|
[3,75] Γῆν δὲ πρεσβυτάτην μὲν εἶναι τῶν ἐν τῷ
οὐρανῷ θεῶν· γενέσθαι δὲ ὡς δημιούργημα
νύκτα καὶ ἡμέραν ποιεῖν· οὖσαν δ' ἐπὶ τοῦ
μέσου κινεῖσθαι περὶ τὸ μέσον. Ἐπεὶ δ' αἰτίαι
εἰσὶ δύο, τὰ μὲν διὰ νοῦ εἶναι, τὰ δ' ἐξ
ἀναγκαίας αἰτίας, φησί, λεκτέον. Ταῦτα δ'
ἐστὶν ἀήρ, πῦρ, γῆ, ὕδωρ - καὶ οὐκ ὄντα μὲν
στοιχεῖα κατὰ ἀκρίβειαν, ἀλλὰ δεκτικά. Ταῦτα
δ' ἐκ τῶν τριγώνων εἶναι συντιθεμένων καὶ
διαλύεσθαι εἰς ταῦτα· στοιχεῖα δ' αὐτῶν εἶναι
τό τε πρόμηκες τρίγωνον καὶ τὸ ἰσοσκελές.
| [3,75] Il pensait que la terre est plus ancienne que les dieux qui sont dans le ciel; qu'elle a été
construite pour former les jours et les nuits, et qu'étant située au milieu de l'univers, elle se meut
autour du centre du monde. Il croyait encore qu'y ayant deux sortes de causes, il y a
des choses qui se font avec délibération et d'autres qui se font par des raisons de
nécessité ; il mettait dans ce nombre l'air, le feu, la terre et l'eau, qui, à proprement
parler, n'étaient point des éléments, mais étaient propres à le devenir, étant
composés de triangles joints dans lesquels ils se résolvent; il suppose que le
principe des éléments est le triangle oblong et le triangle isocèle.
| [3,76] Ἀρχὰς μὲν οὖν εἶναι καὶ αἴτια τὰ
λεχθέντα δύο ὧν μὲν παράδειγμα τὸν θεὸν
καὶ τὴν ὕλην· ὅπερ ἀνάγκη ἄμορφον εἶναι
ὥσπερ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων δεκτικῶν. Αἴτιον δὲ
τούτων ἐξ ἀνάγκης εἶναι· δεχόμενον γάρ πως
τὰς ἰδέας γεννᾶν τὰς οὐσίας, καὶ δι'
ἀνομοιότητα δυνάμεως κινεῖσθαι καὶ
κινούμενον τὰ γινόμενα ἐξ αὐτῆς ἀντικινεῖν.
Ταῦτα δὲ πρὶν μὲν ἀλόγως κινεῖσθαι καὶ
ἀτάκτως, ἐπεὶ δὲ ἤρξαντο συνιστάναι τὸν
κόσμον, ἐκ τῶν ἐνδεχομένων τοῦ θεοῦ
συμμέτρως καὶ τεταγμένως γενέσθαι.
| [3,76] Il établit donc les deux principes et causes dont nous avons parlé, et dont il dit que Dieu
et la matière sont l'exemplaire qui doit nécessairement être sans forme, ainsi que par
rapport aux autres choses qui reçoivent les qualités qu'elles ont. La cause qui les
produit agit par nécessité, car elle produit les essences dont elle reçoit les idées; et
étant mise en mouvement par les effets différents de la puissance qui agit sur elle,
elle contrecarre par son mouvement les choses auxquelles elle l'a communiqué.
Auparavant ces causes se mouvaient sans ordre ni règle; mais lorsqu'elles
commencèrent à former le monde par la vertu qu'elles reçurent de Dieu, elles
acquirent de l'ordre et de l'harmonie :
| | |