἶχον οἱ περὶ τὸν Ἕκτορα ναυτικὸν ἕτοιμον, ὥστε διαβαίνειν ἐπ´ αὐτούς· ἐδόκει μὲν ἀπιέναι πᾶσι, πολλοῦ πλήθους ἀπολωλότος καὶ τῶν ἀρίστων ἀνδρῶν· κίνδυνος δὲ ἦν μὴ ναῦς ποιησάμενοι παραχρῆμα ἐπιπλεύσωσιν ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα. (114) διὰ τοῦτο οὖν ἀναγκαῖον ἦν μένειν ὥσπερ κατ´ ἀρχὰς λῃστεύοντας, εἴ πως τῷ Πάριδι κάμνοντι διαλλάξειαν αὑτοὺς καὶ πρὸς φιλίαν πράξαντες ἀπελθεῖν. ὡς δὲ ἔκριναν ταῦτα, καὶ ἐποίουν πέραν μένοντες. κἀνταῦθα τοῖς Τρωσὶν ἐπῆλθον ἐκ μὲν Αἰθιοπίας Μέμνων, αἱ δὲ Ἀμαζόνες ἐκ τοῦ Πόντου βοηθοὶ καὶ ἄλλο πλῆθος ἐπικούρων, ὡς εὐτυχοῦντας ἐπυνθάνοντο τὸν Πρίαμον καὶ τὸν Ἕκτορα καὶ τοὺς Ἀχαιοὺς ὅσον οὔπω διεφθαρμένους πάντας, οἱ μέν τινες κατ´ εὔνοιαν, οἱ δὲ καὶ φόβῳ τῆς δυνάμεως· οὐ γὰρ τοῖς ἡττημένοις οὐδὲ τοῖς κακῶς πράττουσιν, ἀλλὰ τοῖς νικῶσι καὶ τοῖς περιγενομένοις ἁπάντων πάντες ἐθέλουσι βοηθεῖν. [11,110] Sans doute il n'a pu soutenir de faire tuer Achille longtemps après qu'il ne vivait plus, ni de représenter comme vainqueurs ceux qui avaient été défaits et forcés de se retirer, ni de peindre le sac d'une ville qui est demeurée victorieuse. Mais ceux qui sont venus après lui, séduits par l'erreur qui a prévalu, ont écrit tous ces événements avec confiance. Or voici la vérité des choses. 111 Achille ayant été tué par Hector en descendant des vaisseaux, les Troyens passèrent la nuit, comme ils avaient toujours fait, dans le voisinage où était la flotte, afin de garder à vue les Grecs qu'ils soupçonnaient de vouloir se sauver à la faveur des ténèbres. Hector, plein de joie de ce qui s'était passé, retourna dans la ville auprès de ses parents et de sa femme, laissant Pâris à l'armée. 112 Pour lui, il dormit tranquillement aussi bien que les habitants de Troie, comme cela était naturel à des gens fatigués et qui n'avaient rien à craindre dans la position avantageuse où se trouvaient leurs affaires. Durant ce temps, Agamemnon, Nestor, Ulysse et Diomède, tinrent conseil ; et voyant que la veille ils avaient pensé être perdus, qu'ils n'étaient plus maîtres de leur retraite, qu'une grande partie de leur flotte avait été brûlée, qu'il ne restait pas un seul vaisseau à Protésilas, ils firent sans bruit mettre à la mer plusieurs de leurs navires, sur lesquels ils passèrent dans la Chersonèse, abandonnant beaucoup de prisonniers et de bagages. 113 Au point du jour on s'aperçut de leur départ. Hector en fut au désespoir, et fit de vifs reproches à Pâris, l'accusant d'avoir laissé échapper l'ennemi de ses mains. Les Troyens pillèrent et brûlèrent ce que les Grecs avaient laissé. Mais ceux-ci étaient en sûreté, car les gens d'Hector n'avaient point de vaisseaux prêts pour les poursuivre. Les Grecs ayant délibéré sur ce qu'ils avaient à faire, tous furent d'avis de s'en retourner, ayant perdu quantité de soldats et de braves chefs. 114 Mais il y avait à craindre que les Troyens ne fabriquassent promptement des navires, et ne passassent en Grèce. Ainsi les Grecs jugèrent qu'il était nécessaire de demeurer, de faire des courses comme dans le commencement de la guerre, de fatiguer Pâris pour l'engager à traiter, et de rétablir la bonne intelligence entre les deux peuples, pour se retirer ensuite. Après qu'ils eurent pris ces résolutions, et qu'ils eurent commencé de les exécuter en s'arrêtant dans la Chersonèse, il arriva aux Troyens des secours. Memnon leur en amena d'Ethiopie; les: Amazones, du Pont: il leur en vint encore d'ailleurs. Dès qu'on sut que Priam et Hector avaient le dessus, et que l'armée Grecque était presque détruite, on accourut, les uns, par bonne volonté, les autres parce qu'ils redoutaient la puissance de Priam. Ce ne sont point les vaincus ni les malheureux, mais les vainqueurs et ceux à qui tout réussit, que tout le monde s'empresse de secourir.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010