HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 108

  Chapitre 108

[14,108] λελυκέναι τὰς συνθήκας. ἀγαγὼν οὖν πρὸς τὸν πορθμὸν τὰς δυνάμεις, τὰ πρὸς τὴν διάβασιν παρεσκευάζετο. καὶ πρῶτον μὲν ᾔτει τοὺς Ῥηγίνους ἀγοράς, ἐπαγγελλόμενος ταχέως τὰς δοθείσας ἀποστέλλειν ἐκ Συρακουσῶν. τοῦτο δ´ ἔπραττεν, ὅπως μὴ διδόντων μὲν αὐτῶν δικαίως δόξῃ τὴν πόλιν ἑλεῖν, δόντων δ´ ἐνόμιζεν ἐξαναλώσειν αὐτῶν τὸν σῖτον καὶ προσκαθίσας τὴν πόλιν διὰ τὴν σπάνιν ταχὺ κυριεύσειν αὐτῆς. οἱ δὲ Ῥηγῖνοι τούτων μὲν οὐδὲν ὑπονοοῦντες τὸ μὲν πρῶτον ἐφ´ ἡμέρας τινὰς ἐχορήγουν τὰς τροφὰς λαμπρῶς· ὡς δὲ πλείονα χρόνον ἐνδιέτριβε, ποτὲ μὲν ἀρρωστίαν, ποτὲ δὲ ἄλλας προφάσεις ποριζόμενος, ὑπονοήσαντες αὐτοῦ τὴν ἐπιβολήν, οὐκέτι παρεῖχον τὰς τροφὰς τῷ στρατοπέδῳ. δὲ Διονύσιος ἐπὶ τούτῳ προσποιηθεὶς ἀγανακτεῖν, τοὺς μὲν ὁμήρους τοῖς Ῥηγίνοις ἀπέδωκε, τὴν δὲ πόλιν περιστρατοπεδεύσας καθ´ ἡμέραν προσβολὰς ἐποιεῖτο. κατεσκεύασε δὲ καὶ μηχανημάτων πολὺ πλῆθος ἀπίστων τοῖς μεγέθεσι, δι´ ὧν τὰ τείχη σαλεύων ἐφιλοτιμεῖτο κατὰ κράτος ἑλεῖν τὴν πόλιν. οἱ δὲ Ῥηγῖνοι στρατηγὸν ἑλόμενοι Φύτωνα, καὶ πάντας τοὺς ἐν ἡλικίᾳ καθοπλίσαντες, ταῖς τε φυλακαῖς ἐπιμελῶς ἐχρῶντο καὶ κατὰ τὰς εὐκαιρίας ἐξιόντες ἐνεπύριζον τὰς τῶν πολεμίων μηχανάς. οὗτοι μὲν οὖν πολλάκις ὑπὲρ τῆς πατρίδος λαμπρῶς ἀγωνιζόμενοι πρὸ τῶν τειχῶν, τήν τε τῶν πολεμίων ὀργὴν ἐξέκαυσαν καὶ πολλοὺς μὲν ἑαυτῶν ἀπέβαλον, οὐκ ὀλίγους δὲ καὶ τῶν Σικελιωτῶν ἀνεῖλον. καὶ αὐτὸν δὲ τὸν Διονύσιον συνέβη λόγχῃ πληγέντα παρὰ τὸν βουβῶνα παρ´ ὀλίγον μὲν τελευτῆσαι, μόγις δὲ αὑτὸν ἀναλαβεῖν ἐκ τοῦ τραύματος. χρονιζούσης δὲ τῆς πολιορκίας διὰ τὸ τοὺς Ῥηγίνους ἀνυπέρβλητον εἰσφέρεσθαι σπουδὴν ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας, Διονύσιος τὰς μὲν δυνάμεις συνεῖχεν ἐν ταῖς καθ´ ἡμέραν προσβολαῖς καὶ τὴν [14,108] CVIII. Il conduisit donc ses troupes vers le détroit, et se prépara pour le passer. Il demanda d'abord aux Rhégiens des vivres, avec promesse de les leur restituer dès qu'il serait arrivé à Syracuse. Il agissait ainsi, afin de montrer un motif légitime pour prendre leur ville en cas de refus, ou bien, dans le cas contraire, pour s'en emparer en l'assiégeant; car il considérait qu'une ville dépourvue de vivres ne pouvait pas résister longtemps. Les Rhégiens, ne soupçonnant rien de tout cela, fournirent d'abord abondamment des vivres pendant quelques jours ; mais, comme Denys prolongeait son séjour, alléguant soit des raisons de santé, soit d'autres prétextes, les Rhégiens, soupçonnant le stratagème, n'approvisionnèrent plus l'armée. Alors Denys, feignant d'être irrité, rendit aux Rhégiens les otages, investit la ville et lui livra des assauts journaliers. Il fit dresser une multitude de machines de guerre d'une dimension prodigieuse, avec lesquelles il essaya d'ébranler les murailles, jaloux de prendre la ville de force. Cependant les Rhégiens, ayant nommé Phyton au commandement militaire, appelèrent sous les armes toute la population valide, établirent des postes vigilants, et brûlèrent les machines des ennemis dans les sorties qu'ils faisaient à propos. Combattant ainsi vaillamment pour le salut de la patrie, ils allumèrent le courroux des assiégeants et, en perdant beaucoup des leurs, ils causèrent de grandes pertes aux Siciliens. Denys lui-même reçut un coup de lance dans l'aine et en faillit mourir; il ne se rétablit qu'avec peine de la blessure qu'il avait reçue. Cependant, le siége traînait en longueur, car les Rhégiens mettaient une ardeur inouïe à défendre leur liberté, et, de son côté, Denys employait ses troupes à faire des assauts journaliers, ne voulant pas abandonner le but qu'il s'était proposé.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005