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[3,21] Οὐ μὴν ἡσύχαζεν ὁ Διονύσιος· μαθὼν δὲ
ἐπέστειλε Πλάτωνι μὴ κακῶς ἀγορεύειν
αὐτόν. καὶ ὃς ἀντεπέστειλε μὴ τοσαύτην αὐτῷ
σχολὴν εἶναι ὥστε Διονυσίου μεμνῆσθαι.
Δεύτερον πρὸς τὸν νεώτερον ἧκε Διονύσιον
αἰτῶν γῆν καὶ ἀνθρώπους τοὺς κατὰ τὴν
πολιτείαν αὐτοῦ ζησομένους· ὁ δὲ καίπερ
ὑποσχόμενος οὐκ ἐποίησεν. Ἔνιοι δέ φασι καὶ
κινδυνεῦσαι αὐτὸν ὡς ἀναπείθοντα Δίωνα καὶ
Θεοδόταν ἐπὶ τῇ τῆς νήσου ἐλευθερίᾳ· ὅτε καὶ
Ἀρχύτας αὐτὸν ὁ Πυθαγορικὸς γράψας
ἐπιστολὴν πρὸς Διονύσιον παρῃτήσατο καὶ
διεσώσατο εἰς Ἀθήνας. Ἔστι δὲ ἡ ἐπιστολὴ
ἥδε· Ἀρχύτας Διονυσίῳ ὑγιαίνειν.
| [3,21] Denys n'eut pas l'âme plus tranquille : ayant appris ce qui était arrivé, il écrivit à Platon
pour le prier de ne pas mal parler de lui; le philosophe lui répondit qu'il n'avait pas assez de loisir
pour penser à lui.
Le but de son second voyage en Sicile était d'obtenir de Denys le jeune de pouvoir
former, dans quelque endroit de sa domination, une colonie qu'il ferait vivre selon
les lois de la politique qu'il avait conçue: on lui promit ce qu'il demandait, mais on
ne lui tint point parole; outre cela, selon quelques historiens, il fut soupçonné
d'exciter Dion et Théotas à procurer la liberté de l'île. Archytas, philosophe
pythagoricien, écrivit en sa faveur une lettre à Denys qui le sauva, de sorte qu'il
revint à Athènes. Voici cette lettre : ARCHYTAS A DENYS, SALUT.
| [3,22] « Ἀπεστάλκαμές τοι πάντες οἱ Πλάτωνος φίλοι τὼς
περὶ Λαμίσκον τε καὶ Φωτίδαν ἀπολαψούμενοι τὸν
ἄνδρα κὰτ τὰν πὰρ τὶν γενομέναν ὁμολογίαν.
Ὀρθῶς δέ κα ποιοῖς ἀμμιμνασκόμενος
τήνας τᾶς σπουδᾶς, ἡνίκα πάντας ἁμὲ
παρεκάλεις πὸτ τὰν Πλάτωνος ἄφιξιν
ἀξιῶν προτρέπεσθαί τε αὐτὸν καὶ ἀναδέχεσθαι
τά τε ἄλλα καὶ περὶ τὰν ἀσφάλειαν μένοντί
τε καὶ ἀφορμίοντι. Μέμνασο δὲ καὶ τῆνο
ὅτι περὶ πολλῶ ἐποιήσω τὰν ἄφιξιν
αὐτῶ καὶ ἀγάπης ἐκ τήνω τῶ χρόνω ὡς
οὐδένα τῶν πὰρ τίν. Αἰ δέ τις γέγονε τραχύτας,
ἀνθρωπίζειν χρὴ κἀποδιδόμεν ἁμὶν
ἀβλαβῆ τὸν ἄνδρα. Ταῦτα γὰρ ποιῶν
δίκαια πραξεῖς καὶ ἁμὶν χαριξῇ. »
| [3,22] « Nous, les amis de Platon, vous avons envoyé Lamiscus et Photidas, dans l'espérance
que vous leur rendrez ce philosophe aussi libre qu'il était lorsqu'il arriva en Sicile.
L'équité veut que vous sous souveniez de l'empressement que vous aviez
pour lui, des instances que vous nous avez faites pour que nous l'engagions à se rendre
auprès de vous, promettant d'exécuter tout ce que nous vous proposions à son sujet,
et de lui laisser la liberté de rester auprès de vous ou de s'en retourner.
Rappelez-vous encore la joie que vous eûtes de le voir, et l'estime que vous lui avez
accordée par-dessus tous les autres philosophes. Si quelque sujet de mécontentement
vous a indisposé contre lui, il convient que vous tempériez cela par la douceur,
et que la raison vous porte à nous rendre sa personne sans lui
faire de mal. En faisant cela, vous agirez avec justice, et vous nous obligerez. »
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