HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre V (1-35) : Aristote

Paragraphe 16-20

  Paragraphe 16-20

[5,16] (16) καὶ <τὴν> τῆς μητρὸς τῆς ἡμετέρας τῇ Δήμητρι ἀναθεῖναι εἰς Νεμέαν ὅπου ἂν δοκῇ. Ὅπου δ' ἂν ποιῶνται τὴν ταφήν, ἐνταῦθα καὶ τὰ Πυθιάδος ὀστᾶ ἀνελόντας θεῖναι, ὥσπερ αὐτὴ προσέταξεν· ἀναθεῖναι δὲ καὶ Νικάνορα σωθέντα, ἣν εὐχὴν ὑπὲρ αὐτοῦ ηὐξάμην. Ζῷα λίθινα τετραπήχη Διὶ σωτῆρι καὶ Ἀθηνᾷ σωτείρᾳ ἐν ΣταγείροιςΤοῦτον ἴσχουσιν αὐτῷ αἱ διαθῆκαι τὸν τρόπον. Λέγεται δὲ καὶ λοπάδας αὐτοῦ πλείστας εὑρῆσθαι· καὶ Λύκωνα λέγειν ὡς ἐν πυέλῳ θερμοῦ ἐλαίου λούοιτο καὶ τοὔλαιον διαπωλοῖτο. Ἔνιοι δὲ καὶ ἀσκίον θερμοῦ ἐλαίου ἐπιτιθέναι αὐτὸν τῷ στομάχῳ φασί· καὶ ὁπότε κοιμῷτο, σφαῖραν χαλκῆν βάλλεσθαι αὐτῷ εἰς τὴν χεῖρα λεκάνης ὑποκειμένης, ἵν' ἐκπεσούσης τῆς σφαίρας εἰς τὴν λεκάνην ὑπὸ τοῦ ψόφου ἐξέγροιτο. (17) Ἀναφέρεται δ' εἰς αὐτὸν καὶ ἀποφθέγματα κάλλιστα ταυτί. Ἐρωτηθεὶς τί περιγίνεται κέρδος τοῖς ψευδομένοις, « Ὅταν, » ἔφη, « λέγωσιν ἀλήθειαν, μὴ πιστεύεσθαι. » Ὀνειδιζόμενός ποτε ὅτι πονηρῷ ἀνθρώπῳ ἐλεημοσύνην ἔδωκεν, « Οὐ τὸν τρόπον, » εἶπεν « ἀλλὰ τὸν ἄνθρωπον ἠλέησα. » Συνεχὲς εἰώθει λέγειν πρός τε τοὺς φίλους καὶ τοὺς φοιτῶντας αὐτῷ, ἔνθα ἂν καὶ ὅπου διατρίβων ἔτυχεν, ὡς μὲν ὅρασις ἀπὸ τοῦ περιέχοντος (ἀέρος) λαμβάνει τὸ φῶς, δὲ ψυχὴ ἀπὸ τῶν μαθημάτων. Πολλάκις δὲ καὶ ἀποτεινόμενος τοὺς Ἀθηναίους ἔφασκεν εὑρηκέναι πυροὺς καὶ νόμους· ἀλλὰ πυροῖς μὲν χρῆσθαι, νόμοις δὲ μή. (18) Τῆς παιδείας ἔφη τὰς μὲν ῥίζας εἶναι πικράς, τὸν δὲ καρπὸν γλυκύν. Ἐρωτηθεὶς τί γηράσκει ταχύ, « χάρις, » ἔφη. Ἐρωτηθεὶς τί ἐστιν ἐλπίς, « Ἐγρηγορότος, » εἶπεν, « ἐνύπνιον. » Διογένους ἰσχάδ' αὐτῷ διδόντος νοήσας ὅτι, εἰ μὴ λάβοι, χρείαν εἴη μεμελετηκώς, λαβὼν ἔφη Διογένην μετὰ τῆς χρείας καὶ τὴν ἰσχάδα ἀπολωλεκέναι· πάλιν τε διδόντος λαβὼν καὶ μετεωρίσας ὡς τὰ παιδία εἰπών τε « Μέγας Διογένης, » ἀπέδωκεν αὐτῷ. Τριῶν ἔφη δεῖν παιδείᾳ, φύσεως, μαθήσεως, ἀσκήσεως. Ἀκούσας ὑπό τινος λοιδορεῖσθαι, « Ἀπόντα με, » ἔφη, « καὶ μαστιγούτω. » (19) Τὸ κάλλος παντὸς ἔλεγεν ἐπιστολίου συστατικώτερον. Οἱ δὲ τοῦτο μὲν Διογένην φασὶν ὁρίσασθαι, αὐτὸν δὲ θεοῦ δῶρον εἰπεῖν εὐμορφίαν· Σωκράτην δὲ ὀλιγοχρόνιον τυραννίδα· Πλάτωνα προτέρημα φύσεως· Θεόφραστον σιωπῶσαν ἀπάτην· Θεόκριτον ἐλεφαντίνην ζημίαν· Καρνεάδην ἀδορυφόρητον βασιλείαν. Ἐρωτηθεὶς τίνι διαφέρουσιν οἱ πεπαιδευμένοι τῶν ἀπαιδεύτων, « ὅσῳ, » εἶπεν, « οἱ ζῶντες τῶν τεθνεώτων. » Τὴν παιδείαν ἔλεγεν ἐν μὲν ταῖς εὐτυχίαις εἶναι κόσμον, ἐν δὲ ταῖς ἀτυχίαις καταφυγήν. Τῶν γονέων τοὺς παιδεύσαντας ἐντιμοτέρους εἶναι τῶν μόνον γεννησάντων· τοὺς μὲν γὰρ τὸ ζῆν, τοὺς δὲ τὸ καλῶς ζῆν παρασχέσθαι. Πρὸς τὸν καυχώμενον ὡς ἀπὸ μεγάλης πόλεως εἴη, « Οὐ τοῦτο, » ἔφη, « δεῖ σκοπεῖν, ἀλλ' ὅστις μεγάλης πατρίδος ἄξιός ἐστιν. » (20) Ἐρωτηθεὶς τί ἐστι φίλος, ἔφη, « Μία ψυχὴ δύο σώμασιν ἐνοικοῦσα. » Τῶν ἀνθρώπων ἔλεγε τοὺς μὲν οὕτω φείδεσθαι ὡς ἀεὶ ζησομένους, τοὺς δὲ οὕτως ἀναλίσκειν ὡς αὐτίκα τεθνηξομένους. Πρὸς τὸν πυθόμενον διὰ τί τοῖς καλοῖς πολὺν χρόνον ὁμιλοῦμεν, « Τυφλοῦ, » ἔφη, « τὸ ἐρώτημα. » Ἐρωτηθεὶς τί ποτ' αὐτῷ περιγέγονεν ἐκ φιλοσοφίας, ἔφη, « Τὸ ἀνεπιτάκτως ποιεῖν τινες διὰ τὸν ἀπὸ τῶν νόμων φόβον ποιοῦσιν. » Ἐρωτηθεὶς πῶς ἂν προκόπτοιεν οἱ μαθηταί, ἔφη, « ἐὰν τοὺς προέχοντας διώκοντες τοὺς ὑστεροῦντας μὴ ἀναμένωσι. » Πρὸς τὸν εἰπόντα ἀδολέσχην, ἐπειδὴ αὐτοῦ πολλὰ κατήντλησε, « Μήτι σου κατεφλυάρησα; » « Μὰ Δί', » εἶπεν· « οὐ γάρ σοι προσεῖχον. » [5,16] (16) Qu'on place aussi dans le Némée, ou ailleurs, connue on le trouvera bon, la Cérès de ma mère. On mettra dans mon tombeau les os de Pythias, comme elle l'a ordonné. On exécutera aussi le vœu que j'ai fait pour la conservation de Nicanor, en plaçant à Stagira les animaux de pierre que j'ai voués pour lui à Jupiter et à Minerve sauveurs : ils doivent être de quatre coudées. Ce sont là ses dispositions testamentaires. On dit qu'on trouva chez lui quantité de vases de terre. Lycon rapporte qu'il se baignait dans un grand bassin où il mettait de l'huile tiède, qu'il revendait ensuite ; d'autres disent qu'il portait sur l'estomac une bourse de cuir qui contenait de l'huile chaude, et qu'en dormant il tenait dans la main une boule de cuivre au-dessus d'un bassin, afin qu'en tombant dans le bassin elle le réveillât. (17) On a de lui plusieurs belles sentences. On lui demandait ce que gagnent les menteurs en déguisant la vérité : Il leur arrive, dit-il, qu'on ne les croit pas, lors même qu'ils ne mentent point. On lui reprochait qu'il avait assisté un méchant homme : Je n'ai pas eu égard à ses mœurs, dit-il, mais à sa qualité d'homme. Il disait continuellement à ses amis et à ses disciples que la lumière corporelle vient de l'air qui nous environne; mais qu'il n'y a que l'étude des sciences qui puisse éclairer l'âme. Il reprochait aux Athéniens qu'ayant inventé le froment et les lois, ils se servaient bien de l'un pour vivre, mais ne faisaient aucun usage des autres pour se conduire. (18) Il disait que les sciences ont des racines amères, mais qu'elles rapportent des fruits doux ; que le bienfait est ce qui vieillit le plus tôt; que l'espérance est le songe d'un homme qui veille. Diogène lui présentant une figue sèche, il pensa que s'il la refusait il lui donnerait quelque occasion de critique ; il l'accepta donc, en disant : Diogène a perdu sa figue avec le mot qu'il voulait dire. En ayant accepté encore une, il l'éleva en l'air, comme les enfants, et la regarda en disant : Ô grand Diogène ! et puis la lui rendit. Il disait que les enfants ont besoin de trois choses : d'esprit, d'éducation et d'exercice. On l'avertit qu'un médisant faisait tort à sa réputation : Laissez-le faire, dit-il, et qu'il me batte même, pourvu que je ne m'y rencontre pas. (19) Il disait que la beauté est la plus forte de toutes les recommandations; mais d'autres veulent que ce soit Diogène qui la définissait ainsi, et qu'Aristote disait que la beauté est un don; Socrate, qu'elle est une tyrannie de peu de durée ; Théophraste, une tromperie muette; Théocrite, un beau mal; Carnéade, une reine sans gardes. On demandait à Aristote quelle différence il y avait entre un homme savant et un ignorant : Celle qu'il y a, dit-il, entre un homme vivant et un cadavre. Il disait que la culture de l'esprit sert d'ornement dans la prospérité, et de consolation dans l'adversité ; de sorte que les parents qui font instruire leurs enfants méritent plus d'éloge que ceux qui se contentent de leur avoir donné la vie seulement ; au lieu qu'on doit aux autres l'avantage de vivre heureusement. Quelqu'un se glorifiant d'être né dans une grande ville, il dit que ce n'était pas à cela qu'il fallait prendre garde, mais qu'il fallait voir si on était digne d'une patrie honorable. (20) On lui demanda ce que c'était qu'un ami ; il dit que c'était une âme qui animait deux corps. Il disait qu'il y a des hommes aussi avares de leurs biens que s'ils devaient toujours vivre, et d'autres aussi prodigues que s'ils devaient mourir à chaque instant. Quelqu'un lui ayant demandé pourquoi on aimait à être longtemps dans la compagnie des personnes qui sont belles : C'est, dit-il, la demande d'un aveugle. A quoi, lui dit-on, la philosophie est-elle utile? A faire volontairement, repartit-il, ce que d'autres font par la crainte des lois. Sur ce qu'on lui demanda comment des disciples doivent être disposés pour faire des progrès : Ils doivent, dit-il, tâcher d'atteindre ceux qui sont devant eux, et ne pas s'arrêter pour attendre ceux qui vont plus lentement qu'eux. Un homme, qui parlait beaucoup et indécemment, lui ayant demandé si son discours ne l'avait pas ennuyé : Je vous assure, lui dit-il, que je ne vous ai pas écouté.


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Dernière mise à jour : 3/07/2008