HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre III (Platon)

Paragraphes 63-64

  Paragraphes 63-64

[3,63] Ὀνόμασι δὲ κέχρηται ποικίλοις πρὸς τὸ μὴ εὐσύνοπτον εἶναι τοῖς ἀμαθέσι τὴν πραγματείαν· ἰδιαίτατα μὲν σοφίαν ἡγεῖται εἶναι τὴν τῶν νοητῶν καὶ ὄντως ὄντων ἐπιστήμην, ἥν φησι περὶ θεὸν καὶ ψυχὴν σώματος κεχωρισμένην. Ἰδίᾳ δὲ σοφίαν καὶ τὴν φιλοσοφίαν καλεῖ, ὄρεξιν οὖσαν τῆς θείας σοφίας. Κοινῶς δὲ λέγεται παρ' αὐτῷ σοφία καὶ πᾶσα ἐμπειρία, οἷον ὅταν σοφὸν λέγῃ τὸν δημιουργόν. Χρῆται δὲ καὶ ἐπὶ διαφερόντως σημαινομένων τοῖς αὐτοῖς ὀνόμασιν. γοῦν φαῦλος λέγεται παρ' αὐτῷ καὶ ἐπὶ τοῦ ἁπλοῦ, ὡς καὶ παρὰ Εὐριπίδῃ ἐν Λικυμνίῳ φέρεται ἐπὶ τοῦ Ἡρακλέους οὑτωσί· φαῦλον, ἄκομψον, τὰ μέγιστ' ἀγαθόν, πᾶσαν ἐν ἔργῳ περιτεμνόμενον σοφίαν, λέσχης ἀτρίβωνα. [3,63] Platon a emprunté à dessein différents noms, pour empêcher que des gens non lettrés entendissent facilement ses ouvrages. Il croit que la sagesse consiste proprement dans la connaissance des choses qui sont spirituelles, et qui existent véritablement, lui donnant pour objet Dieu et l'âme séparée du corps. Lorsqu'il prend le mot de sagesse dans son sens propre, il entend par là la philosophie, comme étant un désir de la sagesse divine; mais dans le sens commun il applique le mot de sagesse à toute sorte de talents, donnant par exemple le nom de sage à un artisan. Souvent il se sert des mêmes termes pour signifier différentes choses : par exemple, il met le mot de négligé pour simple, à la manière d'Euripide, qui, en parlant d'Hercule dans son Lycimnius, dit qu'il était « négligé, sans ajustement, ne pensant qu'a faire bien, faisant consister toute la sagesse à en faire les actions, et ne mettant point d'ornements dans ses discours. »
[3,64] Χρῆται δὲ Πλάτων ἐνίοτε αὐτῷ καὶ ἐπὶ τοῦ κακοῦ· ἔστι δ' ὅτε καὶ ἐπὶ τοῦ μικροῦ. Πολλάκις δὲ καὶ διαφέρουσιν ὀνόμασιν ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ σημαινομένου χρῆται. Τὴν γοῦν ἰδέαν καὶ εἶδος ὀνομάζει καὶ γένος καὶ παράδειγμα καὶ ἀρχὴν καὶ αἴτιον. Χρῆται δὲ καὶ ταῖς ἐναντίαις φωναῖς ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ. Τὸ γοῦν αἰσθητὸν καὶ ὂν καλεῖ καὶ μὴ ὄν· ὂν μὲν διὰ τὸ γένεσιν αὐτοῦ εἶναι, μὴ ὂν δὲ διὰ τὴν συνεχῆ μεταβολήν. Καὶ τὴν ἰδέαν οὔτε κινούμενον οὔτε μένον· καὶ ταὐτὸ καὶ ἓν καὶ πολλά. Τὸ δ' αὐτὸ καὶ ἐπὶ πλειόνων εἴθισται ποιεῖν. [3,64] Quelquefois Platon se sert de ce même mot pour désigner ce qui est beau, et d'autres fois ce qui est petit. Il donne la même signification à divers termes, appelant l'idée espèce, genre, modèle, principe et cause. Il se sert aussi de termes contraires pour désigner la même chose, comme quand il applique aux choses sensibles les mots d'existence et de non-existence, disant que ce qui est sensible existe en tant qu'il a été produit, et n'existe point en tant qu'il est sujet à des changements continuels; et quand il dit que l'idée n'est ni une chose qui se meut ni une chose en repos, qu'elle est la même, qu'elle est une et qu'elle est plusieurs. Cet usage de Platon se remarque en divers endroits de ses ouvrages.


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Dernière mise à jour : 29/11/2006