[18,49] οὐ μὴν ὁ Κάσανδρός γε τῇ {τοῦ πατρὸς} τάξει συνευδοκήθη,
δεινὸν ἡγούμενος εἰ τὴν τοῦ πατρὸς ἡγεμονίαν ὁ μὴ προσήκων
κατὰ γένος διαδέξεται καὶ ταῦθ´ υἱοῦ γ´ ὄντος τοῦ δυναμένου
πραγμάτων ἡγεῖσθαι καὶ δεδωκότος ἤδη πεῖραν ἱκανὴν
ἀρετῆς τε καὶ ἀνδρείας. τὸ μὲν οὖν πρῶτον εἰς
ἀγρὸν βαδίσας μετὰ τῶν φίλων τούτοις {τε} διελέγετο
πολλὴν ἔχων εὐκαιρίαν καὶ σχολὴν περὶ τῆς τῶν ὅλων
ἡγεμονίας· ἕκαστον δ´ αὐτῶν ἐκλαμβάνων κατ´ ἰδίαν
προετρέπετο συγκατασκευάζειν αὐτῷ τὴν δυναστείαν
καὶ μεγάλαις ἐπαγγελίαις πείσας ἑτοίμους ἐποιήσατο
πρὸς τὴν κοινοπραγίαν. ἐξαπέστειλε δὲ καὶ πρὸς
Πτολεμαῖον λάθρᾳ πρεσβευτάς, τήν τε φιλίαν ἀνανεούμενος καὶ
παρακαλῶν συμμαχεῖν αὐτῷ καὶ ναυτικὴν δύναμιν πέμψαι τὴν
ταχίστην ἐκ τῆς Φοινίκης
ἐπὶ τὸν Ἑλλήσποντον. ὁμοίως δὲ καὶ πρὸς τοὺς
ἄλλους ἡγεμόνας καὶ πόλεις ἐξέπεμψε τοὺς προτρεψομένους
ἑαυτῷ συμμαχεῖν. αὐτὸς δὲ κυνηγίαν ἐπὶ
πολλὰς ἡμέρας συστησάμενος ἀνύποπτον ἑαυτὸν ἐποίει
τῆς ἀποστάσεως. Πολυπέρχων δὲ παραλαβὼν τὴν τῶν
βασιλέων ἐπιμέλειαν καὶ συνεδρεύσας μετὰ τῶν φίλων
Ὀλυμπιάδα μὲν σὺν τῇ τῶν συνέδρων γνώμῃ μετεπέμπετο,
παρακαλῶν τὴν ἐπιμέλειαν τοῦ Ἀλεξάνδρου
υἱοῦ παιδὸς ὄντος παραλαβεῖν καὶ διατρίβειν ἐν Μακεδονίᾳ τὴν
βασιλικὴν ἔχουσαν προστασίαν· ἡ δ´ Ὀλυμπιὰς ἐν τοῖς ἐπάνω
χρόνοις ἐτύγχανεν εἰς Ἤπειρον
πεφευγυῖα διὰ τὴν πρὸς Ἀντίπατρον ἀλλοτριότητα.
καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Μακεδονίαν ἐν τούτοις ἦν.
| [18,49] Mais Cassandre ne se conforma point à la volonté
de son père; il regarda comme une injure de remettre entre
les mains d'un homme étranger à sa famille l'autorité
qu'avait exercée son père; le fils s'irrita de ne pas se voir
à la tête des affaires, lui qui était capable de les conduire
et qui avait déjà donné des preuves de sa capacité et de
son courage. Il commença donc par se retirer à la campagne
avec ses amis; il eut avec eux de fréquents entretiens,
et profita des circonstances et du temps pour s'emparer
de l'autorité souveraine. Prenant ensuite chacun à part, il
les engageait tous à l'aider dans ses projets, et cherchait à
les décider à cette entreprise par de grandes promesses. Il
envoya secrètement des députés à Ptolémée pour renouer
leurs anciens liens d'amitié; il l'engagea à venir à son secours
et à diriger promptement une flotte de la Phénicie
vers l'Hellespont. Il fit partir également des députés auprès
des autres chefs et dans les villes pour solliciter leur assistance.
Sous le prétexte d'une chasse qui devait durer plusieurs jours,
il était parvenu à détourner de lui tout soupçon de révolte.
Polysperchon, investi de la régence, rappela, avec l'assentiment
de ses amis qu'il avait consultés, Olympias pour
lui confier l'éducation du fils d'Alexandre, encore enfant,
et l'inviter à venir en Macédoine où elle jouirait des prérogatives
royales; Olympias avait été antérieurement obligée
de s'enfuir en Epire pour se soustraire à la haine d'Antipater.
Telle était la situation des affaires en Macédoine.
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