HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XII

Chapitre 29

  Chapitre 29

[12,29] Ἐπ´ ἄρχοντος δ´ Ἀθήνησι Μυριχίδου Ῥωμαῖοι μὲν κατέστησαν ὑπάτους Λεύκιον Ἰούλιον καὶ Μάρκον Γεγάνιον, Ἠλεῖοι δ´ ἤγαγον ὀλυμπιάδα πέμπτην πρὸς ταῖς ὀγδοήκοντα, καθ´ ἣν ἐνίκα Κρίσων Ἱμεραῖος τὸ δεύτερον. ἐπὶ δὲ τούτων κατὰ τὴν Σικελίαν Δουκέτιος μὲν γεγονὼς τῶν Σικελικῶν πόλεων ἡγεμὼν τὴν τῶν Καλακτίνων πατρίδα κατέστησε, καὶ πολλοὺς εἰς αὐτὴν οἰκίζων οἰκήτορας ἀντεποιήσατο μὲν τῆς τῶν Σικελῶν ἡγεμονίας, μεσολαβηθεὶς δὲ νόσῳ τὸν βίον κατέστρεψε. Συρακόσιοι δὲ πάσας τὰς τῶν Σικελῶν πόλεις ὑπηκόους ποιησάμενοι πλὴν τῆς ὀνομαζομένης Τρινακίης, ἔγνωσαν ἐπὶ ταύτην στρατεύειν· σφόδρα γὰρ ὑπώπτευον τοὺς Τρινακίους ἀντιλήψεσθαι τῆς τῶν ὁμοεθνῶν Σικελῶν ἡγεμονίας. δὲ πόλις αὕτη πολλοὺς καὶ μεγάλους ἄνδρας εἶχεν, ἀεὶ τὸ πρωτεῖον ἐσχηκυῖα τῶν Σικελικῶν πόλεων· ἦν γὰρ ἡγεμόνων πόλις αὕτη πλήρης μέγα φρονούντων ἐπ´ ἀνδρείᾳ. διὸ καὶ πάσας τὰς δυνάμεις ἀθροίσαντες ἐκ τῶν Συρακουσῶν καὶ τῶν συμμάχων πόλεων ἐστράτευσαν ἐπ´ αὐτήν. οἱ δὲ Τρινάκιοι συμμάχων μὲν ἦσαν ἔρημοι διὰ τὸ τὰς ἄλλας πόλεις ὑπακούειν Συρακοσίοις, μέγαν δ´ ἀγῶνα συνεστήσαντο. ἐκθύμως γὰρ ἐγκαρτεροῦντες τοῖς δεινοῖς καὶ πολλοὺς ἀνελόντες, ἡρωικῶς μαχόμενοι πάντες κατέστρεψαν τὸν βίον. ὁμοίως δὲ καὶ τῶν πρεσβυτέρων οἱ πλείους ἑαυτοὺς ἐκ τοῦ ζῆν μετέστησαν, οὐχ ὑπομείναντες τὰς ἐκ τῆς ἁλώσεως ὕβρεις. οἱ δὲ Συρακόσιοι τοὺς πρότερον ἀηττήτους γεγονότας νικήσαντες ἐπιφανῶς, τὴν μὲν πόλιν ἐξανδραποδισάμενοι κατέσκαψαν, τῶν δὲ λαφύρων τὰ κράτιστα ἀπέστειλαν εἰς Δελφοὺς χαριστήρια τῷ θεῷ. [12,29] Myrichide étant archonte d'Athènes, les Romains nommèrent consuls Lucius Julius et Marcus Géganius. Les Éliens célébrèrent alors la quatre-vingt-cinquième olympiade, où Crisson d'Himère fut, pour la seconde fois, vainqueur à la course du stade. Dans cette année, Ducétius, chef des villes sicules, donna une patrie aux Callatins, et y transplanta de nombreux colons; il allait atteindre l'autorité suprême sur les Sicules, lorsqu'il fut surpris par une maladie dont il mourut. Les Syracusains qui avaient subjugué toutes les villes des Sicules, à l'exception de Trinacie, résolurent de marcher contre cette ville; car ils craignaient que les Trinaciens ne leur enlevassent la suprématie sur les Sicules, de même origine. Trinacie avait une population nombreuse et forte ; elle occupait toujours le premier rang parmi les villes sicules; ses habitants, faits pour le commandement, étaient courageux et entreprenants; aussi les Syracusains ne marchèrent-ils contre cette ville qu'avec toutes leurs forces, jointes à celles de leurs alliés. Les Trinaciens étaient sans alliés, puisque les autres villes étaient soumises à la domination des Syracusains; ils avaient donc à soutenir une lutte difficile. Ils affrontèrent néanmoins avec courage les périls de la guerre, et périrent tous héroïquement, après avoir tué un grand nombre d'ennemis. La plupart des citoyens plus âgés s'ôtèrent eux-mêmes la vie, ne pouvant supporter la honte de la captivité. Après cette victoire célèbre, remportée sur une population jusqu'alors regardée comme invincible, les Syracusains rasèrent la ville, vendirent les habitants comme esclaves, et envoyèrent des dépouilles opimes à Delphes, pour se rendre le dieu propice.


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Dernière mise à jour : 11/10/2006