HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 115

  Chapitre 115

[14,115] οἱ δὲ Κελτοί, πολλοὺς καὶ παρ´ αὐτὸν τὸν ποταμὸν ἀνῃρηκότες, οὐδ´ οὕτως ἀφίσταντο τῆς φιλοτιμίας, ἀλλ´ ἐπὶ τοὺς διανηχομένους ἠκόντιζον. καὶ πολλῶν βελῶν ἀφιεμένων εἰς ἀθρόους τοὺς ἐν τῷ ποταμῷ, συνέβαινε μὴ διαμαρτάνειν τοὺς βάλλοντας. ὅθεν οἱ μὲν καιρίαις περιπεσόντες πληγαῖς εὐθέως ἐτελεύτων, οἱ δὲ κατατραυματιζόμενοι καὶ διὰ τὴν περὶ τὸ αἷμα ῥύσιν καὶ σφοδρότητα τοῦ ῥεύματος ἐκλυόμενοι παρεφέροντο. τοιαύτης δὲ συμφορᾶς γενομένης περὶ τοὺς Ῥωμαίους, οἱ μὲν πλεῖστοι τῶν διασωθέντων πόλιν Βηίους κατελάβοντο, προσφάτως ὑφ´ ἑαυτῶν κατεσκαμμένην, καὶ τόν τε τόπον ὠχύρουν κατὰ τὸ δυνατὸν καὶ τοὺς ἐκ τῆς φυγῆς σωζομένους ἀνελάμβανον· ὀλίγοι δὲ τῶν διανηξαμένων ἄνοπλοι φυγόντες εἰς Ῥώμην ἀπήγγειλαν πάντας ἀπολωλέναι. τηλικούτων δ´ ἀτυχημάτων ἠγγελμένων τοῖς ἐν τῇ πόλει καταλελειμμένοις, εἰς ἀπορίαν ἅπαντες ἐνέπιπτον· ἀνθίστασθαι μὲν γὰρ ἀδύνατον εἶναι διελάμβανον, ἁπάντων τῶν νέων ἀπολωλότων, φεύγειν δὲ μετὰ τέκνων καὶ γυναικῶν ἐπικίνδυνον ἦν λίαν, τῶν πολεμίων ἐγγὺς ὑπαρχόντων. πολλοὶ μὲν οὖν τῶν ἰδιωτῶν πανοίκιοι πρὸς τὰς ἀστυγείτονας πόλεις ἔφευγον, οἱ δ´ ἄρχοντες τῆς πόλεως παραθαρσύνοντες τὰ πλήθη προσέταττον ταχέως ἐπὶ τὸ Καπετώλιον τόν τε σῖτον καὶ τὰ λοιπὰ τῶν ἀναγκαίων ἀποκομίζειν. οὗ γενηθέντος ἔγεμεν {τ´} ἀκρόπολις {καὶ τὸ Καπετώλιον} χωρὶς τῶν εἰς τροφὴν ἀνηκόντων ἀργυρίου τε καὶ χρυσίου καὶ τῆς πολυτελεστάτης ἐσθῆτος, ὡς ἂν ἐξ ὅλης τῆς πόλεως εἰς ἕνα τόπον τῶν ἀγαθῶν συνηθροισμένων. οὗτοι μὲν οὖν τὰ δυνατὰ τῶν χρημάτων μετεκόμιζον καὶ τὸν προειρημένον τόπον ὠχύρουν, ἀναστροφὴν ἔχοντες τρεῖς ἡμέρας. οἱ γὰρ Κελτοὶ τὴν μὲν πρώτην ἡμέραν διετέλεσαν ἀποκόπτοντες τὰς κεφαλὰς τῶν τετελευτηκότων κατὰ τὸ πάτριον ἔθος· τὰς δὲ δύο παρὰ τὴν πόλιν στρατοπεδεύοντες, καὶ τὰ μὲν τείχη θεωροῦντες ἔρημα, κραυγὴν δὲ αἰσθόμενοι γινομένην, ἣν ἐποίουν οἱ τὰ χρησιμώτατα μεταφέροντες εἰς τὴν ἀκρόπολιν, ὑπελάμβανον ἐνεδρεύειν ἑαυτοῖς τοὺς Ῥωμαίους. τῇ τετάρτῃ δ´ ἡμέρᾳ γνόντες τὴν ἀλήθειαν, τάς τε πύλας ἐξέκοψαν καὶ τὴν πόλιν ἐλυμαίνοντο, χωρὶς ὀλίγων οἰκιῶν ἐν τῷ Παλατίῳ. μετὰ δὲ ταῦτα προσβολὰς ποιούμενοι καθ´ ἡμέραν πρὸς ὀχυροὺς τόπους, οὐθὲν μὲν ἀξιόλογον ἔβλαπτον τοὺς ὑπεναντίους, ἑαυτῶν δὲ πολλοὺς ἀπέβαλλον· ὅμως δ´ {οὖν} οὐκ ἀφίσταντο τῆς φιλοτιμίας, ἐλπίζοντες, ἐὰν μὴ βίᾳ κρατήσωσι, τῷ γε χρόνῳ πάντως τῶν ἀναγκαίων ἐκλιπόντων καταπονήσειν. [14,115] CXV. Cependant les Celtes ne cessèrent point le carnage : ils tuèrent un grand nombre de Romains sur les bords du Tibre et lancèrent leurs javelots sur ceux qui s'étaient sauvés à la nage ; les projectiles, tombant sur une masse compacte, ne manquèrent point leur but. Ainsi, les uns, blessés mortellement, périrent sur-le-champ, les autres, blessés seulement, mais affaiblis par le sang qu'ils perdaient et entraînés par la rapidité du courant, furent emportés au loin. Telle fut la fin de cette journée si funeste pour les Romains. La plus grande partie de ceux qui avaient échappé à la déroute se sauva dans la ville de Véies, dont ils venaient de s'emparer et qui avait été récemment reconstruite dans une position très forte; c'est là qu'ils se remirent de leurs fatigues. Un petit nombre de ceux qui étaient parvenus à se sauver à la nage, vinrent, dépouillés de leurs armes, jusqu'à Rome et y apportèrent la nouvelle de la destruction de l'armée. Les habitants qui restaient dans la ville, instruits d'un si grand désastre, furent tous fort alarmés. Car, après la perte de toute la jeunesse, ils se sentaient dans l'impossibilité de résister à l'ennemi; d'un autre côté, il était très dangereux de fuir avec les femmes et les enfants, l'ennemi étant si proche. Cependant un grand nombre de citoyens se réfugièrent dans les villes du voisinage, emportant avec eux tous les biens de leurs maisons. Mais les chefs de la cité, exhortant la multitude à prendre courage , ordonnèrent de porter promptement dans le Capitole les denrées et toute sorte de provisions. Cet ordre exécuté, la citadelle et le Capitole se remplirent, outre les provisions, d'argent, d'or, de vêtements précieux, en sorte que toutes les richesses de la ville étaient entassées en un seul endroit. Ils employèrent ainsi trois jours aux transports de leurs biens et à la fortification du Capitole. Les Celtes passèrent le premier jour à couper les têtes aux morts, selon la coutume de leur nation, et deux autres jours ils furent occupés à rapprocher leur camp de la ville. Comme ils voyaient les murs déserts et qu'ils entendaient les grands cris poussés par ceux qui transportaient les richesses au Capitole, les ennemis s'imaginèrent que les Romains leur avaient dressé une embuscade. Enfin, lorsque le quatrième jour ils apprirent la vérité, ils enfoncèrent les portes, entrèrent dans la ville et la détruisirent à l'exception de quelques maisons situées sur le mont Palatin. Ils livrèrent ensuite des assauts journaliers aux points fortifiés; mais ces attaques ne firent aucun mal considérable, tandis qu'ils perdirent beaucoup de monde; néanmoins ils ne se désistèrent pas de leur entreprise, persuadés que, s'ils ne pouvaient pas emporter la citadelle de force, les Romains seraient vaincus par le temps et le manque de vivres.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005