HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 112

  Chapitre 112

[14,112] Φύτωνα δὲ τὸν τῶν Ῥηγίνων στρατηγὸν συλλαβών, τὸν μὲν υἱὸν αὐτοῦ κατεπόντισεν, αὐτὸν δὲ τὸ μὲν πρῶτον ἔδησε πρὸς τὰς ὑψηλοτάτας μηχανάς, οἱονεὶ τραγικήν τινα τιμωρίαν λαμβάνων, προσέπεμψε δέ τινα τῶν ὑπηρετῶν ἐροῦντα πρὸς αὐτόν, ὡς ἐχθὲς αὐτοῦ τὸν υἱὸν Διονύσιος κατεπόντισε· πρὸς ὃν εἶπε Φύτων, διότι γέγονεν εὐτυχέστερος τοῦ πατρὸς ἡμέρᾳ μιᾷ. μετὰ δὲ ταῦτα περιῆγεν αὐτὸν Διονύσιος τὴν πόλιν μαστίζων καὶ κατὰ πάντα τρόπον αἰκιζόμενος, ἅμα κήρυκος συνακολουθοῦντος ὅτι τὸν ἄνδρα Διονύσιος τιμωρεῖται παρηλλαγμένως, ὅτι τὴν πόλιν ἔπεισεν ἑλέσθαι τὸν πόλεμον. δὲ Φύτων κατὰ τὴν πολιορκίαν στρατηγὸς ἀγαθὸς γεγενημένος καὶ κατὰ τὸν ἄλλον βίον ἐπαινούμενος, οὐκ ἀγεννῶς ὑπέμενε τὴν ἐπὶ τῆς τελευτῆς τιμωρίαν, ἀλλ´ ἀκατάπληκτον τὴν ψυχὴν φυλάξας καὶ βοῶν ὅτι τὴν πόλιν οὐ βουληθεὶς προδοῦναι Διονυσίῳ τυγχάνει τῆς τιμωρίας, ἣν αὐτῷ τὸ δαιμόνιον ἐκείνῳ συντόμως ἐπιστήσει· ὥστε τὴν ἀρετὴν τἀνδρὸς καὶ παρὰ τοῖς στρατιώταις τοῦ Διονυσίου κατελεεῖσθαι καί τινας ἤδη θορυβεῖν. δὲ Διονύσιος εὐλαβηθείς, μή τινες τῶν στρατιωτῶν ἀποτολμήσωσιν ἐξαρπάζειν τὸν Φύτωνα, παυσάμενος τῆς τιμωρίας κατεπόντισε τὸν ἀτυχῆ μετὰ τῆς συγγενείας. οὗτος μὲν οὖν ἀναξίως τῆς ἀρετῆς ἐκνόμοις περιέπεσε τιμωρίαις, καὶ πολλοὺς ἔσχε καὶ τότε τῶν Ἑλλήνων τοὺς ἀλγήσαντας τὴν συμφορὰν καὶ μετὰ ταῦτα ποιητὰς τοὺς θρηνήσαντας τὸ τῆς περιπετείας ἐλεεινόν. [14,112] CXII. Quant à Phyton, général des Rhégiens, Denys se saisit de sa personne et fit noyer son fils dans la mer. Il attacha le père à une des plus hautes machines de guerre, voulant donner le spectacle d'un supplice tragique. Puis Denys le fit prévenir par un de ses satellites qu'il avait fait la veille jeter le fils de Phyton à la mer. Phyton se contenta de répondre : «Le fils est d'un jour plus heureux que le père. » Après cela, Denys le fit promener dans la ville, et tandis qu'on le battait à coups de verges et qu'on l'outrageait de toutes façons, un héraut qui l'accompagnait proclamait à haute voix : «Denys inflige ce châtiment à l'homme qui a conseillé à sa cité de préférer la guerre à la paix." Phyton, qui, pendant le siége, s était conduit en brave général, et dont la vie avait été d'ailleurs sans reproches, supporta noblement sa fin malheureuse et, conservant toutson sang-froid, il s'écria qu'il n'était puni que pour n'avoir pas voulu livrer sa patrie à Denys, et qu'il serait bientôt vengé par la divinité. Enfin le courage de cet homme excita la compassion même des soldats de Denys, dont quelques-uns murmuraient déjà. Denys, craignant alors que les soldats n'osassent arracher Phyton des mains du bourreau, fit cesser le supplice et fit jeter à la mer ce malheureux avec toute sa famille. Voilà les indignes traitements sous lesquels tomba, non sans gloire, ce général dont le sort fut alors déploré par beaucoup de Grecs; les poètes mêmes firent par leurs vers répandre des pleurs sur une fin aussi lamentable.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005