HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 5-9

 Paragraphes 5-9

[11,5] καίτοι φασὶ μὲν οἱ πολλοὶ τὸν χρόνον τῶν πραγμάτων καὶ κριτὴν ἄριστον εἶναι, ὅτι δ´ ἂν ἀκούωσι μετὰ πολὺν χρόνον, διὰ τοῦτο ἄπιστον νομίζουσιν. εἰ μὲν οὖν παρ´ Ἀργείοις ἐτόλμων ἀντιλέγειν Ὁμήρῳ, καὶ τὴν ποίησιν αὐτοῦ δεικνύναι ψευδῆ περὶ τὰ μέγιστα, τυχὸν ἂν εἰκότως ἤχθοντό μοι καὶ τῆς πόλεως ἐξέβαλλον εἰ τὴν παρ´ ἐκείνων δόξαν ἐφαινόμην ἀφανίζων καὶ καθαιρῶν· ὑμᾶς δὲ δίκαιόν ἐστί μοι χάριν εἰδέναι καὶ ἀκροᾶσθαι προθύμως· ὑπὲρ γὰρ τῶν ὑμετέρων προγόνων ἐσπούδακα. (6) προλέγω δὲ ὑμῖν ὅτι τοὺς λόγους τούτους ἀνάγκη καὶ παρ´ ἑτέροις ῥηθῆναι καὶ πολλοὺς πυθέσθαι· τούτων δὲ οἱ μέν τινες οὐ συνήσουσιν, οἱ δὲ προσποιήσονται καταφρονεῖν, οὐ καταφρονοῦντες αὐτῶν, οἱ δέ τινες ἐπιχειρήσουσιν ἐξελέγχειν, {μάλιστα δὲ οἶμαι τοὺς κακοδαίμονας σοφιστάς.} ἐγὼ δὲ ἐπίσταμαι σαφῶς ὅτι οὐδὲ ὑμῖν πρὸς ἡδονὴν ἔσονται. οἱ γὰρ πλεῖστοι τῶν ἀνθρώπων οὕτως ἄγαν εἰσὶν ὑπὸ δόξης διεφθαρμένοι τὰς ψυχὰς ὥστε μᾶλλον ἐπιθυμοῦσι περιβόητοι εἶναι ἐπὶ τοῖς μεγίστοις ἀτυχήμασιν μηδὲν κακὸν ἔχοντες ἀγνοεῖσθαι. (7) αὐτοὺς γὰρ οἶμαι τοὺς Ἀργείους μὴ ἂν ἐθέλειν ἄλλως γεγονέναι τὰ περὶ τὸν Θυέστην καὶ τὸν Ἀτρέα καὶ τοὺς Πελοπίδας, ἀλλ´ ἄχθεσθαι σφόδρα, ἐάν τις ἐξελέγχῃ τοὺς μύθους τῶν τραγῳδῶν, λέγων ὅτι οὔτε Θυέστης ἐμοίχευσε τὴν τοῦ Ἀτρέως οὔτε ἐκεῖνος ἀπέκτεινε τοὺς τοῦ ἀδελφοῦ παῖδας οὐδὲ κατακόψας εἱστίασε τὸν Θυέστην οὔτε Ὀρέστης αὐτόχειρ ἐγένετο τῆς μητρός. ἅπαντα ταῦτα εἰ λέγοι τις, χαλεπῶς ἂν φέροιεν ὡς λοιδορούμενοι. (8) τὸ δὲ αὐτὸ τοῦτο κἂν Θηβαίους οἶμαι παθεῖν, εἴ τις τὰ παρ´ αὐτοῖς ἀτυχήματα ψευδῆ ἀποφαίνοι, καὶ οὔτε τὸν πατέρα Οἰδίπουν ἀποκτείναντα οὔτε τῇ μητρὶ συγγενόμενον οὔθ´ ἑαυτὸν τυφλώσαντα οὔτε τοὺς παῖδας αὐτοῦ πρὸ τοῦ τείχους ἀποθανόντας ὑπ´ ἀλλήλων, οὔθ´ ὡς Σφὶγξ ἀφικομένη κατεσθίοι τὰ τέκνα αὐτῶν, ἀλλὰ τοὐναντίον ἥδονται ἀκούοντες καὶ τὴν Σφίγγα ἐπιπεμφθεῖσαν αὐτοῖς διὰ χόλον Ἥρας καὶ τὸν Λάϊον ὑπὸ τοῦ υἱέος ἀναιρεθέντα καὶ τὸν Οἰδίπουν ταῦτα ποιήσαντα (9) καὶ παθόντα τυφλὸν ἀλᾶσθαι, καὶ πρότερον ἄλλου βασιλέως αὐτῶν καὶ τῆς πόλεως οἰκιστοῦ, Ἀμφίονος, τοὺς παῖδας, ἀνθρώπων καλλίστους γενομένους, κατατοξευθῆναι ὑπὸ Ἀπόλλωνος καὶ Ἀρτέμιδος· καὶ ταῦτα καὶ αὐλούντων καὶ ᾀδόντων ἀνέχονται παρ´ αὑτοῖς ἐν τῷ θεάτρῳ, καὶ τιθέασιν ἆθλα περὶ τούτων, ὃς ἂν οἰκτρότατα εἴπῃ περὶ αὐτῶν αὐλήσῃ· τὸν δὲ εἰπόντα ὡς οὐ γέγονεν οὐδὲν αὐτῶν ἐκβάλλουσιν. [11,5] Mais on avoue communément que le temps est le meilleur juge des faits : pourquoi donc rejeter de nouveaux systèmes sur les faits anciens, précisément parceque ces systèmes sont nouveaux ? Si c'était chez les Argiens que j'osasse contredire Homère, et que j'entreprisse de prouver la fausseté des principaux événements racontés dans ses poèmes, peut-être auraient-ils droit de s'offenser, et de me chasser de leur ville, comme quelqu'un qui voudrait attenter à leur gloire, qui chercherait à la détruire. Mais vous, Troyens, vous devez m'écouter avec empressement, avec reconnaissance : j'ai pour objet de relever la gloire de vos ancêtres. 6 Je prévois qu'infailliblement mon discours répété ailleurs, entendu par bien des gens différents, sera trouvé par les uns incompatible avec leur façon de penser : les autres affecteront de n'être pas touchés de mes preuves, quoiqu'en effet elles ne leur paraissent pas sans force : d'autres enfin, particulièrement quelques misérables sophistes, s'efforceront de le critiquer. Mais ce que je prévois encore, c'est que vous-mêmes pourrez ne pas m'écouter avec plaisir. Car la plupart des hommes sont si prodigieusement aveuglés par la folle envie de passer pour célèbres, qu'ils préfèrent d'affreux malheurs qui les rendent fameux, à un état heureux et tranquille qui les laisse dans l'obscurité. 7 C'est par cette raison que je crois que les Argiens eux-mêmes verraient avec chagrin contester la vérité, des sujets de nos Tragédies ; soutenir qu'il est faux que Thyeste ait commis un inceste avec la femme d'Atrée; que celui-ci ait tué les fils de son frère ; qu'après les avoir coupés par morceaux, il les lui ait servis à manger ; qu'Oreste ait égorgé de ses mains sa propre mère. Si l'on niait ces faits, ils ne le souffriraient pas plus patiemment que si on leur faisait une injure réelle. 8 Sans doute les Thébains penseraient de même si quelqu'un prétendait prouver que tout ce qu'on raconte de leurs infortunes n'est que fiction : qu'Œdipe n'a été ni le meurtrier de son père, ni le mari de sa mère ; qu'il ne s'est point crevé les yeux ; que ses fils ne se sont point tués tous deux sous les murailles de Thèbes ; et que jamais on n'y a vu ce prétendu Sphinx qui en dévorait les citoyens. Au contraire, ils entendent avec satisfaction répéter que la cruauté du Sphinx, le meurtre de Laïus tué par son fils, les crimes, les malheurs, 9 et l'aveuglement d'Oedipe, furent l'effet, de la colère de Junon : qu'auparavant encore les fils, d'un autre de leurs Rois, d'Amphion fondateur de leur ville, qui passaient pour les plus beaux des mortels, avaient été tués à coups de flèches par Apollon et par Diane. Ils prêtent attentivement l'oreille à ceux qui parmi eux célèbrent ces aventures sur les théâtres dans leurs vers et dans leurs chants. Ils proposent des récompenses pour celui qui. s'en acquitte le mieux ; et ils chasseraient quiconque oserait avancer que tous ces faits ne font que des fables.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010