HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 30

  Chapitre 30

[14,30] τοὺς τόπους, ἐξ ὧν πολυτελῆ προσεφέρετο κηρία. τούτων δ´ οἱ γευσάμενοι παραλόγῳ περιέπιπτον συμπτώματι· οἱ γὰρ μεταλαβόντες αὐτῶν ἄφρονες ἐγίνοντο καὶ πίπτοντες ἐπὶ τὴν γῆν ὅμοιοι τοῖς τετελευτηκόσιν ὑπῆρχον. πολλῶν δὲ φαγόντων διὰ τὴν γλυκύτητα τῆς ἀπολαύσεως, ταχὺ τὸ πλῆθος ἐγεγόνει τῶν πεπτωκότων οἱονεὶ τροπῆς ἐν πολέμῳ γεγενημένης. ἐκείνην μὲν οὖν τὴν ἡμέραν ἠθύμησεν δύναμις, καταπεπληγμένη τό τε παράδοξον καὶ τὸ πλῆθος τῶν ἠτυχηκότων· τῇ δ´ ὑστεραίᾳ περὶ τὴν αὐτὴν ὥραν ἅπαντες ἑαυτοὺς ἀνελάμβανον καὶ κατ´ ὀλίγον ἀνακτώμενοι τὸ φρονεῖν ἀνέστησαν, καὶ τὸ σῶμα διετέθησαν ὁμοίως τοῖς ἐκ φαρμακοποσίας διασωθεῖσιν. ὡς δ´ ἀνέλαβον ἑαυτοὺς ἐν τρισὶν ἡμέραις, ἐπορεύθησαν εἰς Τραπεζοῦντα πόλιν Ἑλληνίδα, Σινωπέων μὲν ἄποικον, κειμένην δ´ ἐν τῇ Κόλχων χώρᾳ. ἐνταῦθα δὲ διατρίψαντες ἡμέρας τριάκοντα, παρὰ μὲν τοῖς ἐγχωρίοις λαμπρῶς ἐξενίσθησαν, αὐτοὶ δὲ τῷ τε Ἡρακλεῖ καὶ Διὶ σωτηρίῳ θυσίαν ἐποίησαν καὶ γυμνικὸν ἀγῶνα, καθ´ ὃν τόπον φασὶ προσπλεῦσαι τὴν Ἀργὼ καὶ τοὺς περὶ Ἰάσονα. ἐκεῖθεν δὲ Χειρίσοφον μὲν τὸν ἀφηγούμενον ἀπέστειλαν εἰς Βυζάντιον ἐπὶ πλοῖα καὶ τριήρεις· ἔλεγε γὰρ εἶναι φίλος Ἀναξιβίῳ τῷ Βυζαντίων ναυάρχῳ. τοῦτον μὲν οὖν ἐπὶ κέλητος ἐξέπεμψαν· λαβόντες δὲ τῶν ἐπικώπων δύο πλοιάρια παρὰ τῶν Τραπεζουντίων, ἐλῄστευον τοὺς περιοικοῦντας βαρβάρους καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν. ἐφ´ ἡμέρας μὲν οὖν τριάκοντα περιέμειναν τὸν Χειρίσοφον· ὡς δ´ ἐκεῖνος ἐβράδυνεν, αἱ δὲ τροφαὶ τοῖς ἀνθρώποις ἐσπάνιζον, ἀνέζευξαν ἐκ Τραπεζοῦντος, καὶ τριταῖοι παρεγενήθησαν εἰς Κερασοῦντα πόλιν Ἑλληνίδα, Σινωπέων ἄποικον. ἐν ταύτῃ δὲ ἡμέρας διατρίψαντές τινας παρεγενήθησαν εἰς τὸ τῶν Μοσυνοίκων ἔθνος. τῶν δὲ βαρβάρων συστραφέντων ἐπ´ αὐτοὺς ἐκράτησαν μάχῃ καὶ πολλοὺς ἀνεῖλον. συμφυγόντων δ´ εἴς τι χωρίον, ἐν κατῴκουν ἑπτορόφους ἔχοντες ξυλίνους πύργους, συνεχεῖς προσβολὰς ποιησάμενοι κατὰ κράτος εἷλαν. ἦν δὲ τὸ χωρίον τοῦτο μητρόπολις τῶν ἄλλων ἐρυμάτων, ἐν καὶ βασιλεὺς αὐτῶν κατῴκει τὸν ὑψηλότατον τόπον ἔχων. ἔθος δ´ ἔχει πάτριον μένειν ἐν αὐτῷ τὸν πάντα βίον, κἀκεῖθεν διαδιδόναι τοῖς ὄχλοις τὰ προστάγματα. βαρβαρώτατον δ´ ἔφασαν οἱ στρατιῶται τοῦτο διεληλυθέναι τὸ ἔθνος, καὶ ταῖς μὲν γυναιξὶν αὐτοὺς πλησιάζειν ἁπάντων ὁρώντων, τοὺς δὲ παῖδας τῶν πλουσιωτάτων τρέφεσθαι καρύοις ἑφθοῖς, ἅπαντας δ´ ἐκ παιδὸς στίγμασι τόν τε νῶτον καὶ τὰ στήθη καταπεποικίλθαι. ταύτην μὲν οὖν τὴν χώραν ἐν ἡμέραις ὀκτὼ διεπορεύθησαν, τὴν δ´ ἐχομένην ἐν τρισίν, [14,30] XXX. Les Grecs trouvèrent dans cette région de nombreux essaims d'abeilles qui avaient formé de belles ruches. Tous ceux qui avaient goûté du miel de ces abeilles, furent atteints de symptômes étranges. Les uns devinrent maniaques, tombaient à terre et étaient semblables à des morts. Séduits par la douceur de cet aliment, beaucoup de soldats en mangèrent, et, en peu de temps, le sol fut jonché d'hommes comme après la perte d'une bataille. Ce jour-là, toute l'armée était découragée par cet étrange accident, et consternée à la vue de tant de malheureux. Le lendemain, à la même heure {où l'accident était arrivé}, tous furent rétablis, et ayant bientôt repris leurs sens, ils se levèrent et se sentirent comme des hommes qui ont fait usage d'une préparation pharmaceutique. Ainsi rétablis, ils se mirent en route et parvinrent, dans trois jours, à Trapézonte, ville grecque, colonie de Sinope, située dans la Colchide. Les Grecs y séjournèrent trente jours, et reçurent chez les indigènes une brillante hospitalité. Ils y célébrèrent un sacrifice et des jeux gymniques en honneur d'Hercule et de Jupiter Sauveur, dans le même endroit où, selon la tradition, abordèrent le navire Argo et les compagnons de Jason. Cheirisophus, le commandant des troupes, fut ensuite dépêché à Byzance pour ramener des bâtiments et des trirèmes. Il passait pour l'ami d'Anaxibius, nauarque byzantin. Cheirisophus partit donc sur une céloce. {Pendant l'absence de leur chef}, les Grecs obtinrent des Trapézontins deux navires légers, et firent des excursions sur mer et sur terre pour piller les Barbares du voisinage. Ils attendirent ainsi pendant trente jours le retour de Cheirisophus; mais comme celui-ci tardait à revenir et que les provisions commençaient à manquer, ils partirent de Trapézonte, et arrivèrent, après trois jours de marche, à Césaronte, ville grecque, colonie des Sinopéens. Ils s'y arrêtèrent quelques jours et se rendirent de là chez les Mosynoeques. Assaillis par ces Barbares, ils les vainquirent dans un combat et en tuèrent un grand nombre. Les fuyards se retirèrent dans un village où ils habitaient des tours de bois de sept étages. Les Grecs les y poursuivirent, et s'en emparèrent après des assauts non interrompus. Ce village était le chef-lieu de toutes les autres forteresses; c'était la résidence du roi qui y habite le point plus élevé. Suivant une coutume antique, le roi occupe ce séjour pendant toute sa vie, et donne-de là des ordres à ses peuples. Selon le rapport des. soldats, cette nation était la plus barbare de celles qu'ils avaient vues; les hommes approchent des femmes à la vue de tout le monde. Les enfants des plus riches habitants sont nourris avec des châtaignes cuites. Ils ont tous, dès leur enfance, le dos et la poitrine tatoués. Les Grecs traversèrent toute cette contrée dans l'espace de huit jours. Ils se rendirent en trois jours de marche dans le pays limitrophe, nommé la Tibarène.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005