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[3,31] Ἀλλὰ καὶ Ἀλέξιδος, φασίν, ἐρασθεὶς καὶ
Φαίδρου, καθὰ προείρηται, τοῦτον ἐποίησε τὸν
τρόπον·
Νῦν, ὅτε μηδὲν Ἄλεξις ὅσον μόνον
εἶφ' ὅτι καλός,
ὦπται καὶ πάντῃ πᾶς τις
ἐπιστρέφεται.
Θυμέ, τί μηνύεις κυσὶν ὀστέον; Εἶτ' ἀνιήσεις
ὕστερον; οὐχ οὕτω Φαῖδρον ἀπωλέσαμεν;
Ἔχειν τε Ἀρχεάνασσαν, εἰς ἣν καὶ αὐτὴν οὕτω
ποιῆσαι·
Ἀρχεάνασσαν ἔχω τὴν ἐκ
Κολοφῶνος ἑταίραν,
ἧς καὶ ἐπὶ ῥυτίδων ἕζετο δριμὺς ἔρως.
Ἆ δειλοὶ νεότητος ἀπαντήσαντες ἐκείνης
πρωτοπλόου, δι' ὅσης ἤλθετε πυρκαϊῆς.
| [3,31] Nous avons remarqué que Platon eut aussi de l'amitié pour
Phèdre, et on dit qu'il eut aussi beaucoup d'attachement pour Alexis; il parle d'eux
dans ces vers:A présent qu'on ne voit plus rien qui soit digne d'attachement qu'Alexis, et que les regards de
tout le monde se tournent sur lui, pourquoi tantôt confier mes sentiments et tantôt les cacher?
N'est-ce pas ainsi que nous avons perdu Phèdre ? Platon aima Archéanasse de Colophon; voici
comment il parle d'elle: J'aime Archéanasse, malgré sa vieillesse et ses rides: vous qui la serviles
les premiers, que vous dûtes souffrir de l'attachement que vous aviez pour elle lorsqu'elle était
moins âgée !
| [3,32] Ἀλλὰ καὶ εἰς Ἀγάθωνα·
Τὴν ψυχὴν Ἀγάθωνα φιλῶν ἐπὶ
χείλεσιν εἶχον·
ἦλθε γὰρ ἡ τλήμων ὡς διαβησομένη.
Καὶ ἄλλο·
Τῷ μήλῳ βάλλω σε· σὺ δ' εἰ μὲν
ἑκοῦσα φιλεῖς με,
δεξαμένη τῆς σῆς παρθενίης μετάδος,
εἰ δ' ἄρ' ὃ μὴ γίγνοιτο νοεῖς, τοῦτ'
αὐτὸ λαβοῦσα
σκέψαι τὴν ὥρην ὡς ὀλιγοχρόνιος.
<Καὶ ἄλλο>·
Μῆλον ἐγώ. βάλλει με φιλῶν σέ
τις· ἀλλ' ἐπίνευσον,
Ξανθίππη· κἀγὼ καὶ σὺ μαραινόμεθα.
| [3,32] Il fit aussi ces vers pour Agathone : Tandis que j'étais auprès d'Agathone, mon âme était prête
à me quitter. Ceux-ci regardent Xantippe :Je vous donne celte orange : recevez-la et répondez
aux sentiments que j'ai pour vous; sinon, prenez-la toujours, et voyez le peu de temps qu'il faut
à ce fruit pour perdre sa bonté ; pensez qu'il en est ainsi de moi, et que bientôt vous et moi
flétrirons également.
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