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[3,15] Πλάτων ἐν τῇ περὶ τῶν ἰδεῶν ὑπολήψει
φησίν, εἴπερ ἐστὶ μνήμη, τὰς ἰδέας ἐν τοῖς
οὖσιν ὑπάρχειν διὰ τὸ τὴν μνήμην ἠρεμοῦντός
τινος καὶ μένοντος εἶναι· μένειν δὲ οὐδὲν
ἕτερον ἢ τὰς ἰδέας. « τίνα γὰρ ἂν τρόπον, »
φησί, « διεσῴζετο τὰ ζῷα μὴ τῆς ἰδέας
ἐφαπτόμενα καὶ πρὸς τοῦτο τὸν νοῦν φυσικῶς
εἰληφότα; νῦν δὲ μνημονεύει τῆς ὁμοιότητός
τε καὶ τροφῆς, ὁποία τις ἐστὶν αὐτοῖς,
ἐνδεικνύμενα διότι πᾶσι τοῖς ζῴοις ἔμφυτός
ἐστιν ἡ τῆς ὁμοιότητος θεωρία· διὸ καὶ τῶν
ὁμοφύλων αἰσθάνεται. » πῶς οὖν ὁ Ἐπίχαρμος·
| [3,15] Platon, dans son Opinion touchant les idées, dit que la
mémoire prouve que les choses qui existent ressortissent à des idées, vu que la
mémoire suppose un objet qui subsiste et est toujours dans le même état ; or rien
n'est constant de cette manière que les idées. Comment, dit-il encore, serait-il
possible que les animaux veillassent à leur conservation s'ils n'en avaient l'idée, et
si la nature ne leur en avait donné l'instinct? Il allègue pour exemple leur avidité
pour tout ce qui ressemble à la nourriture à laquelle ils sont accoutumés; par où il
montre qu'ils ont tous une idée naturelle de la ressemblance, qui fait qu'ils
connaissent les choses qui sont du même genre. Écoutons encore là-dessus Épicharme :
| [3,16] Εὔμαιε, τὸ σοφόν ἐστιν οὐ καθ' ἓν μόνον,
ἀλλ' ὅσσα περ ζῇ, πάντα καὶ γνώμαν ἔχει.
Καὶ γὰρ τὸ θῆλυ τᾶν ἀλεκτορίδων γένος,
αἰ λῇς καταμαθεῖν ἀτενές, οὐ τίκτει τέκνα
ζῶντ', ἀλλ' ἐπῴζει καὶ ποιεῖ ψυχὰν ἔχειν.
Τὸ δὲ σοφὸν ἁ φύσις τόδ' οἶδεν ὡς ἔχει
μόνα· πεπαίδευται γὰρ αὐταύτας ὕπο.
Καὶ πάλιν·
Θαυμαστὸν οὐδὲν ἁμὲ ταῦθ' οὕτω λέγειν
καὶ ἁνδάνειν αὐτοῖσιν αὐτοὺς καὶ δοκεῖν
καλὼς πεφύκειν· καὶ γὰρ ἁ κύων κυνὶ
κάλλιστον εἶμεν φαίνεται καὶ βοῦς βοΐ,
ὄνος δ' ὄνῳ κάλλιστον, ὗς δέ θην ὑί. »
| [3,16] Eumée, dit-il, la sagesse n'est pas particulière à l'homme seul ;
tout ce qui vit en a quelque connaissance. La poule ne produit pas des poulets vivants ;
elle couve ses œufs et les anime par la chaleur. La nature seule commit cette sagesse,
et c'est elle qui l'enseigne à cet animal. Il ajoute: Ne vous étonnez pas de ce
que je dis que celle poule se plaît à voir ses poussins, et qu'elle les trouve beaux ;
car un chien paraît beau à un chien, et il en est de même du bœuf, de l'âne et du porc.
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