[36,11] Τοῦ δ' ἐνιαυσίου χρόνου διελθόντος ὕπατος ἐν Ῥώμῃ Γάιος Μάριος
ᾙρέθη τὸ πέμπτον καὶ Γάιος Ἀκύλλιος: ὧν ὁ Ἀκύλλιος στρατηγὸς κατὰ τῶν
ἀποστατῶν σταλεὶς διὰ τῆς ἰδίας ἀνδρείας ἐπιφανεῖ μάχῃ τοὺς ἀποστάτας
ἐνίκησε. Καὶ πρὸς αὐτὸν δὲ τὸν βασιλέα τῶν ἀποστατῶν Ἀθηνίωνα
συμβαλὼν ἡρωικὸν ἀγῶνα συνεστήσατο, καὶ τοῦτον μὲν ἀνεῖλεν, αὐτὸς δ'
εἰς τὴν κεφαλὴν τρωθεὶς ἐθεραπεύθη. Καὶ στρατεύει ἐπὶ τοὺς
ὑπολειπομένους τῶν ἀποστατῶν, ὄντας μυρίους. Οὐχ ὑπομεινάντων δὲ
τὴν ἔφοδον, ἀλλ' εἰς τὰ ὀχυρώματα καταφυγόντων, ὅμως Ἀκύλλιος οὐκ
ἐνεδίδου πάντα πράττων ἕως αὐτοὺς ἐκπολιορκήσας ἐχειρώσατο. Ἔτι δ'
ὑπολειπομένων χιλίων καὶ στρατηγὸν ἐχόντων τὸν Σάτυρον, τὸ μὲν
πρῶτον ἐπεβάλετο διὰ τῶν ὅπλων αὐτοὺς χειρώσασθαι, μετὰ δὲ ταῦτα
διαπρεσβευόν των καὶ παραδόντων ἑαυτοὺς τῆς μὲν παραυτίκα τιμωρίας
ἀπέλυσεν, ἀπαγαγὼν δὲ εἰς τὴν Ῥώμην θηριομάχας αὐτοὺς ἐποίησε. Τοὺς
δέ φασί τινες ἐπιφανεστάτην ποιήσασθαι τοῦ βίου καταστροφήν: τῆς μὲν
γὰρ πρὸς τὰ θηρία μάχης ἀποστῆναι, ἀλλήλους δὲ ἐπὶ τῶν δημοσίων
βωμῶν κατασφάξαι, καὶ τὸν τελευταῖον αὐτὸν τὸν Σάτυρον ἀνελόντα:
τοῦτον δὴ ἐπὶ πᾶσιν αὐτοχειρίᾳ ἡρωικῶς καταστρέψαι. Ὁ μὲν οὖν κατὰ
Σικελίαν τῶν οἰκετῶν πόλεμος, διαμείνας ἔτη σχεδόν που τέτταρα,
τραγικὴν ἔσχε τὴν καταστροφήν.
| [36,11] {Excerpt. Photii, p. 536-537}. — L'année étant révolue, les Romains
nommèrent pour la cinquième fois consul Caius Marius, avec Caïus
Aquillius. Le général Aquillius fut envoyé contre les rebelles, et, grâce
à sa bravoure, il remporta sur eux une éclatante victoire. Il engagea lui-même avec Athénion, roi des rebelles, une lutte héroïque; il le tua et fut
blessé à la tête. Dès qu'il fut rétabli, il marcha contre le reste des rebelles,
au nombre de dix mille. Ces derniers ne résistèrent pas à l'attaque, mais
se réfugièrent dans leurs retranchements. Cependant Aquillius ne leur
laissa aucun répit, et les réduisit de vive force. Enfin il ne restait plus que
mille rebelles sous le commandement de Satyrus. Le général romain
songea d'abord à les soumettre par les armes ; mais comme ils
envoyèrent ensuite des parlementaires, et qu'ils se rendirent à discrétion,
Aquillhis ne leur infligea pour le moment aucune punition ; il se contenta
de les envoyer à Rome où ils furent employés à combattre les bêtes
féroces dans les jeux publics. Cependant, selon quelques historiens ces
esclaves terminèrent leur vie d'une manière plus éclatante : refusant de
descendre dans le cirque pour combattre des animaux, ils se tuèrent
eux-mêmes réciproquement sur les autels publics; Satyrus s'ôta le dernier la
vie et tomba en héros sur les cadavres de ses compagnons. Telle fut
l'issue tragique de la guerre des esclaves en Sicile, laquelle avait duré
près de quatre ans.
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