HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 59

  Chapitre 59

[14,59] Ἐναποδειξάμενος οὖν τὸ πρὸς τοὺς Ἕλληνας μῖσος ἐν τῇ τῶν Μεσσηνίων ἀτυχίᾳ, Μάγωνα μὲν τὸν ναύαρχον ἀπέστειλε μετὰ τῆς ναυτικῆς δυνάμεως, προστάξας παραπλεῖν ἐπὶ τὸν λόφον τὸν καλούμενον Ταῦρον. τοῦτον δὲ κατειληφότες ἦσαν Σικελοί, συχνοὶ μὲν τὸ πλῆθος ὄντες, οὐδένα δ´ ἔχοντες ἡγεμόνα. τούτοις δὲ τὸ μὲν πρότερον Διονύσιος δεδώκει τὴν τῶν Ναξίων χώραν, τότε δ´ ὑπ´ Ἰμίλκου πεισθέντες ἐπαγγελίαις τὸν λόφον κατελάβοντο. ὀχυροῦ δ´ ὄντος τούτου, καὶ τότε καὶ μετὰ τὸν πόλεμον ᾤκουν αὐτὸν τεῖχος περιβαλόμενοι, καὶ τὴν πόλιν διὰ τὸ μεῖναι τοὺς ἐπὶ τὸν Ταῦρον ἀθροισθέντας Ταυρομένιον ὠνόμασαν. Ἰμίλκων δὲ ἀναλαβὼν τὴν πεζὴν στρατιὰν εὔτονον τὴν πορείαν ἐποιεῖτο, καὶ κατήντησε τῆς Ναξίας ἐπὶ τὸν προειρημένον τόπον, ἅμα καὶ Μάγωνος καταπλεύσαντος. προσφάτως δὲ πυρὸς ἐκραγέντος ἐκ τῆς Αἴτνης μέχρι τῆς θαλάττης, οὐκέτι δυνατὸν ἦν τὴν πεζὴν στρατιὰν συμπαράγειν παραπλεούσαις ταῖς ναυσίν· ἐφθαρμένων γὰρ τῶν παρὰ τὴν θάλατταν τόπων ὑπὸ τοῦ καλουμένου ῥύακος, ἀναγκαῖον ἦν τὸ πεζὸν στρατόπεδον περιπορεύεσθαι τὸν τῆς Αἴτνης λόφον. διόπερ Μάγωνι προσέταξε καταπλεῖν ἐπὶ τῆς Κατάνης, αὐτὸς δὲ διὰ τῆς μεσογείου ταχέως ὁρμήσας ἔσπευδε συμμῖξαι ταῖς ναυσὶ περὶ τὸν τῶν Καταναίων αἰγιαλόν· εὐλαβεῖτο γὰρ μήποτε διεσπαρμένης τῆς δυνάμεως οἱ Σικελιῶται τοῖς περὶ τὸν Μάγωνα διαναυμαχήσωσιν· ὅπερ καὶ συνετελέσθη. Διονύσιος γὰρ τὸν μὲν πλοῦν εἰδὼς τῷ Μάγωνι βραχὺν ὄντα, τὴν δὲ πορείαν τοῖς πεζοῖς ἐργώδη καὶ μακράν, ἔσπευδεν ἐπὶ τῆς Κατάνης, βουλόμενος ναυμαχῆσαι πρὸς Μάγωνα, πρὶν ἐλθεῖν τοὺς περὶ τὸν Ἰμίλκωνα. ἤλπιζε γὰρ τῶν πεζῶν ἐκτεταγμένων παρὰ τὸν αἰγιαλὸν τοῖς μὲν ἰδίοις θάρσος παρέξεσθαι, τοὺς δὲ πολεμίους δειλοτέρους ἔσεσθαι· τὸ δὲ μέγιστον, εἴ τι συμβαίη γενέσθαι πταῖσμα, ταῖς θλιβομέναις ναυσὶν ἐξῆν καταφυγεῖν πρὸς τὸ τῶν πεζῶν στρατόπεδον. ταῦτα δὲ διανοηθεὶς Λεπτίνην μὲν ἀπέστειλε μετὰ πασῶν τῶν νεῶν, παραγγείλας ἀθρόοις τοῖς σκάφεσι ναυμαχεῖν καὶ μὴ λύειν τὴν τάξιν, ὅπως μὴ κινδυνεύσωσιν ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν ἐναντίων· εἶχον γὰρ οἱ περὶ τὸν Μάγωνα σὺν ταῖς ὁλκάσι καὶ ταῖς ἄλλαις ταῖς ἐπικώποις, οὔσαις χαλκεμβόλοις, ναῦς οὐκ ἐλάττους [14,59] LIX. Après avoir montré, par le désastre des Messiniens, combien il haïssait les Grecs, Imilcar détacha Magon, commandant de la flotte, avec l'ordre de doubler la hauteur appelée Taurus. Cet endroit était alors occupé par des Sicules, très nombreux, mais sans chef. Denys leur avait primitivement donné à habiter le territoire des Naxiens; mais séduits alors par les promesses d'Imilcar, ils avaient occupé Taurus. Comme cette position était très forte, ils s'y étaient fixés, et l'ayant entourée de murailles ils continuèrent à l'occuper, même après la guerre. Enfin ils y fondèrent une ville qui, de leur séjour à Taurus, fut nommée Tauroménium. Cependant Imilcar s'était mis en route avec l'armée de terre, et il atteignit promptement la partie de la Naxie dont nous venons de parler, en même temps que Magon longeait la côte; mais une irruption récente de l'Etna, et qui s'était étendue jusqu'à la mer, empêcha les troupes de terre de marcher de conserve avec la flotte, car les bords , de la mer avaient été ravagés par la lave du volcan, de manière que l'armée de terre fut obligée de faire le tour du mont Etna. Magon reçut donc l'ordre de se porter sur Catane, tandis qu'Imilcar, traversant l'intérieur du pays, se hâtait de rejoindre la flotte sur la côte du territoire catanien; car il craignait que les Siciliens ne profitassent de la dispersion des troupes pour engager Magon dans un combat naval. C'est en effet ce qui arriva. Denys, sachant que la marche de Magon était lente, et que la route dans l'intérieur du pays était longue et difficile, se dirigea en toute hâte sur Catane, dans l'intention d'attaquer Magon par mer avant que celui-ci pût rejoindre Imilcar. Il se flattait qu'en échelonnant ses troupes de terre le long du rivage, il donnerait aux siens plus de courage, en même temps qu'il intimiderait l'ennemi; mais que, surtout, en cas de revers, il lui serait facile de se sauver avec les débris de sa flotte auprès de l'armée de terre. Après avoir arrêté ce plan, il détacha Leptine avec tous ses navires, lui donna l'ordre d'engager le combat avec la flotte entière, et de ne point rompre la ligne pour ne pas s'exposer au danger qui pourrait l'attendre de la part d'un ennemi supérieur en nombre; car Magon avait avec lui au moins cinq cents navires, en y comptant les bâtiments de transport et les autres embarcations armées d'éperons d'airain.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 21/12/2005