HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 40

  Chapitre 40

[14,40] Ῥηγῖνοι δὲ Χαλκιδέων ὄντες ἄποικοι τὴν αὔξησιν τοῦ Διονυσίου χαλεπῶς ἑώρων. Ναξίους μὲν γὰρ καὶ Καταναίους συγγενεῖς ὄντας ἐξηνδραποδίσατο, τοῖς δὲ Ῥηγίνοις, γένουϲ τοῦ αὐτοῦ μετέχουσι τοῖς ἠτυχηκόσιν, οὐ τὴν τυχοῦσαν ἀγωνίαν παρεῖχε τὸ γεγονός, πάντων εὐλαβουμένων μὴ ταῖς αὐταῖς συμφοραῖς περιπέσωσιν. ἔδοξεν οὖν αὐτοῖς, πρὶν τελείως ἰσχυρὸν γενέσθαι τὸν τύραννον, στρατεύειν ἐπ´ αὐτὸν κατὰ τάχος. παρὰ τοῦ Ῥηγίνου λαβόντας πρὸς τὸν πόλεμον οὐκ ἐλάχιστα καὶ οἱ φυγαδευθέντες τῶν Συρακοσίων ὑπὸ Διονυσίου· τότε γὰρ οἱ πλεῖστοι διατρίβοντες ἐν Ῥηγίῳ διετέλουν περὶ τούτων διαλεγόμενοι, διδάσκοντες ὅτι συνεπιθήσονται τῷ καιρῷ πάντες οἱ Συρακόσιοι. τέλος δὲ καταστήσαντες στρατηγούς, ἐξέπεμψαν μετ´ αὐτῶν πεζοὺς μὲν ἑξακισχιλίους, ἱππεῖς δὲ ἑξακοσίους, τριήρεις δὲ πεντήκοντα. οὗτοι δὲ διαπλεύσαντες τὸν πορθμὸν ἔπεισαν τοὺς τῶν Μεσσηνίων στρατηγοὺς κοινωνῆσαι τοῦ πολέμου, φάσκοντες δεινὸν εἶναι περιιδεῖν ἀστυγείτονας Ἑλληνίδας πόλεις ἄρδην ἀνῃρημένας ὑπὸ τοῦ τυράννου. οἱ μὲν οὖν στρατηγοὶ πεισθέντες τοῖς Ῥηγίνοις ἄνευ τῆς τοῦ δήμου γνώμης ἐξήγαγον τοὺς στρατιώτας· ἦσαν δ´ οὗτοι πεζοὶ μὲν τετρακισχίλιοι, ἱππεῖς δὲ τετρακόσιοι, τριήρεις δὲ τριάκοντα. ἐπεὶ δὲ προῆλθον αἱ προειρημέναι δυνάμεις πρὸς τοὺς ὅρους τῆς Μεσσήνης, ἐνέπεσεν εἰς τοὺς στρατιώτας στάσις, Λαομέδοντος τοῦ Μεσσηνίου δημηγορήσαντος· οὗτος γὰρ συνεβούλευε μὴ κατάρχεσθαι πολέμου πρὸς τὸν Διονύσιον μηδὲν αὐτοὺς ἠδικηκότα. οἱ μὲν οὖν τῶν Μεσσηνίων στρατιῶται, τὸν πόλεμον οὐκ ἐπικεκυρωκότος τοῦ δήμου, παραχρῆμ´ ἐπείσθησαν, καὶ τοὺς στρατηγοὺς καταλιπόντες ἀνέκαμψαν εἰς τὴν πατρίδα· Ῥηγῖνοι δ´ οὐκ ὄντες ἀξιόμαχοι καθ´ ἑαυτούς, ἐπειδὴ τοὺς Μεσσηνίους ἑώρων διαλύοντας τὸ στρατόπεδον, καὶ αὐτοὶ ταχέως ἀνέκαμψαν εἰς Ῥήγιον. Διονύσιος δὲ τὸ μὲν πρῶτον ἐπὶ τοὺς ὅρους τῆς Συρακοσίας ἐξήγαγε τὴν δύναμιν, προσδεχόμενος τὴν τῶν πολεμίων ἔφοδον· ὡς δ´ ἤκουσε τὴν ἀνάζευξιν αὐτῶν, ἀπήγαγε τὴν στρατιὰν εἰς τὰς Συρακούσας· διαπρεσβευσαμένων δὲ τῶν Ῥηγίνων καὶ τῶν Μεσσηνίων περὶ εἰρήνης, κρίνων συμφέρον εἶναι διαλύεσθαι τὴν ἔχθραν πρὸς τὰς πόλεις, συνέθετο τὴν εἰρήνην. [14,40] XL. {Reprenons l'histoire de la Sicile.} Les habitants de Rhégium, colonie des Chalcidiens, voyaient de mauvais oeil l'augmentation du pouvoir de Denys. Ce dernier avait réduit en esclavage les Naxiens et les Cataniens, de même origine que les Rhégiens. Ceux-ci, craignant de subir le même sort, éprouvèrent la plus vive inquiétude à la vue da ces événements. Ils résolurent donc de marcher promptement contre le tyran avant qu'il se fût complétement affermi dans son autorité. Les Syracusains, qui avaient été exilés par Denys, secondèrent puissamment les Rhégiens dans cette entreprise. Dans ce temps, la plupart de ces exilés demeuraient à Rhégium et ne cessaient de dire dans leurs conversations, que tous les Syracusains n'attendaient qu'un moment propice pour se soulever contre le tyran. Enfin, les Rhégiens nommèrent des généraux et les firent partir avec six mille hommes d'infanterie, six cents chevaux et cinquante trirèmes. Les généraux passèrent le détroit et vinrent engager les chefs des Messiniens à prendre part à la guerre, en leur faisant comprendre combien il serait affreux de laisser détruire par le tyran les villes grecques d'alentour. Les généraux de Messine, ainsi entraînés par les Rhégiens, mirent leurs forces en mouvement, sans prendre l'avis du peuple. Ces forces consistaient en quatre mille hommes d'infanterie, quatre cents chevaux et trente trirèmes. A leur arrivée aux frontières du territoire de Messine, les soldats s'insurgèrent à l'instigation de Laomédon le Messinien. Cet orateur populaire leur conseillait de ne point commencer la guerre contre Denys qui ne leur avait fait aucun mal. Les soldats de Messine se laissèrent aussitôt persuader ; et comme la guerre n'avait point été décrétée par le peuple, ils abandonnèrent leurs généraux et retournèrent dans leur patrie. Les Rhégiens n'étant pas de force à soutenir seuls la guerre, imitèrent l'exemple des Messiniens, levèrent le camp et revinrent promptement à Rhégium. A la première nouvelle de cette expédition, Denys avait conduit son armée jusqu'aux frontières du territoire de Syracuse, et se tenait prêt à recevoir l'attaque des ennemis. Mais, lorsqu'il apprit leur départ, il ramena son armée à Syracuse. Les Rhégiens et les Messiniens envoyèrent des parlementaires. Denys, jugeant qu'il serait de son intérêt de faire cesser les hostilités, conclut avec les deux villes un traité de paix.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005