Texte grec :
[10,40] Εἰ <δὲ> μὴ ἦν ὃ κενὸν καὶ
χώραν καὶ ἀναφῆ φύσιν ὀνομάζομεν, οὐκ ἂν εἶχε τὰ σώματα ὅπου ἦν οὐδὲ δι'
οὗ ἐκινεῖτο, καθάπερ φαίνεται κινούμενα. Παρὰ δὲ ταῦτα οὐθὲν οὐδ'
ἐπινοηθῆναι δύναται οὔτε περιληπτικῶς οὔτε ἀναλόγως τοῖς περιληπτοῖς ὡς
καθ' ὅλας φύσεις λαμβανόμενα καὶ μὴ ὡς τὰ τούτων συμπτώματα ἢ συμβεβηκότα
λεγόμενα.
« Καὶ μὴν καὶ τῶν τοῦτο καὶ ἐν τῇ πρώτῃ Περὶ φύσεως καὶ τῇ ιδʹ καὶ ιεʹ καὶ
τῇ Μεγάλῃ ἐπιτομῇ σωμάτων τὰ μέν ἐστι συγκρίσεις, τὰ δ' ἐξ ὧν αἱ
συγκρίσεις πεποίηνται·
|
|
Traduction française :
[10,40] S'il n'y avait point de vide ni de lieu, ce qu'autrement nous désignons par le
nom de nature impalpable, les corps n'auraient point d'endroit où ils
pourraient être, ni où ils pourraient se mouvoir, quoiqu'il soit évident
qu'ils se meuvent. Mais, hors de là, il n'y a rien qu'on puisse concevoir,
ni par pensée, ni par voie de compréhension, ni par analogie tirée de
choses qu'on a comprises ; rien, non de ce qui concerne les qualités ou
les accidents des choses, mais de ce qui concerne la nature des choses en
général.
« Épicure propose à peu prês les mêmes principes dans le premier livre de
son ouvrage sur la Nature, et dans le quatorzième et le quinzième, ainsi
que dans son grand Abrégé. Quant aux corps, les uns sont des assemblages,
les autres des corps dont ces assemblages sont formés.
|
|