HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 100-104

 Paragraphes 100-104

[11,100] δὲ Ἀγαμέμνων ἄντικρυς ἔφη καὶ τὸν Ἀχιλλέα φοβεῖσθαι καὶ μὴ βούλεσθαι συμβαλεῖν ἐκείνῳ; τοιγαροῦν οὕτω βουλευσάμενον αὐτὸν λέγει τοῦ τε ἑταίρου στερηθῆναι καὶ πολλῶν ἑτέρων, ὀλίγου δὲ καὶ τῶν ἵππων καὶ ἄοπλον γενέσθαι. οὐδέποτ´ ἂν ἐποίησεν Ἀχιλλεὺς μὴ ἀπόπληκτος ὤν· εἰ δὲ μή, πάντως ἂν αὐτὸν ἐκώλυσε Φοῖνιξ. ἀλλ´ οὐ γὰρ ἐβούλετο, φησί, ταχέως ἀπαλλάξαι τοῦ κινδύνου τοὺς Ἀχαιούς, ἕως ἂν λάβῃ τὰ δῶρα, καὶ ἅμα οὐδέπω τῆς ὀργῆς ἐπέπαυτο. (101) καὶ τί ἦν ἐμποδὼν αὐτὸν προελθόντα ἐφ´ ὅσον ἐβούλετο πάλιν μηνίειν; ξυνεὶς δὲ τῆς τοιαύτης ἀλογίας αἰνίττεται διὰ πρόρρησίν τινα μένειν αὐτόν, ὡς, εἰ ἐξῄει, πάντως ἀποθανούμενον, ἄντικρυς αὐτοῦ κατηγορῶν δειλίαν· καίτοι ἐξῆν αὐτῷ διὰ ταύτην τὴν πρόρρησιν ἀποπλεῦσαι διενεχθέντα πρὸς τὸν Ἀγαμέμνονα. οὐ μέντοι ἀλλὰ καὶ περὶ τοῦ Πατρόκλου ἐτύγχανεν ἀκηκοὼς τῆς μητρός, ὅν φησιν ἐν ἴσῳ τῇ ἑαυτοῦ κεφαλῇ τιμᾶν καὶ μηδὲ αὐτὸς ἔτι βούλεσθαι ζῆν ἐκείνου ἀποθανόντος. (102) {ὡς δὲ ἑώρα αὐτὸν οὐ δυνάμενον βαστάσαι τὸ δόρυ τὰ ἄλλα ἐδίδου δῆλον ὅτι προσεοικότα τῷ δόρατι, καὶ οὐκ ἐφοβεῖτο μὴ οὐ δύνηται φέρειν αὐτά· ὥσπερ οὖν καί φησι συμβῆναι περὶ τὴν μάχην.} ἀλλὰ γὰρ εἴ τις ἅπαντα ἐλέγχοι, πολὺ ἂν ἔργον εἴη. τὸ γὰρ ψεῦδος ἐξ αὑτοῦ φανερόν ἐστι τοῖς προσέχουσιν· ὥστε οὐδενὶ ἄδηλον καὶ τῶν ὀλίγον νοῦν ἐχόντων ὅτι σχεδὸν ὑπόβλητός ἐστιν Πάτροκλος καὶ τοῦτον ἀντήλλαξεν Ὅμηρος τοῦ Ἀχιλλέως, βουλόμενος τὸ κατ´ ἐκεῖνον κρύψαι. (103) ὑφορώμενος δὲ μή τις ἄρα καὶ τοῦ Πατρόκλου ζητῇ τάφον· ὥσπερ οἶμαι καὶ τῶν ἄλλων ἀριστέων τῶν ἀποθανόντων ἐν Τροίᾳ φανεροί εἰσιν οἱ τάφοι· διὰ τοῦτο προκαταλαμβάνων οὐκ ἔφη τάφον αὐτοῦ γενέσθαι καθ´ αὑτόν, ἀλλὰ μετὰ τοῦ Ἀχιλλέως τεθῆναι. {καὶ Νέστωρ μὲν οὐκ ἠξίωσε μετ´ Ἀντιλόχου ταφῆναι δι´ αὐτὸν ἀποθανόντος, οἴκαδε τὰ ὀστᾶ κομίσας· τὰ δὲ τοῦ Ἀχιλλέως ὀστᾶ ἀνεμίχθη τοῖς τοῦ Πατρόκλου;} μάλιστα μὲν οὖν ἐβούλετο Ὅμηρος ἀφανίσαι τὴν τοῦ Ἀχιλλέως τελευτὴν ὡς οὐκ ἀποθανόντος ἐν Ἰλίῳ. (104) τοῦτο δὲ ἐπεὶ ἀδύνατον ἑώρα, τῆς φήμης ἐπικρατούσης καὶ τοῦ τάφου δεικνυμένου, τό γε ὑφ´ Ἕκτορος αὐτὸν ἀποθανεῖν ἀφείλετο καὶ τοὐναντίον ἐκεῖνον ὑπὸ τοῦ Ἀχιλλέως ἀναιρεθῆναί φησιν, {ὃς τοσοῦτον ὑπερεῖχε τῶν ἀνθρώπων ἁπάντων} καὶ προσέτι αἰκισθῆναι τὸν νεκρὸν αὐτοῦ καὶ συρῆναι μέχρι τῶν τειχῶν. πάλιν δὲ εἰδὼς τάφον ὄντα τοῦ Ἕκτορος καὶ τιμώμενον αὐτὸν ὑπὸ τῶν πολιτῶν, ἀποδοθῆναι αὐτὸν λέγει κελεύσαντος τοῦ Διὸς λύτρων δοθέντων, [11,100] Agamemnon dit tout haut qu'Achille même redoutait Hector, et n'osait combattre contre lui. Achille le conduisant ainsi a t-il bonne grâce de se plaindre qu'il a perdu son ami, ses soldats, qu'il a pensé perdre ses chevaux, et qu'il se trouve sans armes ? Certes il n'est pas possible qu'Achille ait agi de la sorte, à moins qu'on ne le suppose fou : encore Phénix l'en aurait-il empêché. Mais, dit Homère, Achille ne voulait pas tirer tout-à-fait les Grecs de danger, jusqu'à ce qu'on lui eût rendu son butin. Son courroux n'était pas encore apaisé. 101 Eh ! qui l'empêchait, après avoir mis les choses dans l'état où il les voulait, de reprendre son courroux ? Homère, qui a senti cette absurdité, semble vouloir faire entendre qu'Achille ne reste oisif qu'à cause de certaine prédiction, par laquelle, il est menacé de périr s'il quitte sa tente. Ainsi le poète l'accuse ouvertement de timidité. Mais cette prédiction l'autorisait à s'en retourner dans ses Etats, puisqu'il était en querelle avec Agamemnon. D'autre côté, il avait appris de sa mère quel serait le sort de Patrocle, qu'il chérissait, disait-il comme lui-même, et à la perte duquel il était résolu de ne pas survivre. 102 Achille s^apercevant que son javelot était trop pesant pour Patrocle, lui en donna d'autres, sans doute, qui ressemblaient à ce javelot, et il ne craignit point qu'il ne pût les porter, comme le poète dit que cela arrivait quelquefois dans les combats. Si l'on voulait tout relever, on aurait beaucoup à faire. Mais le faux se fait si clairement apercevoir, pour peu qu'on y fasse attention, que tout le monde voit manifestement et sans effort que Patrocle est un personnage introduit par Homère, presque uniquement pour voiler ce qui est arrivé à Achille. 103 Cependant quelqu'un pouvait chercher le tombeau de Patrocle ; ceux des illustres Grecs qui périrent devant Troie étant sans doute connus. Homère prévient l'embarras en disant que Patrocle n*eut point de tombeau particulier, et qu'il fut enterré avec Achille même. Or quoiqu'Antilochus eût été tué pour sauver Nestor, cependant Nestor ne désira point d'être enterré avec Antilochus, dont il ne rapporta point les os dans sa patrie ; et l'on veut que les os de Patrocle aient été mêlés avec ceux d'Achille ! Ce qu'Homère voudrait surtout pouvoir cacher, c'est qu'Achille fut tué devant Troie. 104 Mais voyant que cela n'était pas possible ; que la tradition de ce fait était trop bien conservée, que le tombeau de ce héros était connu, le poète tâche du moins de faire croire qu'Achille ne fut pas tué par Hector, et qu'au contraire Hector, ce grand homme si supérieur à tous les autres, fut tué par le Prince grec, qui fit mille insultes à son cadavre, le traînant autour des murailles. Homère sachant cependant que le tombeau d'Hector existait, et qu'il était l'objet de la vénération des Troyens, ajoute que le corps de ce guerrier fut racheté, que Jupiter ordonna qu'il fût rendu,


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Dernière mise à jour : 24/06/2010