HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CHRYSOSTOME, Sur Troie (discours 11)

Paragraphes 90-94

 Paragraphes 90-94

[11,90] ἐνταῦθα γὰρ οὐκ ἔστιν Αἰνείας ὑπὸ Ἀφροδίτης ἁρπαζόμενος οὐδὲ Ἄρης ὑπὸ ἀνδρὸς τιτρωσκόμενος οὐδὲ ἄλλο τοιοῦτον οὐθὲν ἀπίθανον, ἀλλὰ πράγματα ἀληθῆ καὶ ὅμοια γεγονόσι. μεθ´ ἣν ἧτταν οὐκέτι ἦν ἀναμάχεσθαι δυνατὸν οὐδὲ θαρρῆσαί ποτε τοὺς οὕτως ἀπειρηκότας ὡς μήτε ὑπὸ τῆς τάφρου μήτε ὑπὸ τοῦ ἐρύματος ὠφεληθῆναι μηθὲν μήτε αὐτὰς διαφυλάξαι τὰς ναῦς. (91) ποία γὰρ ἔτι τηλικαύτη δύναμις τίς οὕτως ἀνὴρ ἄμαχος καὶ θεοῦ ῥώμην ἔχων, ὃς ἐπιφανεὶς ἐδύνατο σῶσαι τοὺς ἀπολωλότας ἤδη; τὸ γὰρ τῶν Μυρμιδόνων πλῆθος πόσον τι πρὸς τὴν σύμπασαν ἦν στρατιάν; τὸ τοῦ Ἀχιλλέως σθένος, οὐ δήπου τότε πρῶτον μέλλοντος μάχεσθαι, πολλάκις δὲ ἐν πολλοῖς τοῖς ἔμπροσθεν ἔτεσιν εἰς χεῖρας ἐλθόντος, καὶ μήτε τὸν Ἕκτορα ἀποκτείναντος μήτε ἄλλο μηθὲν εἰργασμένου μέγα, εἰ μή γε Τρωίλον παῖδα ἔτι ὄντα τὴν ἡλικίαν ἑλόντος; (92) ἐνταῦθα δὲ γενόμενος Ὅμηρος οὐδὲν ἔτι τἀληθοῦς ἐφρόντισεν, ἀλλ´ εἰς ἅπαν ἧκεν ἀναισχυντίας καὶ πάντα τὰ πράγματα ἁπλῶς ἀνέτρεψε καὶ μετέστησεν εἰς τοὐναντίον, καταπεφρονηκὼς μὲν τῶν ἀνθρώπων, ὅτι καὶ τἄλλα ἑώρα πάνυ ῥᾳδίως πειθομένους αὐτοὺς καὶ περὶ τῶν θεῶν, οὐκ ὄντων δὲ ἑτέρων ποιητῶν οὐδὲ συγγραφέων, παρ´ οἷς ἐλέγετο τἀληθές, ἀλλ´ αὐτὸς πρῶτος ἐπιθέμενος ὑπὲρ τούτων γράφειν, γενεαῖς δὲ ὕστερον ξυνθεὶς πολλαῖς, τῶν εἰδότων αὐτὰ ἠφανισμένων καὶ τῶν ἐξ ἐκείνων {ἔτι}, ἀμαυρᾶς δὲ καὶ ἀσθενοῦς ἔτι φήμης ἀπολειπομένης, ὡς εἰκὸς περὶ τῶν σφόδρα παλαιῶν, ἔτι δὲ πρὸς τοὺς πολλοὺς καὶ ἰδιώτας μέλλων διηγεῖσθαι τὰ ἔπη, καὶ ταῦτα βελτίω ποιῶν τὰ τῶν Ἑλλήνων, ὡς μηδὲ τοὺς γιγνώσκοντας ἐξελέγχειν. οὕτως δὴ ἐτόλμησε τἀναντία τοῖς γενομένοις ποιῆσαι· (93) Τοῦ γὰρ Ἀχιλλέως ἐπιβοηθήσαντος ἐν τῇ καταλήψει τῶν νεῶν ὑπ´ ἀνάγκης τὸ πλέον καὶ τῆς αὑτοῦ σωτηρίας ἕνεκεν, τροπὴν μέν τινα γενέσθαι τῶν Τρώων καὶ ἀναχωρῆσαι παραχρῆμα ἀπὸ τῶν νεῶν αὐτοὺς καὶ σβεσθῆναι τὸ πῦρ, ἅτε ἐξαπίνης ἐπιπεσόντος τοῦ Ἀχιλλέως, καὶ τούς τε ἄλλους ἀποχωρεῖν καὶ τὸν Ἕκτορα ὑπάγειν αὑτὸν ἔξω τῆς τάφρου καὶ τῆς περὶ τὸ στρατόπεδον στενοχωρίας, (94) σχέδην δὲ καὶ ἐφιστάμενον, ὥσπερ αὐτός φησιν Ὅμηρος. συμπεσόντων δὲ καὶ μαχομένων πάλιν, τὸν Ἀχιλλέα κάλλιστα ἀγωνίσασθαι μετὰ τῶν αὑτοῦ, καὶ πολλοὺς ἀποκτεῖναι τῶν Τρώων καὶ τῶν ἐπικούρων, ἄλλους τε καὶ τὸν Σαρπηδόνα τὸν τοῦ Διὸς υἱὸν λεγόμενον εἶναι, βασιλέα Λυκίων· καὶ περὶ τὴν τοῦ ποταμοῦ διάβασιν ἀποχωρούντων γενέσθαι φόνον πολύν, οὐ μέντοι προτροπάδην φεύγειν αὐτούς, ἀλλὰ πολλὰς ἑκάστοτε ὑποστροφὰς γίγνεσθαι. [11,90] Il ne s'agit ici ni d'Enée enlevé par Vénus, ni de Mars blessé par un mortel. Ce sont des faits réels, et qui sont vrais exactement. Après un pareil échec, il n'était plus possible aux Grecs de rétablir le combat, ni de reprendre courage. Consternés de voir que ni leur fossé ni leur mur ne leur avaient de rien servi, et qu'ils n'avaient pu défendre leurs vaisseaux mêmes, 91 quelle puissance désormais, quel mortel invincible, et doué d'une force divine, saura d'un seul regard sauver des gens déjà perdus? Que font les troupes des Myrmidons en comparaison de toute l'armée ? Qu'est-ce que cet Achille, qui d'abord refuse de combattre, et qui durant le cours de plusieurs années en était venu aux mains plusieurs fois avec les Troyens, sans avoir tué Hector, sans avoir fait aucun exploit mémorable, sans même avoir pu enlever Troïlus, qui n'était encore qu'un entant ? 92 Mais c'est ici qu'Homère n'a plus d'égards pour la vérité. Il se livre aux mensonges les plus hardis. Il brouille absolument ; il bouleverse tous les faits, et donne partout le change. Il se joue des hommes qu'il voyait ajouter facilement foi à des autres fables, même à celles où il s'agissait des Dieux. Comme il n'y avait ni historiens, ni poètes qui eussent consigné dans leurs ouvrages la vérité des faits dont il parlait, qu'il était le premier qui eût écrit là-dessus ; que depuis ces événements bien des siècles s'étaient écoulés ; que ceux qui en étaient instruits par eux-mêmes ne subsistaient plus ; qu'il ne se conservait que des traditions faibles et confuses sur quelques-uns, comme c'est l'ordinaire lorsqu'il est question de faits extrêmement anciens ; que d'ailleurs il écrivait pour le peuple et les ignorants ; qu'enfin il avait soin d'embellir les actions des Grecs, afin de n'être pas contredit par ceux mêmes qui savaient le vrai : il osa dire le contraire de ce qui était effectivement arrivé. 93 Car voici comme les choses se passèrent. Achille, forcé pour sa propre sureté de secourir les Grecs, accourut défendre la flotte. Les Troyens furent obligés de lui faire face, et de quitter sur le champ les vaisseaux, dont on arrêta l'embrasement. Achille chargea avec tant d'impétuosité, que les Troyens prirent la fuite. Hector lui-même fut contraint de repasser le fossé; chassé de l'enceinte du camp, mais avec peine, 94 et ne cédant qu'à l'extrémité, comme on le dit dans Homère. Ses gens s'étant ralliés, et revenant à la charge, Achille à la tête des siens combattit encore avec avantage, et tua beaucoup de Troyens et de leurs auxiliaires ; entr'autres Sarpédon, qu'on disait fils de Jupiter et Roi de Lycie. Il y eut surtout un grand carnage au passage du fleuve. Cependant les Troyens ne fuyaient pas en désordre, et se resoumirent souvent,


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Dernière mise à jour : 24/06/2010