[12,18] δεύτερος δὲ διωρθώθη νόμος ὁ διδοὺς ἐξουσίαν
τῇ γυναικὶ ἀπολύειν τὸν ἄνδρα καὶ συνοικεῖν
ᾧ ἂν βούληται. τῶν γὰρ προβεβηκότων τῇ ἡλικίᾳ
τις, ἔχων γυναῖκα νεωτέραν καὶ καταλειφθείς, συνεβούλευε
τοῖς Θουρίοις διορθῶσαι τὸν νόμον καὶ
προσγράψαι τὴν καταλιποῦσαν ἄνδρα συνοικεῖν ᾧ
ἂν βούληται μὴ νεωτέρῳ τοῦ προτέρου· ὁμοίως δὲ
κἂν ἀνὴρ ἐκβάλῃ γυναῖκα, μὴ γαμεῖν ἄλλην νεωτέραν
ταύτης τῆς ἐκβληθείσης. εὐστοχήσας δ´ ἐν
τῇ συμβουλίᾳ καὶ ἀκυρώσας τὸν πρότερον νόμον
διέφυγε {μὲν} τὸν ἐκ τοῦ βρόχου κίνδυνον· τῆς δὲ
γυναικὸς κωλυθείσης νεωτέρῳ συνοικῆσαι, πάλιν
ἔγημε τὸν ἀπολυθέντα. τρίτος δὲ νόμος διωρθώθη
ὁ περὶ τῶν ἐπικλήρων, ὁ καὶ παρὰ Σόλωνι κείμενος.
ἐκέλευε γὰρ τῇ ἐπικλήρῳ ἐπιδικάζεσθαι τὸν ἔγγιστα
γένους, ὡσαύτως δὲ καὶ τὴν ἐπίκληρον ἐπιδικάζεσθαι
τῷ ἀγχιστεῖ, ᾧ ἦν ἀνάγκη συνοικεῖν ἢ πεντακοσίας
ἐκτῖσαι δραχμὰς εἰς προικὸς λόγον τῇ πενιχρᾷ
ἐπικλήρῳ. ὀρφανὴ γάρ τις εὐγενὴς ἐπίκληρος,
ἀπορουμένη παντελῶς τῶν κατὰ τὸν βίον καὶ
διὰ τὴν πενίαν οὐ δυναμένη συνοικῆσαι, κατέφυγεν
ἐπὶ τὸν δῆμον, καὶ μετὰ δακρύων ἐκθεμένη τὴν
ἑαυτῆς ἐρημίαν τε καὶ καταφρόνησιν, πρὸς δὲ τούτοις
ὑπογραψαμένη τὴν διόρθωσιν τοῦ νόμου, ὥστε
ἀντὶ τῆς ἐκτίσεως τῶν πεντακοσίων δραχμῶν γράψαι
συνοικεῖν κατ´ ἀνάγκην τὸν ἄγχιστα γένους τῇ ἐπιδικασθείσῃ
ἐπικλήρῳ· τοῦ δὲ δήμου διὰ τὸν ἔλεον
ψηφισαμένου διορθῶσαι τὸν νόμον, ἡ μὲν ὀρφανὴ
τὸν ἐκ τοῦ βρόχου κίνδυνον ἐξέφυγεν, ὁ δ´ ἀγχιστεὺς
πλούσιος ὢν ἠναγκάσθη γῆναι γυναῖκα πενιχρὰν
ἐπίκληρον ἄνευ προικός.
| [12,18] Un second exemple de réforme fut appliqué à la
loi qui permet à une femme de quitter son mari et de cohabiter
avec l'homme qu'elle voudrait choisir. Un homme
déjà avancé en âge avait un femme plus jeune; abandonné
par elle, il conseilla aux Thuriens de reviser la loi et d'y
ajouter une disposition qui, tout en laissant à la femme qui
abandonne son mari la liberté de prendre un époux de son
choix, ordonnerait qu'elle ne pût cependant épouser un
homme plus jeune que le premier; de même que l'homme
qui répudierait sa femme, ne pût en épouser une autre
plus jeune que la première. Cette proposition fut votée par
l'assemblée; l'ancienne loi fut rapportée, l'auteur de la
réforme échappa à la mort par la corde, et sa femme, empêchée
de se choisir un mari plus jeune, revint auprès de
celui qu'elle avait quitté.
Un troisième exemple de réforme se présenta au sujet de
la loi sur les orphelines héritières, laquelle a été aussi
adoptée par Solon. Cette loi prescrivait que la fille héritière
fût tenue de contracter un mariage légal avec son
plus proche parent, de même que le plus proche parent fût
obligé d'épouser l'orpheline, ou de lui payer cinq cents
drachmes, en guise de dot, dans le cas où elle serait
pauvre. Or, une orpheline d'origine noble, mais tout à fait
sans fortune, et qui, en raison même de sa pauvreté, ne
pouvait trouver d'époux, se réfugia dans l'assemblée du
peuple; elle exposa, en versant des larmes, l'abandon et le
mépris où elle était tombée, et termina en proposant une
réforme dans laquelle le plus proche parent, au lieu d'en
être quitte en payant cinq cents drachmes, fût forcé
d'épouser l'orpheline qui le poursuivrait en justice. Le
peuple, saisi de commisération, vota la réforme de la loi,
et l'orpheline échappa à la mort par strangulation. Son
plus proche parent, qui était riche, fut contraint de se
marier avec une femme pauvre et sans dot.
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