HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 4

  Chapitre 4

[14,4] δὲ δῆμος θεωρῶν τὴν Θηραμένους ἐπιείκειαν καὶ νομίζων τῇ τούτου καλοκἀγαθίᾳ τὴν πλεονεξίαν τῶν προεστηκότων ἐπὶ ποσὸν ἀνασταλήσεσθαι, καὶ τοῦτον ἐν τοῖς τριάκοντ´ ἄρχουσιν ἐχειροτόνησεν. ἔδει δὲ τοὺς ᾑρημένους βουλήν τε καὶ τὰς ἄλλας ἀρχὰς καταστῆσαι, καὶ νόμους συγγράψαι καθ´ οὓς ἔμελλον πολιτεύεσθαι. τὰ μὲν οὖν περὶ τῆς νομοθεσίας ἀνεβάλοντο, προφάσεις εὐλόγους αἰεὶ ποριζόμενοι, βουλὴν δὲ καὶ τὰς ἄλλας ἀρχὰς ἐκ τῶν ἰδίων φίλων κατέστησαν, ὥστε τούτους καλεῖσθαι μὲν ἄρχοντας, εἶναι δ´ ὑπηρέτας τῶν τριάκοντα. καὶ τὸ μὲν πρῶτον παραδιδόντες κρίσει τοὺς πονηροτάτους τῶν ἐν τῇ πόλει κατεδίκαζον θανάτῳ· καὶ μέχρι τούτου τοῖς ἐπιεικεστάτοις τῶν πολιτῶν εὐαρέστει τὰ γινόμενα. μετὰ δὲ ταῦτα βουλόμενοι βιαιότερα καὶ παράνομα πράττειν, ᾐτήσαντο παρὰ Λακεδαιμονίων φρουράν, λέγοντες ὅτι τὴν πολιτείαν καταστήσουσιν ἐκείνοις συμφέρουσαν. ᾔδεισαν γὰρ ὅτι φόνους ἐπιτελεῖν οὐκ ἂν δύναιντο χωρὶς ξενικῶν ὅπλων· πάντας γὰρ ἀνθέξεσθαι τῆς κοινῆς ἀσφαλείας. Λακεδαιμονίων δὲ πεμψάντων φρουρὰν καὶ τὸν ταύτης ἡγησόμενον Καλλίβιον, τὸν μὲν φρούραρχον ἐξεθεράπευσαν δώροις καὶ τοῖς ἄλλοις φιλανθρώποις οἱ τριάκοντα, τῶν δὲ πλουσίων ἐπιλέγοντες τοὺς ἐπιτηδείους συνελάμβανον ὡς νεωτερίζοντας, καὶ θανάτῳ περιβάλλοντες τὰς οὐσίας ἐδήμευον. τοῦ δὲ Θηραμένους ἐναντιουμένου τοῖς συνάρχουσι, καὶ μετὰ τῶν ἀντεχομένων τῆς σωτηρίας ἀπειλοῦντος ἀμύνεσθαι, συνήγαγον τὴν βουλὴν οἱ τριάκοντα. Κριτίου δὲ προεστῶτος αὐτῶν, καὶ πολλὰ κατηγορήσαντος τοῦ Θηραμένους, ὅτι προδίδωσι τὴν πολιτείαν ταύτην ἧς αὐτὸς ἑκουσίως κοινωνεῖ, παραλαβὼν τὸν λόγον Θηραμένης καὶ περὶ τῶν κατὰ μέρος ἀπολογησάμενος, ἅπασαν ἔσχε τὴν βουλὴν εὔνουν. οἱ δὲ περὶ τὸν Κριτίαν φοβούμενοι τὸν ἄνδρα μήποτε καταλύσῃ τὴν ὀλιγαρχίαν, περιέστησαν στρατιώτας ἔχοντας ἐσπασμένα τὰ ξίφη, καὶ τὸν Θηραμένη συνελάμβανον. δὲ φθάσας ἀνεπήδησε μὲν πρὸς τὴν βουλαίαν Ἑστίαν, ἔφησε δὲ πρὸς τοὺς θεοὺς καταφεύγειν, οὐ σωθήσεσθαι νομίζων, ἀλλὰ σπεύδων τοῖς ἀνελοῦσιν αὐτὸν περιποιήσασθαι τὴν εἰς τοὺς θεοὺς ἀσέβειαν. [14,4] IV. Le peuple, considérant la modération de Théramène, et espérant que les qualités éminentes de ce citoyen pourraient servir de frein à l'ambition démesurée des chefs du gouvernement, le mit, par ses suffrages, au nombre des trente magistrats. Ces magistrats élus devaient organiser le sénat ainsi que les diverses fonctions publiques, et rédiger des lois d'après lesquelles serait gouverné l'État. Mais ils ajournaient sans cesse la rédaction de ces lois, sous des prétextes spécieux; en même temps ils composaient de leurs amis le sénat et les magistratures, en sorte que ce n'était là que des magistrats de nom, car, en réalité, c'étaient les serviteurs des trente. Ils commencèrent l'exercice de leurs fonctions, en livrant à la justice et en faisant condamner à mort les hommes les plus pervers d'Athènes. Jusque-là les actes des trente étaient approuvés par les citoyens les plus modérés. Mais, plus tard, les trente, voulant tenter des entreprises violentes et contraires aux lois, demandèrent aux Lacédémoniens une garnison, en leur promettant d'établir un gouvernement conforme à leurs intérêts. En effet, fls n'ignoraient pas qu'ils ne pourraient exécuter les massacres qu'ils méditaient sans l'appui de troupes étrangères, et que toute la population se soulèverait pour défendre la sûreté commune. Les Lacédémoniens envoyèrent la garnison demandée. Les trente gagnèrent d'abord Callibius, commandant de cette garnison, par des présents et par tout ce qui peut flatter un homme. Puis, désignant les plus riches citoyens, ils les accusèrent de projets séditieux, les firent condamner à mort et vendre leurs biens à l'enchère. Théramène se mit en opposition avec ses collégues, et comme il les menaçait de se réunir à leurs adversaires pour défendre le salut public, les trente assemblèrent le sénat. Critias, leur chef, accusa Théramène de plusieurs choses; il lui reprocha surtout de trahir ce même gouvernement dont il faisait volontairement partie. Théramène prit alors la parole, et sa défense complète lui concilia le bienveillance de tout le sénat. Critias et ses partisans, craignant qu'un tel homme ne parvînt, par son influence, à détruire l'oligarchie, le firent entourer de soldats, l'épée nue à la main, et ordonnèrent de le saisir. Théramène prévint leurs desseins en s'élançant vers le foyer sacré du sénat, non pas, disait-il, pour implorer la protection des dieux, mais pour que ceux qui le tueraient se rendissent coupables de sacrilége.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005