HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, Préface

Paragraphe 5-6

  Paragraphe 5-6

[0,5] Οἱ δὲ τὴν εὕρεσιν διδόντες ἐκείνοις παράγουσι καὶ Ὀρφέα τὸν Θρᾷκα, λέγοντες φιλόσοφον γεγονέναι καὶ εἶναι ἀρχαιότατον. Ἐγὼ δέ, εἰ τὸν περὶ θεῶν ἐξαγορεύσαντα τοιαῦτα χρὴ φιλόσοφον καλεῖν οὐκ οἶδα, <οὐδὲ> τίνα δεῖ προσαγορεύειν τὸν πᾶν τὸ ἀνθρώπειον πάθος ἀφειδοῦντα τοῖς θεοῖς προστρῖψαι, καὶ τὰ σπανίως ὑπό τινων ἀνθρώπων αἰσχρουργούμενα τῷ τῆς φωνῆς ὀργάνῳ. Τοῦτον δὲ μὲν μῦθος ὑπὸ γυναικῶν ἀπολέσθαι φησί· τὸ δ' ἐν Δίῳ τῆς Μακεδονίας ἐπίγραμμα, κεραυνωθῆναι αὐτόν, λέγον οὕτως· Θρήϊκα χρυσολύρην τῇδ' Ὀρφέα Μοῦσαι ἔθαψαν, ὃν κτάνεν ὑψιμέδων Ζεὺς ψολόεντι βέλει. [0,5] Ceux qui en attribuent l'invention aux nations barbares nous objectent encore qu'Orphée, natif de Thrace, fut philosophe de profession, et un des plus anciens qu'on connaisse. Mais je ne sais si l'on doit donner la qualité de philosophe à un homme qui a débité touchant les dieux des choses pareilles à celles qu'il a dites. En effet, quel nom faut-il donner à un homme qui a si peu épargné les dieux, qu'il leur a attribué toutes les passions humaines, jusqu'à ces honteuses prostitutions qui ne se commettent que rarement par certains hommes ? L'opinion commune est que les femmes le déchirèrent; mais son épitaphe, qui se trouve à Die en Macédoine, porte qu'il fut frappé de la foudre. "Ici repose Orphée de Thrace, qui fut écrasé par la foudre. Les Muses l'ensevelirent avec sa lyre dorée".
[0,6] Οἱ δὲ φάσκοντες ἀπὸ βαρβάρων ἄρξαι φιλοσοφίαν καὶ τὸν τρόπον παρ' ἑκάστοις αὐτῆς ἐκτίθενται· καί φασι τοὺς μὲν γυμνοσοφιστὰς καὶ Δρυΐδας αἰνιγματωδῶς ἀποφθεγγομένους φιλοσοφῆσαι, σέβειν θεοὺς καὶ μηδὲν κακὸν δρᾶν καὶ ἀνδρείαν ἀσκεῖν. Τοὺς γοῦν γυμνοσοφιστὰς καὶ θανάτου καταφρονεῖν φησι Κλείταρχος ἐν τῇ δωδεκάτῃ· τοὺς δὲ Χαλδαίους περὶ ἀστρονομίαν καὶ πρόρρησιν ἀσχολεῖσθαι· τοὺς δὲ Μάγους περί τε θεραπείας θεῶν διατρίβειν καὶ θυσίας καὶ εὐχάς, ὡς αὐτοὺς μόνους ἀκουομένους. Ἀποφαίνεσθαί τε περὶ οὐσίας θεῶν καὶ γενέσεως, οὓς καὶ πῦρ εἶναι καὶ γῆν καὶ ὕδωρ· τῶν δὲ ξοάνων καταγινώσκειν, καὶ μάλιστα τῶν λεγόντων ἄρρενας εἶναι θεοὺς καὶ θηλείας. [0,6] Ceux qui vont chercher l'origine de la philosophie chez les étrangers rapportent en même temps quelle était leur doctrine. Ils disent que les gymnosophistes et les druides s'énonçaient en termes énigmatiques et sentencieux, recommandant de révérer les dieux, de s'abstenir du mal, et de faire des actions de courage. Delà vient que Clitarque, dans son douzième livre, attribue aux gymnosophistes de mépriser la mort. Les Chaldéens s'adonnaient, dit-on, à l'étude de l'astronomie et aux prédictions. Les mages vaquaient au culte des dieux, aux prières et aux sacrifices, prétendant être les seuls qui fussent exaucés des dieux. Ils parlaient de la substance et de la génération des dieux, au nombre desquels ils mettaient le feu, la terre et l'eau. Ils désapprouvaient l'usage des images et des simulacres, et condamnaient surtout l'erreur de ceux qui admettent les deux sexes parmi les dieux.


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Dernière mise à jour : 19/07/2007