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[3,33] Φασὶ δὲ καὶ τὸ εἰς τοὺς Ἐρετριέας τοὺς
σαγηνευθέντας αὐτοῦ εἶναι·
Εὐβοίης γένος εἰμὲν Ἐρετρικόν,
ἄγχι δὲ Σούσων
κείμεθα· φεῦ, γαίης ὅσσον ἀφ' ἡμετέρης.
Κἀκεῖνο·
Ἁ Κύπρις Μούσαισι· « Κοράσια,
τὰν Ἀφροδίταν
τιμᾶτ' ἢ τὸν Ἔρωτ' ὔμμιν ἐφοπλίσομαι. »
Αἱ Μοῦσαι ποτὶ Κύπριν· « Ἄρει τὰ
στωμύλα ταῦτα·
ἡμῖν οὐ πέτεται τοῦτο τὸ παιδάριον. »
Καὶ ἄλλο·
Χρυσὸν ἀνὴρ εὑρὼν ἔλιπεν
βρόχον· αὐτὰρ ὁ χρυσὸν
ὃν λίπεν οὐχ εὑρὼν ἧψεν ὃν εὗρε βρόχον.
| [3,33] On dit qu'il lit aussi cette épitaphe pour les Érétriens, lorsqu'ils furent surpris par une embuscade :
Nous étions Eretriens, originaires d'Eubée ; mais nos corps reposent près de Suze, loin de noire patrie
et des tombeaux de nos ancêtres. On lui attribue encore les vers suivants : Vénus disait un jour
aux Muses : Nymphes. redoutez-moi, ou l'Amour vous fera la guerre. - Finissez ces discours,
répondirent les Muses; cet enfant ne passe point par ici. Enfin on lui attribue ceux-ci :
Un homme ayant trouvé un trésor, laissa à la place une corde qu'il avait apportée : celui à qui était
le trésor, ne trouvant point l'or qu'il avait mis dans cet endroit, prit la
corde qu'il y trouva.
| [3,34] Ἀλλά τοι Μόλων ἀπεχθῶς ἔχων πρὸς
αὐτόν, « Οὐ τοῦτο, » φησί, « θαυμαστὸν εἰ
Διονύσιος ἐν Κορίνθῳ, ἀλλ' εἰ Πλάτων ἐν
Σικελίᾳ. » Ἔοικε δὲ καὶ Ξενοφῶν πρὸς αὐτὸν
ἔχειν οὐκ εὐμενῶς. ὥσπερ γοῦν
διαφιλονεικοῦντες τὰ ὅμοια γεγράφασι,
Συμπόσιον, Σωκράτους ἀπολογίαν, τὰ ἠθικὰ
ἀπομνημονεύματα - εἶθ' ὁ μὲν Πολιτείαν, ὁ δὲ
Κύρου παιδείαν. Καὶ ἐν τοῖς Νόμοις ὁ Πλάτων
πλάσμα φησὶν εἶναι τὴν παιδείαν αὐτοῦ· μὴ
γὰρ εἶναι Κῦρον τοιοῦτον - ἀμφότεροί τε
Σωκράτους μνημονεύοντες, ἀλλήλων
οὐδαμοῦ, πλὴν Ξενοφῶν Πλάτωνος ἐν τρίτῳ
Ἀπομνη μονευμάτων.
| [3,34] Molon haïssait Platon, et dit un jour qu'il n'était pas si
étonnant de voir Denys à Corinthe que Platon en Sicile. Il parait aussi que
Xénophon n'a pas été de ses amis; et, par une espèce de jalousie, ils ont écrit sur les
mêmes sujets, comme le Banquet, la Défense de Socrate, et des Commentaires sur
la morale ; outre cela, Platon a traité de la république, et Xénophon de l'éducation
de Cyrus, que Platon, dans son discours sur les lois, nomme un conte fait à plaisir,
taxant d'imaginaire le portrait qu'il donne du caractère de ce prince; enfin,
quoiqu'ils parlent l'un et l'autre de Socrate, on ne trouve nulle part dans leurs
ouvrages qu'ils fassent mention l'un de l'autre, excepté dans le troisième livre des
Commentaires de Xénophon, où le nom de Platon se rencontre.
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