Texte grec :
[10,39] Καὶ εἰ ἐφθείρετο δὲ τὸ ἀφανιζόμενον εἰς τὸ μὴ ὄν, πάντα
ἂν ἀπωλώλει τὰ πράγματα, οὐκ ὄντων εἰς ἃ διελύετο. Καὶ μὴν καὶ τὸ πᾶν ἀεὶ
τοιοῦτον ἦν οἷον νῦν ἐστι, καὶ ἀεὶ τοιοῦτον ἔσται. Οὐθὲν γάρ ἐστιν εἰς ὃ
μεταβάλλει. Παρὰ γὰρ τὸ πᾶν οὐθέν ἐστιν ὃ ἂν εἰσελθὸν εἰς αὐτὸ τὴν
μεταβολὴν ποιήσαιτο.
« Ἀλλὰ μὴν καὶ τοῦτο καὶ ἐν τῇ Μεγάλῃ ἐπιτομῇ φησι κατ' ἀρχὴν καὶ ἐν τῇ αʹ
Περὶ φύσεως τὸ πᾶν ἐστι <σώματα καὶ κενόν>· σώματα μὲν γὰρ ὡς ἔστιν, αὐτὴ
ἡ αἴσθησις ἐπὶ πάντων μαρτυρεῖ, καθ' ἣν ἀναγκαῖον τὸ ἄδηλον τῷ λογισμῷ
τεκμαίρεσθαι, ὥσπερ προεῖπον τὸ πρόσθεν.
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Traduction française :
[10,39] De plus, si les choses qui disparaissent se réduisaient à
rien, il y a longtemps que toutes choses seraient détruites, puisqu'elles
n'auraient pu se résoudre dans celles que l'on suppose n'avoir pas eu
d'existence. Or l'univers fut toujours tel qu'il est et sera toujours dans
le même état, n'y ayant rien en quoi il puisse se changer. En effet, outre
l'univers, il n'existe rien en quoi il puisse se convertir et subir un
changement.
« Épicure soutient aussi cette opinion dès le commencement de son grand
Abrégé; et voici ce qu'il dit dans le premier livre de son ouvrage sur la Nature:
« L'univers est corporel. Qu'il y ait des corps, c'est ce qui tombe sous
les sens, selon lesquels nous formons des conjectures, en raisonnant sur
les choses qui nous sont cachées, comme on l'a dit plus haut.
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