HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XII

Chapitre 70

  Chapitre 70

[12,70] ἀμφοτέρων δὲ προθύμως ὡρμημένων παρετάχθησαν αἱ δυνάμεις τόνδε τὸν τρόπον. παρὰ τοῖς Βοιωτοῖς ἐτάχθησαν ἐπὶ τὸ δεξιὸν κέρας Θηβαῖοι, ἐπὶ δὲ τὸ εὐώνυμον Ὀρχομένιοι, τὴν δὲ μέσην ἀνεπλήρουν φάλαγγα Βοιωτοί· προεμάχοντο δὲ πάντων οἱ παρ´ ἐκείνοις ἡνίοχοι καὶ παραβάται καλούμενοι, ἄνδρες ἐπίλεκτοι τριακόσιοι. Ἀθηναῖοι δὲ διατάττοντες ἔτι τὴν δύναμιν ἠναγκάσθησαν συνάψαι μάχην. γενομένης δὲ τῆς παρατάξεως ἰσχυρᾶς, τὸ μὲν πρῶτον οἱ τῶν Ἀθηναίων ἱππεῖς ἀγωνιζόμενοι λαμπρῶς ἠνάγκασαν φυγεῖν τοὺς ἀντιστάντας ἱππεῖς· μετὰ δὲ ταῦτα τῶν πεζῶν διαγωνισαμένων οἱ ταχθέντες κατὰ τοὺς Θηβαίους Ἀθηναῖοι βιασθέντες ἐτράπησαν, οἱ δὲ λοιποὶ τοὺς ἄλλους Βοιωτοὺς τρεψάμενοι καὶ συχνοὺς ἀνελόντες ἐφ´ ἱκανὸν τόπον ἐδίωξαν. οἱ δὲ Θηβαῖοι, διαφέροντες ταῖς τῶν σωμάτων ῥώμαις, ἐπέστρεψαν ἀπὸ τοῦ διωγμοῦ, καὶ τοῖς διώκουσι τῶν Ἀθηναίων ἐπιπεσόντες φυγεῖν ἠνάγκασαν· ἐπιφανεῖ δὲ μάχῃ νικήσαντες μεγάλην ἀπηνέγκαντο δόξαν πρὸς ἀνδρείαν. τῶν δ´ Ἀθηναίων οἱ μὲν εἰς Ὠρωπόν, οἱ δὲ εἰς τὸ Δήλιον κατέφυγον, τινὲς δὲ πρὸς τὴν θάλατταν διέτειναν πρὸς τὰς ἰδίας ναῦς, ἄλλοι δὲ κατ´ ἄλλους ὡς ἔτυχε τόπους διεσπάρησαν. ἐπιγενομένης δὲ τῆς νυκτὸς ἔπεσον τῶν μὲν Βοιωτῶν οὐ πλείους τῶν πεντακοσίων, τῶν δ´ Ἀθηναίων πολλαπλάσιοι τούτων. εἰ μὲν οὖν νὺξ μὴ προκατέλαβεν, οἱ πλεῖστοι τῶν Ἀθηναίων ἂν ἐτελεύτησαν· αὕτη γὰρ μεσολαβήσασα τὰς τῶν διωκόντων ὁρμὰς διέσωσε τοὺς φεύγοντας. ὅμως δὲ τοσοῦτο πλῆθος τῶν ἀναιρεθέντων ἦν, ὥστε τοὺς Θηβαίους ἐκ τῆς τῶν λαφύρων τιμῆς τήν τε στοὰν τὴν μεγάλην ἐν ἀγορᾷ κατασκευάσαι καὶ χαλκοῖς ἀνδριᾶσι κοσμῆσαι, τοὺς δὲ ναοὺς καὶ τὰς κατὰ τὴν ἀγορὰν στοὰς τοῖς ὅπλοις τοῖς ἐκ τῶν σκύλων προσηλωθεῖσι καταχαλκῶσαι· τήν τε τῶν Δηλίων πανήγυριν ἀπὸ τούτων τῶν χρημάτων ἐνεστήσαντο ποιεῖν. μετὰ δὲ τὴν μάχην οἱ μὲν Βοιωτοὶ τῷ Δηλίῳ προσβολὰς ποιησάμενοι κατὰ κράτος εἷλον τὸ χωρίον· τῶν δὲ φρουρούντων τὸ Δήλιον οἱ πλείους μὲν μαχόμενοι γενναίως ἀπέθανον, διακόσιοι δὲ ἥλωσαν· οἱ δὲ λοιποὶ κατέφυγον εἰς τὰς ναῦς, καὶ διεκομίσθησαν μετὰ τῶν ἄλλων εἰς τὴν Ἀττικήν. Ἀθηναῖοι μὲν οὖν ἐπιβουλεύσαντες τοῖς Βοιωτοῖς τοιαύτῃ συμφορᾷ περιέπεσον. [12,70] Les deux armées, animées d'une égale ardeur, étaient rangées en bataille dans l'ordre suivant. Dans l'armée des Béotiens, les Thébains occupaient l'aile droite, les Orchoméniens l'aile gauche, et les Béotiens formaient la phalange du centre. En avant du front étaient placés les Hénioques et les Parabates, élite de trois cents hommes. Les Athéniens étaient encore occupés à disposer leurs rangs, lorsqu'ils furent forcés d'en venir aux mains. Le combat fut acharné. La cavalerie athénienne, déployant une valeur brillante, mit d'abord en déroute la cavalerie ennemie. Mais l'infanterie ayant ensuite engagé le combat, les Athéniens, opposés aux rangs des Thébains, furent obligés de lâcher pied. Ceux qui avaient résisté au choc mirent en fuite les autres Béotiens, en tuèrent un grand nombre et les poursuivirent à une assez grande distance. Mais les Thébains, renommés pour la vigueur de leur corps, réparèrent cet échec, et, tombant sur les Athéniens qui poursuivaient les leurs, il les forcèrent à prendre la fuite. Vainqueurs dans ce combat célèbre, ils s'acquirent une grande réputation de bravoure. Quant aux Athéniens, ils se réfugièrent, les uns à Orope, les autres à Délium, quelques-uns gagnèrent les bords de la mer pour se retirer sur leurs navires, et le reste se dispersa au hasard, A l'entrée de la nuit, les Béotiens comptaient environ cinq cents morts; les Athéniens en avaient un nombre bien plus considérable. Si la nuit n'était pas survenue, la plupart des Athéniens auraient été passés au fil de l'épée; mais l'obscurité ayant arrêté l'ardeur de la poursuite, les fuyards parvirent à se sauver. Néanmoins le nombre des tués fut si grand que les Thébains, avec le prix des dépouilles, élevèrent sur la place publique de Thèbes un grand portique et l'ornèrent de statues d'airain; avec les armes des vaincus ils décorèrent les temples, et avec les trophées suspendus ils couvrirent d'airain les portiques de la place. Enfin, ils employèrent l'argent retiré du butin à instituer la panégyrie des Déliens. Après la bataille, les Béotiens vinrent attaquer Délium et emportèrent la place d'assaut. La majeure partie de la garnison mourut noblement les armes à la main; deux cents hommes furent faits prisonniers, le reste se réfugia sur les navires et rentra dans l'Attique avec les débris de l'armée. Telle fut l'issue de la malheureuse tentative des Athéniens contre les Béotiens.


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Dernière mise à jour : 11/10/2006