HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 3

  Chapitre 3

[14,3] Ἀναρχίας γὰρ οὔσης Ἀθήνησι διὰ τὴν κατάλυσιν τῆς ἡγεμονίας, ἔτος μὲν ἦν ὀγδοηκοστὸν πρὸς τοῖς ἑπτακοσίοις μετὰ τὴν Τροίας ἅλωσιν, ἐν δὲ τῇ Ῥώμῃ χιλίαρχοι διεδέξαντο τὴν ὕπατον ἀρχὴν τέτταρες, Γάιος Φολούιος καὶ Γάιος Σερουίλιος καὶ Γάιος Οὐαλέριος καὶ Νουμέριος Φάβιος, ἤχθη δὲ ὀλυμπιὰς κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτὸν τετάρτη πρὸς ταῖς ἐνενήκοντα, καθ´ ἣν ἐνίκα Κορκίνας Λαρισαῖος. κατὰ δὲ τούτους τοὺς χρόνους Ἀθηναῖοι μὲν καταπεπονημένοι ἐποιήσαντο συνθήκας πρὸς Λακεδαιμονίους, καθ´ ἃς ἔδει τὰ τείχη τῆς πόλεως καθελεῖν καὶ τῇ πατρίῳ πολιτείᾳ χρῆσθαι. καὶ τὰ μὲν τείχη περιεῖλον, περὶ δὲ τῆς πολιτείας πρὸς ἀλλήλους διεφέροντο. οἱ γὰρ τῆς ὀλιγαρχίας ὀρεγόμενοι τὴν παλαιὰν κατάστασιν ἔφασαν δεῖν ἀνανεοῦσθαι, καθ´ ἣν παντελῶς ὀλίγοι τῶν ὅλων προειστήκεισαν· οἱ δὲ πλεῖστοι δημοκρατίας ὄντες ἐπιθυμηταὶ τὴν τῶν πατέρων πολιτείαν προεφέροντο, καὶ ταύτην ἀπέφηναν ὁμολογουμένως οὖσαν δημοκρατίαν. ἀντιλογίας δὲ γενομένης περὶ τούτων ἐπί τινας ἡμέρας, οἱ τὰς ὀλιγαρχίας αἱρούμενοι πρὸς Λύσανδρον διεπρεσβεύσαντο τὸν Σπαρτιάτην - οὗτος γὰρ καταλυθέντος τοῦ πολέμου τὰ κατὰ τὰς πόλεις ἀπέσταλτο διοικῆσαι, καὶ ὀλιγαρχίαι ἐν ταῖς πλείσταις καθίσταντο - ἐλπίζοντες {οὐχ}, ὅπερ ἦν εἰκός, συνεπιλήψεσθαι τῆς ἐπιβολῆς αὐτοῖς. διέπλευσαν οὖν εἰς Σάμον· ἐκεῖ γὰρ ἐτύγχανε διατρίβων Λύσανδρος, προσφάτως κατειληφὼς τὴν πόλιν. παρακαλούντων δὲ αὐτὸν πρὸς τὸ συνεργῆσαι συνεπένευσε, καὶ τῆς μὲν Σάμου Θώρακα τὸν Σπαρτιάτην ἁρμοστὴν κατέστησεν, αὐτὸς δὲ μετὰ νεῶν ἑκατὸν κατέπλευσεν εἰς τὸν Πειραιέα. συναγαγὼν δ´ ἐκκλησίαν συνεβούλευσε τοῖς Ἀθηναίοις ἑλέσθαι τριάκοντα ἄνδρας τοὺς ἀφηγησομένους τῆς πολιτείας καὶ πάντα διοικήσοντας τὰ κατὰ τὴν πόλιν. ἀντειπόντος δὲ τοῦ Θηραμένους καὶ τὰς συνθήκας ἀναγινώσκοντος, ὅτι τῇ πατρίῳ συνεφώνησε χρήσεσθαι πολιτείᾳ, καὶ δεινὸν εἶναι λέγοντος, εἰ παρὰ τοὺς ὅρκους ἀφαιρεθήσονται τὴν ἐλευθερίαν, Λύσανδρος ἔφη λελύσθαι τὰς συνθήκας ὑπὸ Ἀθηναίων· ὕστερον γὰρ τῶν συγκειμένων ἡμερῶν καθῃρηκέναι τὰ τείχη. ἀνετείνατο δὲ καὶ τῷ Θηραμένει τὰς μεγίστας ἀπειλάς, ἀποκτενεῖν φήσας, εἰ μὴ παύσεται Λακεδαιμονίοις ἐναντιούμενος. διόπερ τε Θηραμένης καὶ δῆμος καταπλαγεὶς ἠναγκάζετο χειροτονίᾳ καταλῦσαι τὴν δημοκρατίαν. ᾑρέθησαν οὖν τριάκοντα ἄνδρες οἱ διοικήσοντες τὰ κοινὰ τῆς πόλεως, ἁρμόζοντες μὲν τῷ λόγῳ, τύραννοι δὲ τοῖς πράγμασιν. [14,3] III. La destruction de l'autorité établie à Athènes tombe dans la sept cent quatre-vingtième année après la prise de Troie. Dans cette même année, les Romains conférèrent l'autorité consulaire à quatre tribuns militaires, Caïus Furius, Caïus Servilius, Caïus Valérius, Numérius Fabius, et on célébra la XCIVe olympiade, où Corcinas de Larisse fut vainqueur à la course du stade. A cette époque, les Athéniens, accablés de malheurs, conclurent avec les Lacédémoniens un traité en vertu duquel ils devaient abattre leurs murailles et conserver le droit de se gouverner d'après leurs anciennes lois. Les murailles de la ville furent démolies; mais les Athéniens n'étaient pas d'accord entre eux sur la forme du gouvernement à adopter. Les partisans de l'oligarchie voulaient revenir à l'ancienne constitution, suivant laquelle le pouvoir était entre les mains d'un petit nombre. La majorité désirait la démocratie, alléguant que c'était là aussi une constitution ancienne et qu'ils lui donneraient, d'un commun accord, la préférence. Comme les discussions à ce sujet se prolongeaient pendant plusieurs jours, les partisans de l'oligarchie envoyèrent des députés près de Lysandre le Spartiate (celui-ci, après la fin de la guerre, avait été chargé de régler l'administration des villes, dans la plupart desquelles il institua un gouvernement oligarchique). Ces députés espéraient ainsi le faire entrer, ce qui était vraisemblable, dans leurs desseins. Ils mirent donc à la voile pour Samos où séjournait alors Lysandre qui venait de s'emparer de la ville. Lysandre se rendit à leur invitation : après avoir confié le gouvernement de Samos à Thorax l'harmoste spartiate, il entra dans le Pirée avec cent bâtiments. Il convoqua une assemblée et conseilla aux Athéniens d'élire trente citoyens qui seraient placés à la tête du gouvernement et de l'administration de la ville. Théramène s'opposa à ce projet, et donnant lecture du traité de paix, qui accordait aux Athéniens le droit de se gouverner d'après leurs propres lois, il ajouta que ce serait le comble de l'injustice d'enlever aux Athéniens, contrairement à la foi jurée, la liberté de choisir eux-mêmes le gouvernement qui leur conviendrait. Lysandre répliqua que les Athéniens avaient déjà violé le traité, parce qu'ils n'avaient démoli leurs murs qu'après l'expiration du terme fixé dans le traité. En même temps il menaça Théramène de tout le poids de sa colère, lui déclarant qu'il le ferait mettre à mort s'il résistait plus longtemps aux volontés des Lacédémoniens. C'est ainsi que Théramène et le peuple, effrayés de ces menaces, furent contraints de voter l'abolition du gouvernement démocratique. Ils choisirent donc trente citoyens chargés de l'administration de l'État, magistrats de nom, tyrans de fait.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005