HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 67

  Chapitre 67

[14,67] ὑπηρέτης ἀρχείων, ἀπεγνωσμένος ἄνθρωπος. καὶ ποῦ τὸ φιλελεύθερον τῶν Συρακοσίων; ποῦ δ´ αἱ τῶν προγόνων πράξεις; ἐῶ τὰς ἐφ´ Ἱμέρᾳ τριάκοντα μυριάδας ἄρδην ἀναιρεθείσας Καρχηδονίων, παρίημι τὴν τῶν μετὰ Γέλωνα τυράννων κατάλυσιν· ἀλλ´ {εἰ} ἐχθὲς καὶ πρῴην, Ἀθηναίων τηλικαύταις δυνάμεσιν ἐπὶ Συρακούσας στρατευσάντων, οἱ πατέρες ἡμῶν οὐδὲ τὸν ἀπαγγελοῦντα τὴν συμφορὰν ἀπέλιπον. ἡμεῖς δὲ τηλικαῦτ´ ἔχοντες πατέρων παραδείγματ´ ἀρετῆς, τοῦ Διονυσίου προστάγμασιν ὑπακούομεν, καὶ ταῦτα τῶν ὅπλων ὄντες κύριοι; θεῶν γάρ τις πρόνοια μετὰ τῶν συμμάχων ἐν τοῖς ὅπλοις ἡμᾶς συνήγαγε πρὸς τὸ τὴν ἐλευθερίαν ἀνακτήσασθαι, καὶ πάρεστι τήμερον ἄνδρας ἀγαθοὺς γενομένους καὶ συμφρονήσαντας ἀπαλλαγῆναι τῆς βαρείας ἀνάγκης. τὸν μὲν γὰρ ἔμπροσθεν χρόνον παρωπλισμένοι - - - συμμάχων ὄντες, τῷ δὲ τῶν μισθοφόρων πλήθει τηρούμενοι, σχεδὸν εἴκομεν τῷ τῆς ἀνάγκης καιρῷ· νῦν δὲ τῶν ὅπλων κυριεύοντες καὶ τοὺς συμμάχους ἅμα βοηθοὺς καὶ θεατὰς ἔχοντες τῆς ἀρετῆς, μὴ παραχωρήσωμεν ἀλλὰ ποιήσωμεν φανερόν, ὡς διὰ καιρόν, οὐ δι´ ἀνανδρίαν ὑπεμείναμεν δουλεύειν. οὐκ αἰσχυνόμεθα τῶν πολέμων ἔχοντες ἡγεμόνα τὸν τὰ κατὰ τὴν πόλιν ἱερὰ σεσυληκότα, καὶ τηλικούτων πραγμάτων ποιοῦντες προστάτην, βίον ἰδιωτικὸν οὐδεὶς ἂν εὖ φρονῶν διοικεῖν ἐπιτρέψειεν; καὶ τῶν ἄλλων ἐν τοῖς πολέμοις μάλιστα τηρούντων τὰ πρὸς τοὺς θεοὺς ὅσια διὰ τὸ μέγεθος τῶν κινδύνων, ἡμεῖς τὸν ἐπ´ ἀσεβείᾳ διωνομασμένον ἐλπίζομεν καταλύσειν [14,67] LXVII. « Qu'est devenue cette ardeur des Syracusains pour la liberté? où sont les exploits de nos ancêtres? Je passe sous silence les trois cent mille Carthaginois qui trouvèrent la mort sous les murs d'Himère. Je ne dirai pas comment nos ancêtres se défirent des tyrans qui prétendaient succéder à Gélon. Mais je vous raconterai un fait qui ne date que d'hier. Lorsque les Athéniens étaient venus attaquer Syracuse avec des forces formidables, nos pères se défendirent si bien qu'il ne resta pas un seul homme pour porter à Athènes la nouvelle de la défaite. Et nous, en présence de ces exemples donnés par nos pères, nous nous soumettrions aux ordres de Denys, et cela dans un moment où nous sommes maîtres de nos armes! La providence des dieux nous a réunis avec nos alliés et en armes pour reconquérir la liberté. Dès aujourd'hui il nous est permis de nous montrer braves et sages en secouant le joug pesant de la servitude. Auparavant, nous étions désarmés, sans alliés et environnés de troupes mercenaires; il fallait alors céder au temps; mais aujourd'hui, maîtres de nos armes, et ayant nos alliés pour auxiliaires et pour témoins de notre courage, ne reculons plus, et montrons aux yeux de tous que ce n'est point par lâcheté, mais par la nécessité des circonstances que nous avons subi l'esclavage. Comment ne rougirions-nous pas de reconnaître pour chef un ennemi qui a profané les sanctuaires de la cité, de mettre à la tête de l'Etat un homme auquel un simple particulier pourvu de sa raison ne voudrait pas confier la gestion de ses biens. Lorsque tous les peuples, pendant les guerres, respectent les choses saintes en raison de la grandeur des dangers, comment pourrons-nous attendre d'un homme fameux par son impiété une fin prospère de la guerre que nous soutenons?


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Dernière mise à jour : 21/12/2005