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[3,23] Τρίτον ἦλθε διαλλάξων Δίωνα Διονυσίῳ·
οὐ τυχὼν δὲ ἄπρακτος ἐπανῆλθεν εἰς τὴν
πατρίδα. Ἔνθα πολιτείας μὲν οὐχ ἥψατο,
καίτοι πολιτικὸς ὢν ἐξ ὧν γέγραφεν. Αἴτιον δὲ
τὸ ἤδη τὸν δῆμον ἄλλοις πολιτεύμασιν
ἐνειθίσθαι. Φησὶ δὲ Παμφίλη ἐν τῷ πέμπτῳ
καὶ εἰκοστῷ τῶν Ὑπομνημάτων ὡς Ἀρκάδες
καὶ Θηβαῖοι Μεγάλην πόλιν οἰκίζοντες
παρεκάλουν αὐτὸν νομοθέτην· ὁ δὲ μαθὼν
ἴσον ἔχειν οὐ θέλοντας οὐκ ἐπορεύθη. Λόγος
ὅτι καὶ Χαβρίᾳ συνεῖπε τῷ στρατηγῷ φεύγοντι
θανάτου μηδενὸς τῶν πολιτῶν τοῦτο πρᾶξαι βουληθέντος.
| [3,23] Enfin la disgrâce de Dion obligea Platon de passer dans cette île pour la troisième fois :
il travailla à le faire rentrer en grâce auprès de Denys ; mais voyant que ses efforts étaient inutiles,
il revint dans sa patrie. Il ne voulut point avoir part au gouvernement, quoiqu'il
entendit la politique, comme on le voit par ses ouvrages; et la raison qui l'en
empêcha est que le peuple était accoutumé à d'autres règles que celles qu'il aurait
voulu faire suivre. Pamphila, dans le XXVe livre de ses Commentaires, rapporte
que les Arcadiens et les Thébains, ayant bâti une grande ville, le prièrent de lui
donner des lois ; mais ayant appris qu'ils ne voulaient point consentir à l'égalité des
conditions, il refusa d'y aller. On dit qu'il fut le seul qui osa tenir compagnie à
Chabrias, lorsque ce général s'enfuit pour s'éviter d'être condamné à mort.
| [3,24]. Ὅτε καὶ ἀνιόντι αὐτῷ εἰς τὴν ἀκρόπολιν
σὺν τῷ Χαβρίᾳ Κρωβύλος ὁ συκοφάντης
ἀπαντήσας φησίν· « Ἄλλῳ συναγορεύσων
ἥκεις, ἀγνοῶν ὅτι καὶ σὲ τὸ Σωκράτους
κώνειον ἀναμένει; » Τὸν δὲ φάναι· « Καὶ ὅτε
ὑπὲρ τῆς πατρίδος ἐστρατευόμην, ὑπέμενον
τοὺς κινδύνους, καὶ νῦν ὑπὲρ τοῦ καθήκοντος
διὰ φίλον ὑπομενῶ. »
Οὗτος πρῶτος ἐν ἐρωτήσει λόγον παρήνεγκεν,
ὥς φησι Φαβωρῖνος ἐν ὀγδόῃ Παντοδαπῆς
ἱστορίας. Καὶ πρῶτος τὸν κατὰ τὴν ἀνάλυσιν
τῆς ζητήσεως τρόπον εἰσηγήσατο Λεωδάμαντι
τῷ Θασίῳ. Καὶ πρῶτος ἐν φιλοσοφίᾳ ἀντίποδα
ὠνόμασε καὶ στοιχεῖον καὶ διαλεκτικὴν καὶ
ποιότητα καὶ τοῦ ἀριθμοῦ τὸν προμήκη καὶ
τῶν περάτων τὴν ἐπίπεδον ἐπιφάνειαν καὶ
θεοῦ πρόνοιαν.
| [3,24] Pendant qu'il montait à la forteresse avec lui, un délateur, nommé Cobryle, lui dit:
Tu viens ici pour secourir un autre, comme si tu ne savais pas que tu dois t'attendre
au même supplice qu'a subi Socrate. Platon lui répondit : Quand je combattais pour
la défense de ma patrie, je m'exposais aux dangers par devoir; à présent, je le fais
par amitié pour un homme qui réclame mes bons offices.
Phavorin, dans le huitième livre de son Histoire, dit qu'il est le premier qui ait mis
les dialogues en crédit. Il enseigna à Léodamas de Thasse la manière de connaître
les choses en faisant l'analyse. Il fut le premier qui se servit en philosophie des
noms d'antipodes, d'élément, de dialectique, de qualité, de longueur dans le
nombre, de la superficie plane, de l'horizon, de la Providence divine.
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