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Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre III (Platon)

Paragraphes 19-20

  Paragraphes 19-20

[3,19] Ἔντεῦθεν ἀγανακτήσας τύραννος πρῶτον μὲν ἀνελεῖν ὥρμησεν αὐτόν· εἶτα παρακληθεὶς ὑπὸ Δίωνος καὶ Ἀριστομένους τοῦτο μὲν οὐκ ἐποίησε, παρέδωκε δὲ αὐτὸν Πόλλιδι τῷ Λακεδαιμονίῳ κατὰ καιρὸν διὰ πρεσβείαν ἀφιγμένῳ ὥστε ἀποδόσθαι. Κἀκεῖνος ἀγαγὼν αὐτὸν εἰς Αἴγιναν ἐπίπρασκεν· ὅτε καὶ Χάρμανδρος Χαρμανδρίδου ἐγράψατο αὐτῷ δίκην θανάτου κατὰ τὸν παρ' αὐτοῖς τεθέντα νόμον, τὸν ἐπιβάντα Ἀθηναίων τῇ νήσῳ ἄκριτον ἀποθνῄσκειν. Ἦν δ' αὐτὸς θεὶς τὸν νόμον, καθά φησι Φαβωρῖνος ἐν Παντοδαπῇ ἱστορίᾳ. Εἰπόντος δέ τινος, ἀλλὰ κατὰ παιδιάν, φιλόσοφον εἶναι τὸν ἐπιβάντα, ἀπέλυσαν. Ἔνιοι δέ φασι παραχθῆναι αὐτὸν εἰς τὴν ἐκκλησίαν καὶ τηρούμενον μηδ' ὁτιοῦν φθέγξασθαι, ἑτοίμως δὲ ἐκδέξασθαι τὸ συμβαῖνον· οἱ δὲ ἀποκτεῖναι μὲν αὐτὸν οὐ διέγνωσαν, πωλεῖν δὲ ἔκριναν τῷ τρόπῳ τῶν αἰχμαλώτων. [3,19] et Denys, se livrant à sa colère, forma le dessein de le faire mourir. Il se laissa pourtant fléchir par les prières de Dion et d'Aristomène, et se contenta de le livrer à Polide, envoyé de Lacédémone à sa cour, afin qu'il le vendit à tel prix qu'il voudrait. Celui-ci le mena à Égine, où il le vendit comme un esclave. Alors Charmander, fils de Charmandride, accusa Platon de crime capital, en vertu d'une loi du pays qui condamnait à mort sans forme de procès le premier Athénien qui aborderait dans cette ile. Phavorin, dans son Histoire, fait Charmander lui-même auteur de cette loi. Au reste, quelqu'un ayant dit par raillerie que Platon était philosophe, on le renvoya absous. D'autres disent qu'il fut présenté aux juges, qui, voyant qu'il se taisait et qu'il paraissait résigné à ce qui pourrait lui arriver, changèrent la peine de mort en servitude, et le condamnèrent à être vendu comme les esclaves.
[3,20] Λυτροῦται δὴ αὐτὸν κατὰ τύχην παρὼν Ἀννίκερις Κυρηναῖος εἴκοσι μνῶν - οἱ δὲ τριάκοντα - καὶ ἀναπέμπει Ἀθήναζε πρὸς τοὺς ἑταίρους. Οἱ δ' εὐθὺς τἀργύριον ἐξέπεμψαν· ὅπερ οὐ προσήκατο εἰπὼν μὴ μόνους ἐκείνους ἀξίους εἶναι Πλάτωνος κήδεσθαι. Ἔνιοι δὲ καὶ Δίωνα ἀποστεῖλαί φασι τὸ ἀργύριον καὶ τὸν μὴ προσέσθαι, ἀλλὰ καὶ κηπίδιον αὐτῷ τὸ ἐν Ἀκαδημείᾳ πρίασθαι. Τὸν μέντοι Πόλλιν λόγος ὑπό τε Χαβρίου ἡττηθῆναι καὶ μετὰ ταῦτα ἐν Ἑλίκῃ καταποντωθῆναι τοῦ δαιμονίου μηνίσαντος διὰ τὸν φιλόσοφον, ὡς καὶ Φαβωρῖνός φησιν ἐν πρώτῳ τῶν Ἀπομνημονευμάτων. [3,20] Un nommé Annicéris de Cyrène se trouvant là par hasard le racheta pour vingt mines, ou pour trente selon quelques uns, et le renvoya à Athènes auprès de ses amis, qui envoyèrent d'abord à Annicéris la somme qu'il avait payée; mais il ne voulut pas la recevoir, et dit qu'ils n'étaient pas les seuls qui fussent dignes de s'intéresser à la personne de Platon. Il y en a qui disent que Dion envoya aussi de l'argent qui ne fut point ajouté à la somme de son rachat, et que Platon l'employa à s'acheter un petit jardin dans l'académie. Quant à Polide, on dit qu'après avoir été vaincu par Chabrias, il se noya dans l'Hélice par la malignité d'un esprit qui le persécutait à cause du philosophe; et cela est entre autres rapporté par Phavorin, dans le premier livre de ses Commentaires.


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Dernière mise à jour : 29/11/2006