[18,57] Τούτου δὲ τοῦ διαγράμματος ἐκδοθέντος καὶ πρὸς
ἁπάσας τὰς πόλεις ἀποσταλέντος ἔγραψεν ὁ Πολυπέρχων
πρός τε τὴν Ἀργείων πόλιν καὶ τὰς λοιπάς,
προστάττων τοὺς ἀφηγησαμένους ἐπ´ Ἀντιπάτρου τῶν
πολιτευμάτων φυγαδεῦσαι, τινῶν δὲ καὶ θάνατον
καταγνῶναι καὶ δημεῦσαι τὰς οὐσίας, ὅπως ταπεινωθέντες
εἰς τέλος μηδὲν ἰσχύσωσι συνεργεῖν Κασάνδρῳ.
ἔγραψε δὲ καὶ πρὸς Ὀλυμπιάδα τὴν Ἀλεξάνδρου
μητέρα, διατρίβουσαν ἐν Ἠπείρῳ διὰ τὴν πρὸς
Κάσανδρον ἔχθραν, ἵνα τὴν ταχίστην εἰς Μακεδονίαν
καταντήσῃ καὶ παραλαβοῦσα τὸ Ἀλεξάνδρου παιδίον
ἐπιμέλειαν αὐτοῦ ποιῆται, μέχρι ἂν εἰς ἡλικίαν ἔλθῃ
καὶ τὴν πατρῴαν βασιλείαν παραλάβῃ. ἔπεμψε δὲ καὶ
πρὸς Εὐμενῆ, γράψας ἐπιστολὴν ἐκ τοῦ τῶν βασιλέων
ὀνόματος, ὅπως πρὸς μὲν Ἀντίγονον μὴ διαλύσηται
τὴν ἀλλοτριότητα, πρὸς δὲ τοὺς βασιλεῖς ἀποκλίνας
εἴτε βούλεται καταντᾶν εἰς Μακεδονίαν καὶ μετ´ αὐτοῦ
κοινοπραγῶν ἐπιμελητὴς εἶναι τῶν βασιλέων, εἴτε
μᾶλλον προαιρεῖται μένειν ἐπὶ τῆς Ἀσίας καὶ λαβὼν
δύναμιν καὶ χρήματα διαπολεμεῖν πρὸς Ἀντίγονον,
φανερῶς ἤδη γεγενημένον ἀποστάτην τῶν βασιλέων.
ἀποκαθιστάνειν δ´ αὐτῷ τοὺς βασιλεῖς τήν τε σατραπείαν, ἣν
Ἀντίγονος ἀφῄρηται, καὶ τὰς δωρεὰς ἁπάσας
ὅσας πρότερον εἶχε κατὰ τὴν Ἀσίαν. τὸ δ´ ὅλον
ἀπεφαίνετο μάλιστα πάντων πρέπειν Εὐμενῆ τῆς βασιλικῆς
οἰκίας κήδεσθαι καὶ φροντίζειν, ἀκολουθοῦντα
τοῖς ὑπ´ αὐτοῦ προπεπολιτευμένοις πρὸς τὴν
βασιλικὴν οἰκίαν. ἐὰν δὲ μείζονος δυνάμεως προσδέηται,
καὶ αὐτὸς μετὰ τῶν βασιλέων ἀναζεύξειν ἐκ
Μακεδονίας μετὰ πάσης τῆς βασιλικῆς δυνάμεως. ταῦτα
μὲν οὖν ἐπράχθη κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν.
| [18,57] Après que cet édit eut été publié dans. toutes les
villes de la Grèce, Polysperchon transmit par écrit à Argos
et à quelques autres villes, l'ordre d'exiler ceux qu'Antipater
avait placés à la tête du gouvernement, d'en condamner
plusieurs à mort et de confisquer leurs biens, afin
que ce parti, tout à fait affaibli, n'osât rien tenter en faveur
de Cassandre. Il écrivit aussi à Olympias, mère d'Alexandre
qui, pour se soustraire à la haine de Cassandre, s'était retirée
en Épire; il l'engagea à rentrer au plus tôt en Macédoine,
où elle devait se charger de l'éducation du fils
d'Alexandre jusqu'à ce qu'il eût atteint l'âge adulte et qu'il
fût lui-même en état de prendre les rênes de l'empire de
ses ancêtres. Il envoya également à Eumène une lettre dans
laquelle il lui écrivait au nom des rois de ne point cesser
les hostilités contre Antigone, d'embrasser tout à fait le
parti des rois, soit qu'il voulût revenir en Macédoine où
il partagerait avec lui, Polysperchon, la tutelle des rois,
soit qu'il préférât rester en Asie où il recevrait des troupes
et l'argent nécessaire pour combattre Antigone qui s'était
déjà ouvertement révolté. Polysperchon ajouta dans sa
lettre à Eumène que les rois lui rendraient la satrapie
dont Antigone l'avait dépouillé, ainsi que tous les privilèges
qu'il avait antérieurement possédés en Asie. En un
mot, qu'il devait convenir à Eumène, plus qu'à tout autre,
d'être le soutien et le défenseur de la maison royale, comme
une conséquence de ce qu'il avait déjà fait pour elle. Enfin
il terminait sa lettre en disant que si Eumène avait besoin
d'une grande armée, lui, Polysperchon, quitterait la Macédoine
avec les rois et viendrait le rejoindre en Asie à la
tête de toutes les troupes royales. Tels sont les événements
arrivés dans le cours de cette année.
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