HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 63

  Chapitre 63

[18,63] τοῦ δὲ Φιλώτου τὴν κοινὴν ἐπιστολὴν ἀναδόντος τοῖς ἡγεμόσι συνήχθησαν οἵ τε ἀργυράσπιδες καὶ οἱ ἄλλοι Μακεδόνες κατ´ ἰδίαν ἄνευ τοῦ Εὐμενοῦς καὶ τὴν ἐπιστολὴν προσέταξαν ἀναγνωσθῆναι. ἦν δ´ ἐν αὐτῇ γεγραμμένη κατηγορία μὲν τοῦ Εὐμενοῦς, παράκλησις δὲ τῶν Μακεδόνων συλλαβεῖν τὸν Εὐμενῆ ταχέως καὶ ἀποκτεῖναι· ἐὰν δὲ ταῦτα μὴ πράξωσιν, ὅτι μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως ἥξει πολεμήσων αὐτοῖς καὶ τοῖς μὴ πειθαρχοῦσι τὴν προσήκουσαν ἐπιθήσει τιμωρίαν. ἀναγνωσθείσης δὲ τῆς ἐπιστολῆς εἰς πολλὴν ἀπορίαν ἐνέπεσον οἵ τε ἡγεμόνες καὶ οἱ Μακεδόνες πάντες· ἀναγκαῖον γὰρ ἦν αὐτοῖς πρὸς τοὺς βασιλεῖς ἀποκλίναντας ὑπ´ Ἀντιγόνου τιμωρίας τυχεῖν πειθαρχήσαντας Ἀντιγόνῳ ὑπὸ Πολυπέρχοντος καὶ τῶν βασιλέων κολασθῆναι. τοιαύτης δὲ συγχύσεως ἐπεχούσης τὰ πλήθη ἧκεν Εὐμενὴς καὶ τὴν ἐπιστολὴν ἀναγνοὺς παρεκάλεσε τοὺς Μακεδόνας πράττειν τὰ τοῖς βασιλεῦσι δεδογμένα, τῷ δὲ ἀποστάτῃ γεγονότι μὴ προσέχειν. πολλὰ δὲ διαλεχθεὶς οἰκεῖα τῆς ὑποθέσεως οὐ μόνον αὐτὸς ἀπελύθη τῶν ἐνεστώτων κινδύνων, ἀλλὰ καὶ τὸ πλῆθος εἰς εὔνοιαν μείζονα τῆς προϋπαρχούσης παρεστήσατο. οὗτος μὲν οὖν πάλιν εἰς ἀνελπίστους κινδύνους ἐμπεσὼν παραδόξως ἰσχυροτέραν κατεσκεύασε τὴν περὶ αὑτὸν δύναμιν. διὸ καὶ τοῖς στρατιώταις παραγγείλας ἀναζευγνύειν προῆγεν ἐπὶ Φοινίκης, σπεύδων τὰς ναῦς ἐξ ἁπασῶν τῶν πόλεων ἀθροῖσαι καὶ στόλον ἀξιόλογον κατασκευάσαι, ὅπως Πολυπέρχων μὲν προσλαβόμενος τὰς ἐκ τῆς Φοινίκης ναῦς θαλαττοκρατῇ καὶ δύνηται διαβιβάζειν ἀσφαλῶς, ὅταν βούληται, τὰς ἐκ τῆς Μακεδονίας δυνάμεις εἰς τὴν Ἀσίαν ἐπ´ Ἀντίγονον. οὗτος μὲν οὖν ἐν Φοινίκῃ διέτριβε κατασκευαζόμενος τὴν ναυτικὴν δύναμιν. [18,63] Cependant Philotas remit aux chefs militaires la lettre d'Antigone, qui leur était adressée en commun. Les argyraspides et les autres Macédoniens, sans avertir Eumène, se réunirent en une assemblée privée, et firent donner lecture de cette lettre. Elle contenait une accusation formelle contre Eumène; les Macédoniens y étaient invités à se saisir d'Eumène sur-le-champ et à le faire mourir. Dans le cas où ils s'y refuseraient, Antigone viendrait à la tète de toute son armée les traiter en ennemis et infliger aux désobéissants le châtiment mérité. La lecture de cette lettre jeta les chefs et tous les Mâce'doniens dans le plus grand embarras s'ils se décidaient pour le parti des rois, ils devaient s'attendre à la vengeance d'Antigone; si, au contraire, ils obéissaient à Antigone, ils avaient à redouter Polysperchon et les rois. Les esprits étaient dans cette perplexité, lorsqu'Eumène arriva. Après avoir lu la lettre d'Antigone, il exhorta les Macédoniens à obéir aux ordres des rois et à repousser les propositions du rebelle. Il parla ainsi longtemps d'une manière très convenable, et parvint non seulement à se délivrer des dangers qui le menaçaient, mais encore à se concilier plus que jamais l'affection de l'armée. Ainsi, quoiqu'entouré de nouveaux périls inattendus, Eumène réussit à réunir autour de lui des forces imposantes. Il donna ensuite l'ordre du départ, et s'avança vers la Phénicie. Il s'empressa de tirer de toutes les villes de cette contrée un nombre de navires suffisant pour com- poser une flotte respectable. Au moyen de cette flotte, tirée de la Phénicie, Polysperchon devait se trouver maître de la mer et en état de faire passer à tout moment des troupes de la Macédoine en Asie pour combattre Antigone. Ce fut donc l'armement d'une flotte qui retint Eumène dans la Phénicie.


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Dernière mise à jour : 26/10/2006