[13,113] 113 Διονύσιος δὲ διανύσας σταδίους περὶ τετρακοσίους παρῆν περὶ μέσας νύκτας πρὸς
τὴν πύλην τῆς ᾿Αχραδινῆς μεθ' ἱππέων ἑκατὸν καὶ πεζῶν ἑξακοσίων· ἣν καταλαβὼν
κεκλεισμένην, προσέθηκεν αὐτῇ τὸν κατακεκομισμένον ἐκ τῶν ἑλῶν κάλαμον, ᾧ
χρῆσθαι νομίζουσιν οἱ Συρακόσιοι πρὸς τὴν τῆς κονίας σύνδεσιν. ἐν ὅσῳ δὲ συνέβαινε
τὰς πύλας κατακαίεσθαι, προσανελάμβανε τοὺς ἀφυστεροῦντας. (2) Ἐπειδὴ δὲ τὸ πῦρ
κατέφθειρε τὰς πύλας, οὗτος μὲν μετὰ τῶν ἠκολουθηκότων εἰσήλαυνε διὰ τῆς
᾿Αχραδινῆς, τῶν δ' ἱππέων οἱ δυνατώτατοι τὸ γεγονὸς ἀκούσαντες, τὸ μὲν πλῆθος οὐκ
ἀνέμενον, εὐθὺς δ' ἐξεβοήθουν ὄντες ὀλίγοι παντελῶς - ἦσαν δὲ περὶ τὴν ἀγοράν -
καὶ κυκλωθέντες ὑπὸ τῶν μισθοφόρων ἅπαντες κατηκοντίσθησαν. (3) Ὁ δὲ Διονύσιος
ἐπελθὼν τὴν πόλιν τούς τε σποράδην ἐκβοηθοῦντας ἀνεῖλε, καὶ τῶν ἀλλοτρίως
διακειμένων ἐπῄει τὰς οἰκίας, ὧν τοὺς μὲν ἀπέκτεινε, τοὺς δ' ἐκ τῆς πόλεως ἐξέβαλε.
Τὸ δὲ λοιπὸν πλῆθος τῶν ἱππέων ἐκπεσὸν ἐκ τῆς πόλεως κατελάβετο τὴν νῦν
καλουμένην Αἴτνην. (4) Ἅμα δ' ἡμέρᾳ τὸ μὲν πλῆθος τῶν μισθοφόρων καὶ τὸ
στράτευμα τῶν Σικελιωτῶν κατήντησεν εἰς τὰς Συρακούσας, Γελῷοι δὲ καὶ
Καμαριναῖοι τῷ Διονυσίῳ διαφόρως ἔχοντες εἰς Λεοντίνους ἀπηλλάγησαν.
| [13,113] Cependant Denys ayant fait d'une seule traite plus de huit
lieues, arriva à minuit devant la porte de l'Acradine avec cent cavaliers et six
cents hommes de pied. La trouvant fermée, il fit apporter des marais voisins
une quantité prodigieuse de ces roseaux, dont on se sert à Syracuse pour faire
la chaux. (2) Pendant que la porte brûlait ceux de ses gens qui étaient
demeurés derrière les autres eurent le temps d'arriver : dès qu'elle eut été
consumée, il entra de vive force avec tout son monde dans l'Acradine. À cette
nouvelle, les plus vigoureux des cavaliers n'attendirent pas qu'ils fussent
soutenus par la multitude, et en quelque petit nombre qu'ils se trouvassent, ils
se mirent en devoir de repousser l'ennemi commun. Mais comme ils s'étaient
rendus tous ensemble dans la place publique, les soudoyés du tyran les
environnèrent et les percèrent tous de leurs lances. (3) Aussitôt Denys
conduisant ses exécuteurs dans les différentes rues de Syracuse, ils tuèrent
indifféremment tous ceux qui venaient à leur rencontre. Il entra ensuite dans
les maisons des citoyens qu'il savait lui être contraires ; il en fit égorger les
uns, et fit mettre les autres hors de la ville. Il employait cependant la plus forte
partie de sa cavalerie à assiéger cette forteresse placée hors des murailles,
que nous appellons aujourd'hui l'Acradine. (4) Au lever du soleil, le reste des
soudoyés du tyran et tout le corps des Siciliens arriva Syracuse. Mais pour les
habitants de Géla et de Camarine qui haïssaient Denys, ils s'étaient retirés
chez les Leontins.
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