HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 56

  Chapitre 56

[18,56] «Ἐπειδὴ συμβέβηκε τοῖς προγόνοις ἡμῶν πολλὰ τοὺς Ἕλληνας εὐεργετηκέναι, βουλόμεθα διαφυλάττειν τὴν ἐκείνων προαίρεσιν καὶ πᾶσι φανερὰν ποιῆσαι τὴν ἡμετέραν εὔνοιαν ἣν ἔχοντες διατελοῦμεν πρὸς τοὺς Ἕλληνας. πρότερον μὲν οὖν Ἀλεξάνδρου μεταλλάξαντος ἐξ ἀνθρώπων καὶ τῆς βασιλείας εἰς ἡμᾶς καθηκούσης, ἡγούμενοι δεῖν ἐπαναγαγεῖν πάντας ἐπὶ τὴν εἰρήνην καὶ τὰς πολιτείας ἃς Φίλιππος ἡμέτερος πατὴρ κατέστησεν, ἐπεστείλαμεν εἰς ἁπάσας τὰς πόλεις περὶ τούτων. ἐπεὶ δὲ συνέβη, μακρὰν ἀπόντων ἡμῶν, τῶν Ἑλλήνων τινὰς μὴ ὀρθῶς γινώσκοντας πόλεμον ἐξενεγκεῖν πρὸς Μακεδόνας καὶ κρατηθῆναι ὑπὸ τῶν ἡμετέρων στρατηγῶν καὶ πολλὰ καὶ δυσχερῆ ταῖς πόλεσι συμβῆναι, τούτων μὲν τοὺς στρατηγοὺς αἰτίους ὑπολάβετε γεγενῆσθαι, ἡμεῖς δὲ τιμῶντες τὴν ἐξ ἀρχῆς προαίρεσιν κατασκευάζομεν ὑμῖν εἰρήνην, πολιτείας δὲ τὰς ἐπὶ Φιλίππου καὶ Ἀλεξάνδρου καὶ τἄλλα πράττειν κατὰ τὰ διαγράμματα τὰ πρότερον ὑπ´ ἐκείνων γραφέντα. καὶ τοὺς μεταστάντας φυγόντας ὑπὸ τῶν ἡμετέρων στρατηγῶν ἐκ τῶν πόλεων ἀφ´ ὧν χρόνων Ἀλέξανδρος εἰς τὴν Ἀσίαν διέβη κατάγομεν· καὶ τοὺς ὑφ´ ἡμῶν κατελθόντας πάντα τὰ αὑτῶν ἔχοντας καὶ ἀστασιάστους καὶ ἀμνησικακουμένους ἐν ταῖς ἑαυτῶν πατρίσι πολιτεύεσθαι· καὶ εἴ τι κατὰ τούτων ἐψήφιστο, ἄκυρον ἔστω, πλὴν εἴ τινες ἐφ´ αἵματι ἀσεβείᾳ κατὰ νόμον πεφεύγασι. μὴ κατιέναι δὲ μηδὲ Μεγαλοπολιτῶν τοὺς μετὰ Πολυαινέτου ἐπὶ προδοσίᾳ φεύγοντας μηδ´ Ἀμφισσεῖς μηδὲ Τρικκαίους μηδὲ Φαρκαδωνίους μηδὲ Ἡρακλεώτας· τοὺς δ´ ἄλλους καταδεχέσθωσαν πρὸ τῆς τριακάδος τοῦ ξανθικοῦ μηνός. εἰ δέ τινα τῶν πολιτευμάτων Φίλιππος Ἀλέξανδρος ἀπέδειξαν ἑαυτοῖς ὑπεναντία, παραγινέσθωσαν πρὸς ἡμᾶς, ἵνα διορθωσάμενοι τὰ συμφέροντα καὶ ἡμῖν καὶ ταῖς πόλεσι πράττωσιν. Ἀθηναίοις δ´ εἶναι τὰ μὲν ἄλλα καθάπερ ἐπὶ Φιλίππου καὶ Ἀλεξάνδρου, Ὠρωπὸν δὲ Ὠρωπίους ἔχειν καθάπερ νῦν. Σάμον δὲ δίδομεν Ἀθηναίοις, ἐπειδὴ καὶ Φίλιππος ἔδωκεν πατήρ. ποιήσασθαι δὲ δόγμα πάντας τοὺς Ἕλληνας μηδένα μήτε στρατεύειν μήτε πράττειν ὑπεναντία ἡμῖν· εἰ δὲ μή, φεύγειν αὐτὸν καὶ γενεὰν καὶ τῶν ὄντων στέρεσθαι. προστετάχαμεν δὲ καὶ περὶ τούτων καὶ τῶν λοιπῶν Πολυπέρχοντι πραγματεύεσθαι. ὑμεῖς οὖν, καθάπερ ὑμῖν καὶ πρότερον ἐγράψαμεν, ἀκούετε τούτου· τοῖς γὰρ μὴ ποιοῦσί τι τῶν γεγραμμένων οὐκ ἐπιτρέψομεν[18,56] « Nos ancêtres ont été souvent les bienfaiteurs des Grecs. Nous voulons conserver les mêmes sentiments et faire connaître à tous l'affection particulière que nous avons toujours eue pour les Grecs. Depuis qu'Alexandre a disparu du milieu des hommes, nous avons hérité de la royauté, et nous regardons comme le premier devoir de ramener la paix dans toutes les villes de la Grèce, et de rendre à chacune d'elles la forme de gouvernement qu'y avait établie notre père Philippe. Des messagers, envoyés dans toutes les villes, ont déjà fait connaître nos intentions à ce sujet. Il est vrai, lorsque nous étions loin d'ici, quelques Grecs mal informés de nos intentions déclarèrent la guerre aux Macédoniens; et cette guerre, dans laquelle nos généraux ont été victorieux, a été une calamité pour plusieurs villes. Mais les malheurs de cette guerre ne doivent être imputés qu'aux commandants militaires. Nous vous honorons donc de notre ancienne affection et nous vous apportons la paix Nous vous rendons également les formes de gouvernement dont vous avez joui sous Philippe et sous Alexandre, et nous vous confirmons dans le droit de maintenir l'intégrité de leurs ordonnances. Nous rappelons tous ceux qui ont été bannis par nos généraux depuis l'époque où Alexandre est passé en Asie, et nous voulons que ces bannis, rentrés dans leurs foyers, soient complétement amnistiés et déclarés capables de prendre part au gouvernement; que tout décret porté contre eux soit aboli; il n'y aura d'exception qu'à l'égard des assassins et des sacriléges, bannis conformément aux lois. Ainsi ne pourront rentrer dans leur patrie les Mégalopolitains exilés avec Polyaenète pour cause de trahison, ni les Amphissiens, ni les Triccéens, ni les Pharcadoniens, ni les Héracléotes. Tous les autres doivent être rentrés avant le trente du mois xanthique. Si quelques-unes des institutions politiques de Philippe ou d'Alexandre étaient contraires aux intérêts des villes, que celles-ci nous envoient des députés, afin qu'il soit statué à leur égard. Les Athéniens conserveront toutes les franchises que leur ont accordées Philippe et Alexandre. Les Oropiens resteront dans la possession actuelle d'Orope. Nous rendons Samos aux Athéniens, puisque cette île leur avait été donnée par notre père Philippe. Un décret solennel ordonnera à tous les Grecs de ne jamais entrer en campagne contre nous et de rien entreprendre de contraire à nos intérêts; que le coupable d'un tel crime soit banni, lui et sa famille et privé de ses biens. Nous avons ordonné à Polysperchon de veiller à l'exécution des dispositions que renferme le présent édit. Quant à vous, ayez soin de vous y conformer, ainsi que nous vous l'avons déjà prescrit; car nous ne laisserons pas impunément enfreindre les articles que nous venons de décréter".


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Dernière mise à jour : 26/10/2006