HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 68

  Chapitre 68

[14,68] τὸν πόλεμον; καίτοι γε εἴ τις βούλεται τἀκριβὲς ζητεῖν, εὑρήσει Διονύσιον οὐχ ἧττον τοῦ πολέμου τὴν εἰρήνην εὐλαβούμενον. νῦν μὲν γὰρ διὰ τὸν ἀπὸ τῶν πολεμίων φόβον νομίζει τοὺς Συρακοσίους μηθὲν ἐπιχειρήσειν κατ´ αὐτοῦ πρᾶξαι, καταπονηθέντων δὲ τῶν Καρχηδονίων ἀντιλήψεσθαι τῆς ἐλευθερίας, τῶν μὲν ὅπλων κυριεύοντας, διὰ δὲ τὰς πράξεις πεφρονηματισμένους. διὰ τοῦτο γάρ, οἶμαι, κατὰ μὲν τὸν πρῶτον πόλεμον προδοὺς Γέλαν καὶ Καμάριναν ταύτας ἀοικήτους ἐποίησεν, ἐν δὲ ταῖς συνθήκαις ἐκδότους τὰς πλείστας {ἀοικήτους} Ἑλληνίδας πόλεις συνέθετο. μετὰ δὲ ταῦτ´ ἐν εἰρήνῃ Νάξον καὶ Κατάνην παρασπονδῶν ἐξανδραποδισάμενος ἣν μὲν κατέσκαψεν, ἣν δὲ τοῖς ἐξ Ἰταλίας Καμπανοῖς οἰκητήριον ἔδωκεν. ἐπειδὴ δὲ ἐκείνων ἀπολομένων οἱ περιλειφθέντες πολλάκις ἐπεβάλοντο καταλῦσαι τὴν τυραννίδα, πάλιν τοῖς Καρχηδονίοις πόλεμον κατήγγειλεν· οὐ γὰρ οὕτως εὐλαβεῖτο λῦσαι τὰς συνθήκας παρὰ τοὺς ὅρκους, ὡς ἐφοβεῖτο τὰ περιλελειμμένα συστήματα τῶν Σικελιωτῶν. καὶ δὴ φαίνεται διὰ παντὸς ἐπηγρυπνηκὼς τῇ τούτων ἀπωλείᾳ. καὶ πρῶτον μὲν περὶ Πάνορμον δυνάμενος παρατάξασθαι τοῖς πολεμίοις, ἀποβαινόντων ἐκ τῶν νεῶν καὶ τὰ σώματα κακῶς ἐχόντων διὰ τὸν σάλον, οὐκ ἠβουλήθη· μετὰ δὲ ταῦτα τὴν Μεσσήνην ἐπίκαιρον καὶ τηλικαύτην πόλιν ἀβοήθητον περιιδὼν εἴασε κατασκαφῆναι, ὅπως μὴ μόνον ὡς πλεῖστοι διαφθείρωνται τῶν Σικελιωτῶν, ἀλλὰ καὶ Καρχηδόνιοι τὰς ἐξ Ἰταλίας βοηθείας καὶ τοὺς ἐκ Πελοποννήσου στόλους ἐμφράξωσιν. τὸ δὲ τελευταῖον ἐν τῷ Καταναίων αἰγιαλῷ διηγωνίσατο, παρεὶς πρὸς τῇ πόλει τὴν μάχην συστήσασθαι πρὸς τὸ τοὺς ἐλαττουμένους καταφεύγειν εἰς τοὺς οἰκείους λιμένας. μετὰ δὲ τὴν ναυμαχίαν, μεγάλων πνευμάτων ἐπιγενομένων καὶ τῶν Καρχηδονίων ἀναγκασθέντων νεωλκῆσαι τὸν στόλον, καιρὸν εἶχε τοῦ νικᾶν κάλλιστον· τὸ μὲν γὰρ πεζὸν στράτευμα τῶν πολεμίων οὔπω κατηντηκὸς ἦν, τὸ δὲ μέγεθος τοῦ χειμῶνος ἐπὶ τὸν αἰγιαλὸν αὐτοῖς τὰς ναῦς ἐξέβραττεν. τότε συνεπιθεμένων ἡμῶν πεζῇ πάντων ἠναγκάσθησαν ἂν ἀποβαίνοντες ἁλίσκεσθαι ῥᾳδίως πρὸς τὰ κύματα βιαζόμενοι τὸν αἰγιαλὸν πληρῶσαι [14,68] LXVIII. « Au reste, quiconque voudra y réfléchir de près, trouvera que Denys ne craint pas moins la paix que la guerre. En effet, il regarde la guerre actuelle comme une circonstance favorable qui empêche les Syracusains, paralysés par l'ennemi, de rien entreprendre contre lui; tandis que si les Carthaginois étaient battus, les Syracusains, animés par le succès, pourraient se servir de leurs armes pour conquérir leur liberté. Aussi est-ce, je pense, par ce motif que, dans la première guerre, il livra Géla et Camarine par trahison, qu'il rendit ces villes désertes, et que, dans le traité conclu avec les Carthaginois, il leur a cédé la plupart des villes grecques inhabitées. Plus tard, au milieu de la paix, et violant la foi des traités, il a vendu comme esclaves les habitants de Naxos et de Catane; il rasa la première ville et donna la dernière pour demeure aux Campaniens sortis de l'Italie. Enfin, lorsque ceux qui avaient échappé à la mort conspiraient le renversement de la tyrannie, il déclara de nouveau la guerre aux Carthaginois, car il craint bien moins de violer les traités jurés que d'être exposé aux tentatives des Siciliens, réunis en corps politiques. Aussi semble-t-il continuellement veiller à leur extermination ; d'abord, il aurait pu s'opposer au débarquement des Carthaginois à Panorme, fatigués alors d'un long trajet; et il n'a pas voulu le faire. Ensuite, il a laissé détruire Messine, cette ville si grande et si bien située, non seulement parce que cette perte entraînait celle d'un grand nombre de Siciliens, mais parce que les Carthaginois pourraient là barrer le passage aux flottes envoyées de l'Italie et du Péloponnèse. Enfin, il a, il est vrai, attaqué l'ennemi sur la côte de Catane : il avait engagé ce combat à la vue de cette ville, afin que les vaincus trouvassent un refuge dans les ports. Mais lorsque, après le combat naval, les vents violents forcèrent les Carthaginois à tirer leurs navires à terre, il ne profita point de cette belle occasion pour les terrasser. Leur armée de terre n'était pas encore arrivée, et la violence de la tempête avait fait échouer leurs bâtiments contre la côte; si alors nous étions tombés sur eux avec toute notre infanterie, nous les eussions facilement faits prisonniers à leur débarquement, ou, abandonnée la fureur des flots, leur flotte aurait couvert le rivage de ses débris.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005