HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 114

  Chapitre 114

[14,114] Οἱ δὲ τῶν Κελτῶν πρέσβεις παραγενηθέντες εἰς τὸ σφέτερον στρατόπεδον ἀπήγγειλαν τὴν τῶν Ῥωμαίων ἀπόκρισιν. ἐφ´ μεγάλως ἀγανακτήσαντες, καὶ προσλαβόμενοι παρὰ τῶν ὁμοεθνῶν δύναμιν, ἐπ´ αὐτὴν ἠπείγοντο τὴν Ῥώμην, ὄντες πλείους τῶν ἑπτακισμυρίων. οἱ δὲ χιλίαρχοι τῶν Ῥωμαίων ἐπὶ τῆς ἰδίας ἐξουσίας ὄντες, καὶ τὴν τῶν Κελτῶν ἔφοδον ἀκούοντες, ἅπαντας τοὺς ἐν ἡλικίᾳ καθώπλισαν. ἐξελθόντες δὲ πανδημεὶ καὶ διαβάντες τὸν Τίβεριν παρὰ τὸν ποταμὸν ἤγαγον τὴν δύναμιν σταδίους ὀγδοήκοντα, καὶ τῶν Γαλατῶν ἀπαγγελλομένων προσιέναι διέταττον τὸ στρατόπεδον. τοὺς μὲν οὖν ἀνδρειοτάτους δισμυρίους καὶ τετρακισχιλίους ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ μέχρι τῶν λόφων διέταξαν, ἐπὶ δὲ τῶν ὑψηλοτάτων λόφων τοὺς ἀσθενεστάτους ἔστησαν. οἱ δὲ Κελτοί, μακρὰν τὴν φάλαγγα παρεκτείνοντες, εἴτε κατὰ τύχην εἴτε κατὰ πρόνοιαν τοὺς ἀρίστους ἔστησαν ἐπὶ τῶν λόφων. ἅμα δ´ αἱ σάλπιγγες παρ´ ἀμφοτέροις ἐσήμαινον καὶ τὰ στρατόπεδα συνῄεσαν εἰς μάχην μετὰ πολλῆς κραυγῆς. οἱ δ´ ἐπίλεκτοι τῶν Κελτῶν ἀντιτεταγμένοι τοῖς ἀσθενεστάτοις τῶν Ῥωμαίων ῥᾳδίως αὐτοὺς ἀπὸ τῶν λόφων ἐτρέψαντο. διόπερ τούτων ἀθρόων φευγόντων πρὸς τοὺς ἐν τῷ πεδίῳ Ῥωμαίους, αἵ τε τάξεις ἐπεταράττοντο καὶ τῶν Κελτῶν ἐπικειμένων καταπλαγέντες ἔφευγον. τῶν δὲ πλείστων παρὰ τὸν ποταμὸν ὁρμησάντων καὶ διὰ τὴν ταραχὴν ἀλλήλοις ἐμπιπτόντων, οὐχ ὑπηρέτουν οἱ Κελτοὶ τοὺς ἐσχάτους ἀεὶ φονεύοντες· διὸ καὶ τὸ πεδίον ἅπαν νεκρῶν κατεστρώθη. τῶν δὲ φευγόντων ἐπὶ τὸν ποταμὸν οἱ μὲν ἀνδρειότατοι μετὰ τῶν ὅπλων διενήχοντο, τὴν πανοπλίαν ἐν ἴσῳ καὶ τὴν ψυχὴν προτιμῶντες· σφοδροῦ δὲ τοῦ ῥεύματος ὄντος, τινὲς μὲν ὑπὸ τοῦ βάρους τῶν ὅπλων καταδυόμενοι διεφθείροντο, τινὲς δὲ μετὰ πολλῆς κακοπαθείας ἐφ´ ἱκανὸν διάστημα παρενεχθέντες μόγις ἐσώθησαν. ἐπικειμένων δὲ τῶν πολεμίων καὶ παρὰ τὸν ποταμὸν πολλοὺς ἀναιρούντων, οἱ πλεῖστοι τῶν ὑπολειπομένων ῥιπτοῦντες τὰ ὅπλα διενήχοντο τὸν Τίβεριν. [14,114] CXIV. Les députés des Celtes, de retour dans leurs camps, rapportèrent la réponse des Romains. Fortement irrités et appelant aux armes toutes les troupes de leurs tribus, les Celtes marchèrent sur Rome, au nombre de plus de soixante-dix mille hommes. A cette nouvelle, les tribuns militaires de Rome, qui étaient revêtus de l'autorité consulaire, mirent sur pied toute la population valide. Leurs troupes concentrées passèrent le Tibre et longèrent le rivage du fleuve dans une étendue de quatre-vingts stades. Apprenant l'approche des Gaulois, les chefs rangèrent l'armée en bataille; ils placèrent entre le fleuve et les hauteurs du voisinage vingt-quatre mille des plus braves, tandis que les plus faibles furent postés sur les collines les plus élevées. Les Celtes étendirent considérablement leurs phalanges et, soit hasard, soit précaution, ils établirent sur les collines les guerriers les plus vaillants. Tout d'un coup les trompettes donnent des deux côtés le signal de l'attaque, les armées s'avancent au combat en poussant d'immenses cris. L'élite des Celtes qui était opposée à la troupe la plus faible des Romains eut bientôt culbuté celle-ci du haut des collines. Des fuyards joignirent le corps d'armée occupant la plaine, mirent la confusion dans les rangs des Romains et, comme les Celtes ne cessèrent point de les poursuivre, la panique devint générale. La plupart gagnèrent les bords du fleuve et tombèrent en désordre les uns sur les autres. Les Celtes eurent donc peu de peine à massacrer ceux qui occupaient les derniers rangs; aussi toute la plaine fut-elle jonchée de cadavres. Arrivés sur les bords du fleuve, les fuyards les plus vigoureux se mirent tout armés à le traverser à la nage, tenant autant à leur armure qu'à leur vie; mais comme le courant du fleuve était très rapide, la plupart, surchargés par le poids des armes, périrent dans les flots; quelques-uns seulement, se laissant emporter par le courant à une distance convenable, parvinrent à. grand'-peine à se sauver. Toujours serrés de près par les ennemis, un grand nombre de Romains furent tués sur les bords du fleuve. Ceux qui avaient survécu à cette déroute, jetèrent leurs armes et traversèrent le Tibre à la nage.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005