HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 113

  Chapitre 113

[14,113] Καθ´ ὃν δὲ καιρὸν μάλιστα Ῥήγιον ἐπολιόρκει Διονύσιος, οἱ κατοικοῦντες τὰ πέραν τῶν Ἄλπεων Κελτοὶ τὰ στενὰ διελθόντες μεγάλαις δυνάμεσι κατελάβοντο τὴν μεταξὺ χώραν τοῦ τε Ἀπεννίνου καὶ τῶν Ἄλπεων ὀρῶν, ἐκβάλλοντες τοὺς κατοικοῦντας {Τυρρηνούς}. τούτους δ´ ἔνιοί φασιν ἀπὸ τῶν ἐν Τυρρηνίᾳ δώδεκα πόλεων ἀποικαισθῆναι· τινὲς δέ φασι Πελασγοὺς πρὸ τῶν Τρωικῶν ἐκ Θετταλίας φυγόντας τὸν ἐπὶ Δευκαλίωνος γενόμενον κατακλυσμὸν ἐν τούτῳ τῷ τόπῳ κατοικῆσαι. τῶν οὖν Κελτῶν κατ´ ἔθνη διελομένων τὴν χώραν, οἱ καλούμενοι Σέννωνες ἔτυχον λαβόντες τὸν πορρωτάτω κείμενον τόπον τῶν ὀρῶν παρὰ θάλατταν. ὄντος δ´ αὐτοῦ καυματώδους, δυσθετοῦντες ἔσπευδον μετοικῆσαι, καὶ τοὺς νεωτέρους καθοπλίσαντες ἀπέστειλαν ζητεῖν χώραν, ἐν κατοικήσουσιν. εἰσβαλόντες οὖν εἰς Τυρρηνίαν, καὶ τὸν ἀριθμὸν ὄντες περὶ τρισμυρίους, τὴν τῶν Κλουσίνων χώραν ἐπόρθουν. καθ´ ὃν δὴ χρόνον δῆμος τῶν Ῥωμαίων πρέσβεις ἀπέστειλεν εἰς Τυρρηνίαν τοὺς κατασκεψομένους τὴν στρατιὰν τῶν Κελτῶν. παραγενόμενοι δὲ οἱ πρέσβεις εἰς Κλούσιον καὶ θεωρήσαντες παράταξιν γενομένην, ἀνδρειότεροι μᾶλλον φρονιμώτεροι γενηθέντες παρετάξαντο τοῖς Κλουσίνοις πρὸς τοὺς πολιορκοῦντας. εὐημερήσαντος δὲ θατέρου τῶν πρεσβευτῶν καί τινα τῶν ἐνδοξοτέρων ἐπάρχων ἀποκτείναντος, γνόντες οἱ Κελτοὶ τὸ γεγονὸς εἰς Ῥώμην πρέσβεις ἀπέστειλαν τοὺς ἐξαιτήσοντας τὸν πρεσβευτὴν τὸν ἀδίκου πολέμου προκαταρξάμενον. δὲ γερουσία τὸ μὲν πρῶτον ἔπειθε τοὺς πρεσβευτὰς τῶν Κελτῶν χρήματα λαβεῖν περὶ τῶν ἠδικημένων· ὡς δ´ οὐ προσεῖχον, ἐψηφίσαντο παραδοῦναι τὸν κατηγορούμενον. δὲ πατὴρ τοῦ μέλλοντος παραδίδοσθαι, τῶν χιλιάρχων εἷς ὢν τῶν τὴν ὑπατικὴν ἐξουσίαν ἐχόντων, προεκαλέσατο τὴν δίκην ἐπὶ τὸν δῆμον, καὶ δυνατὸς ὢν ἐπὶ τοῖς πλήθεσιν ἔπεισεν ἄκυρον ποιῆσαι τὴν κρίσιν τῆς συγκλήτου. μὲν οὖν δῆμος ἐν τοῖς ἔμπροσθεν χρόνοις πάντα πειθόμενος τῇ γερουσίᾳ, τότε πρῶτον ἤρξατο διαλύειν τὸ κριθὲν ὑπὸ τῆς συγκλήτου. [14,113] CXIII. Dans le même temps où Denys poussait le plus vigoureusement le siége de Rhégium, les Celtes habitant au delà des Alpes, passèrent les défilés avec des trompes nombreuses, vinrent occuper le pays situé entre l'Apennin et les Alpes, et en expulsèrent les Tyrrhéniens qui l'habitaient. Quelques écrivains prétendent que ces derniers sont une colonie des douze villes de la Tyrrhénie ; d'autres soutiennent que ce sont des Pélasges qui, avant la guerre de Troie, chassés de la Thessalie par le déluge de Deucalion, vinrent s'établir dans cette contrée. Les Celtes se partagèrent donc le territoire par tribus; ceux connus sous le nom de Sénonois obtinrent la montagne la plus éloignée des Alpes et voisine de la mer. Mais comme cette région est très chaude, ils s'empressèrent bientôt d'en sortir, et, après avoir armé les jeunes hommes, ils les envoyèrent chercher un autre pays pour s'y établir. Ils pénétrèrent donc dans la Tyrrhénie au nombre d'environ trente mille hommes, et ravagèrent le territoire des Cauloniens. A cette même époque, le peuple romain envoya en Tyrrhénie des députés chargés de surveiller la marche des Celtes. Ces députés, arrivés à Clusium, furent témoins d'un combat et purent se convaincre que ces nouveaux ennemis étaient plus courageux que prudents, et ils se joignirent aux Clusiens pour les défendre contre les assiégeants. L'un de ces députés remporta même un grand succès , et tua de sa propre main un des chefs les plus renommés. Les Celtes, instruits de ce fait, envoyèrent une députation à Rome pour demander l'extradition du député qui avait injustement commencé la guerre. Le sénat engagea d'abord les envoyés des Celtes d'accepter de l'argent pour l'offense reçue; comme ces derniers ne voulaient pas écouter cette proposition, on décréta qu'on leur livrerait le coupable. Mais le père de celui qui devait être ainsi livré était un des tribuns militaires investis du pouvoir consulaire ; il en appela au peuple, et, comme il avait une grande autorité sur la multitude, il la persuada d'annuler la sentence du sénat. Le peuple, qui jusqu'alors avait en toutes choses obéi au sénat, cassa ainsi pour la première fois un sénatus-consulte.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005