[13,27] Ὅσοι μὲν γὰρ λόγου καὶ παιδείας ἐν τῇ πόλει μετεσχήκατε, δότε τὸν ἔλεον τοῖς
τὴν πατρίδα κοινὸν παιδευτήριον παρεχομένοις πᾶσιν ἀνθρώποις· ὅσοι δὲ τῶν
ἁγνοτάτων μυστηρίων μετειλήφατε, σώσατε τοὺς μυήσαντας, οἱ μὲν ἤδη
μετεσχηκότες τῶν φιλανθρωπιῶν τὴν χάριν διδόντες τῆς εὐεργεσίας, οἱ δὲ μέλλοντες
μεταλήψεσθαι μὴ παραιρούμενοι τῷ θυμῷ τὴν ἐλπίδα. (2) Ποῖος γὰρ τόπος τοῖς
ξένοις βάσιμος εἰς παιδείαν ἐλευθέριον τῆς ᾿Αθηναίων πόλεως ἀνῃρημένης; Βραχὺ τὸ
διὰ τὴν ἁμαρτίαν μῖσος, μεγάλα δὲ καὶ πολλὰ τὰ πρὸς εὔνοιαν αὐτοῖς εἰργασμένα.
Χωρὶς δὲ τῆς περὶ τὴν πόλιν ἐντροπῆς καὶ κατ' ἰδίαν ἄν τις τοὺς αἰχμαλώτους
ἐξετάζων εὕροι δικαίως ἐλέου τυγχάνοντας. Οἱ μὲν γὰρ σύμμαχοι τῇ τῶν κρατούντων
ὑπεροχῇ βιασθέντες ἠναγκάσθησαν συστρατεύειν. (3) Διόπερ εἰ τοὺς ἐξ ἐπιβολῆς
ἀδικήσαντας δίκαιόν ἐστι τιμωρεῖσθαι, τοὺς ἀκουσίως ἐξαμαρτάνοντας προσῆκον ἂν
εἴη συγγνώμης ἀξιοῦν. Τί λέγω Νικίαν, ὃς ἀπ' ἀρχῆς τὴν πολιτείαν ὑπὲρ Συρακοσίων
ἐνστησάμενος μόνος ἀντεῖπεν ὑπὲρ τῆς εἰς Σικελίαν στρατείας, ἀεὶ δὲ τῶν
παρεπιδημούντων Συρακοσίων φροντίζων καὶ πρόξενος ὢν διατετέλεκεν; (4) Ἄτοπον
οὖν Νικίαν κολάζεσθαι τὸν ὑπὲρ ἡμῶν ᾿Αθήνησι πεπολιτευμένον, καὶ διὰ μὲν τὴν εἰς
ἡμᾶς εὔνοιαν μὴ τυχεῖν φιλανθρωπίας, διὰ δὲ τὴν ἐν τοῖς κοινοῖς ὑπηρεσίαν
ἀπαραιτήτῳ περιπεσεῖν τιμωρίᾳ, καὶ τὸν μὲν ἐπαγαγόντα τὸν πόλεμον ἐπὶ
Συρακοσίους ᾿Αλκιβιάδην ἅμα καὶ παρ' ἡμῶν καὶ παρ' ᾿Αθηναίων ἐκφυγεῖν τὴν
τιμωρίαν, τὸν δ' ὁμολογουμένως φιλανθρωπότατον ᾿Αθηναίων γεγενημένον μηδὲ
τοῦ κοινοῦ τυχεῖν ἐλέου. (5) Διόπερ ἔγωγε τὴν τοῦ βίου μεταβολὴν θεωρῶν ἐλεῶ τὴν
τύχην. Πρότερον μὲν γὰρ ἐν τοῖς ἐπισημοτάτοις τῶν ῾Ελλήνων ὑπάρχων καὶ διὰ τὴν
καλοκἀγαθίαν ἐπαινούμενος μακαριστὸς ἦν καὶ περίβλεπτος κατὰ πᾶσαν πόλιν· (6)
νυνὶ δ' ἐξηγκωνισμένος καὶ ἐν ἀσχήμονί χιτῶνι προσόψει τῶν τῆς αἰχμαλωσίας
οἰκτρῶν πεπείραται, καθαπερεὶ τῆς τύχης ἐν τῷ τούτου βίῳ τὴν ἑαυτῆς δύναμιν
ἐπιδείξασθαι βουλομένης. Ἧς τὴν εὐημερίαν ἀνθρωπίνως ἡμᾶς ὑπενεγκεῖν προσήκει
καὶ μὴ βάρβαρον ὠμότητα πρὸς ὁμοεθνεῖς ἀνθρώπους ἐνδείξασθαι.
| [13,27] Quels égards ne doivent-ils point à une ville qui s'est rendue l'école
publique de tous les peuples. Les initiés qui m'entendent égorgeront-ils ceux
dont-ils ont reçu l'initiation. Rendez-leur grâce dans cette occasion, des
avantages que vous avez trouvez parmi eux et ne vous en interdisez pas
l'espérance pour l'avenir. (2) Quel lieu serait favorable à l'instruction des
étrangers, si Athènes ne subsistait plus. Ils ont racheté d'avance par un grand
nombre de bienfaits, la faute grave, mais unique qu'ils viennent de commettre
contre nous. Mais ce n'est pas seulement en général, que nos captifs me
paraissent dignes de pardon ; nous trouverons encore des motifs de
miséricorde en les considérant en particulier. Les alliés, par exemple, que
nous voyons parmi eux ont été forcés par une autorité supérieure, à prendre
les armes. (3) C'est pourquoi il faudrait d'abord distinguer dans la vengeance
que nous voulons tirer, ceux qui nous ont offensés volontairement de ceux qui
ne l'ont fait que par contrainte. Que dirai-je de Nicias, qui ayant défendu dès
les commencements nos intérêts s'est toujours opposé seul à l'entreprise
d'Athènes contre Syracuse et qui ayant toujours accueilli favorablement nos
citoyens, s'est déclaré jusqu'au bout notre ami et notre hôte ? (4) Qu'avons
nous à punir dans Nicias qui a toujours parlé en notre faveur dans Athènes et
qui n'a enfin servi contre nous, que par soumission aux ordres formels de sa
République. Alcibiade lui-même, auteur de la guerre, et qui a conduit ici
l'armée athénienne, Alcibiade qui fuit également la colère des Athéniens et la
nôtre ; cet homme que la voix publique nommait le plus galant homme de la
Grèce, devrait trouver ici son salut avec tous les autres. (5) J'avoue que je ne
puis contempler sa situation présente sans être ému de compassion. Cet
homme le plus célèbre de son siècle, par la douceur et l'élégance de ses
mœurs, reçu partout avec autant de considération que de joie, (6) souffre
aujourd'hui dans l'abaissement et dans l'indigence une espèce de captivité ; de
sorte qu'il semble que la fortune ait voulu donner en sa personne un exemple
de ses plus grands revers. C'est donc à nous à recevoir ses faveurs avec une
modération convenable et à ne point agir comme des Barbares avec des
hommes de la même nation que nous. Nicolaus termina ici son discours et
laissa tous ses auditeurs dans une disposition favorable à leurs prisonniers.
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